‘’Où sont passés les 66 millions de francs CFA du chef rebelle ivoirien ?’’ Tel est l’intitulé d’un article publié récemment sur le site www.courrierconfidentiel.net. Ce site burkinabé dit avoir mené une enquête sur l’actuel commandant de la Compagnie territoriale de Korhogo (CTK), Martin Fofié Kouakou, notamment sur ses biens au Burkina Faso. Ainsi, rapporte le site, 66 millions de francs CFA, appartenant au commandant de la compagnie Fansara 110 de l’ex-rébellion des Forces nouvelles à Korhogo, aurait disparu, on ne sait pas encore comment, des caisses d’une banque du Burkina Faso où se trouve logé l’un des comptes du chef de guerre ivoirien. Et toujours selon cette source, c’est pendant que la Côte d’Ivoire s’enlisait dans la crise, que ce commandant des Forces nouvelles aurait « utilisé de faux documents burkinabè pour créer un compte bancaire, en violation des sanctions onusiennes. Il cachait dans cette banque plus de 66 millions de francs CFA ».
Une affaire qui éclabousse à plus d’un titre le commandant Fofié, au même moment où l’homme fort de Korhogo vient d’être confirmé au commandement de la CTK. Il occupe ce poste depuis le déclenchement de la crise militaro-politique qui a fortement endeuillé la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002. Ensuite, Martin Fofié Kouakou avait été sanctionné par l’ONU pour des crimes qui lui ont été imputés au plus fort de la guerre. Ses comptes à l’étranger sont normalement gelés et il lui est interdit de sortir du pays comme d’autres ivoiriens accusés par l’institution mondiale d’avoir aggravé la crise. Sur la disparition de ses 66 millions fcfa disparus de la banque au Burkina Faso, nos tentatives de joindre Fofié Kouakou pour en savoir davantage sont restées vaines. Ses collaborateurs nous ont promis que le commandant de la CTK nous rappelerait. Mais, silence radio jusqu’à ce que nous mettions sous presse.
Toutefois, faut-il le noter, les chefs de guerre, aujourd’hui nommés à des postes de responsabilités dans l’armée ivoirienne, se sont offert des biens meubles et immeubles de grande valeur au Burkina Faso principalement, et dans d’autres pays de la sous-région. Il y a eu aussi le casse de l’agence de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de Korhogo, mais aussi de celles de Bouaké et de Man, sous contrôle de l’ancienne rébellion. Selon des enquêtes menées par l’ONU et des organisations internationales, les ex-commandants des zones CNO (com’zones) dont Martin Fofié Kouakou, se seraient enrichis de façon illicite et comptent désormais parmi les hommes les plus riches du pays. Cette affaire, à coup sûr, a fait du bruit au pays des hommes intègres et certainement en fera en Côte d’Ivoire, où les ex-rebelles sont présentés par le régime en place comme des soldats modèles qui ont libéré et pacifié le pays.
Hervé KPODION
Source: L’Inter/infodabidjan
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