Le journal Ghanéen « The Insingt » ,proche du parti politique pro -Nkrumah CPP ,dans sa livraison N° 1293 du vendredi 21 Octobre 2011 a , en pages 1& 11 écrit une importante lettre ouverte à Louis Moreno Ocampo Procureur de la CPI pour l’aider dans ses recherches sur les crimes en Côte d’Ivoire. Voici ce texte puissant dans la recherche de la vérité sur la crise en Côte d’ivoire traduit en français :
Mr Louis Moreno Ocampo et Ouattara se serrent la main si amicalement. Cela laisse t- il entrevoir qu’il enquêtera sur Ouattara ?
Cher Mr. Moreno-Ocampo,
Vous êtes arrivés en Côte d’Ivoire, envoyé par les juges de la Cours Pénale Internationale (CPI) apparemment pour enquêter sur les crimes de guerre et abus des droits de l’homme au lendemain des violences qui ont suivi les élections disputées dans le pays. La CPI est maintenant connue pour être une cours qui siège pour juger le vaincu dans une guerre et surtout si celui-ci est considéré comme ennemi par certaines puissances du monde.
Dans l’histoire de la CPI, je n’ai jamais connu, ni vous ni vos employeurs, mener des enquêtes sur les crimes de guerre, les droits de l’homme et les atrocités commises par ceux qui ont l’aval des pays occidentaux.
Pour exemple, bien que les atrocités et abus des droits de l’homme soient courants au Yémen et en Bahreïn cela ne vous a nullement intéressé. En dépit de toutes les évidences des crimes atroces qu’ont commis les troupes des Etats Unis et de la manière dont ils tuaient d’innocentes personnes en Irak, vous et la CPI n’aviez guère montré le moindre intérêt à cela. Bien que vous ayez été informés de la tuerie des immigrants africains en Lybie par les forces associées au Gouvernement de Transition Nationale (GTN), vous aviez joué aux aveugles sur ces évènements.
Peut-être que vous n’aviez pas pris en compte les paramètres de votre travail, sinon vous auriez remarqué que vos cibles préférées majeurs sont invariablement des cas en Afrique. Vous avez pourchassé Charles Taylor du Libéria.
Bien que vous clamiez haut et fort être impartial dans votre travail immédiat en Côte d’Ivoire, votre disposition pour ce qui est donné de voir ne rassure pas que vous n’aurez pas de penchant. Vous avez par exemple, déclaré qu’entre trois à six personnes seraient interrogées pour crimes de guerre.
Mon cher Ocampo, comment êtes vous arrivés à cette marge de six? Est-ce parce qu’il y a dans ce travail critique six personnes en particulier dans votre point de mire? Autrement dit, pourquoi venez-vous à une conclusion de six personnes à interroger?
Vous devez savoir que personne ne peut témoigner avoir vu Alassane en personne tuant des gens. De la même manière personne ne peut témoigner avoir vu Gbagbo avec kalachnikov au poing ou une machette dans les rues en train de découper des gens.
Nous avons cependant l’option des leaders qui avaient des factions sous leur commandement parmi lesquels certains ont commis des tueries de leurs compatriotes. Si tel est que vous devez remonter les pistes des actes commis par les militaires ivoiriens et les milices de Gbagbo et les culpabiliser, vous devez également tenir Ouattara et Guillaume Soro responsables des atrocités commises par les Forces Nouvelles qui étaient sous le commandement de ces deux personnes.
Si vous voudriez bien ouvrir les yeux pendant que vous passez au peigne fin le pays, vous verrez que ce ne sont pas les forces régulières de police que vous trouverez dans les postes de police et les commissariats. Ce sont des “dozos” et les Forces Nouvelles de Ouattara et Guillaume Soro qui occupent ces lieux et qui commanditent des tueries nocturnes sur des supposés supporters de Gbagbo.
Je me rends aussi compte que depuis votre arrivée en Côte d’Ivoire vous avez de vrais rencontres amicales avec Ouattara et Soro et avec au moins deux des personnes dont les forces sont connues pour avoir commis de graves massacres de populations à Duékoué, Bloléquin, Toulépleu, Doké, Guiglo et dans plusieurs villes et villages de Côte d’Ivoire. Si vos hôtes, Alassane Outtara et Guillaume Soro ne peuvent pas être poursuivis alors qui devraient donc être? Ou alors vous ne vous intéressez pas aux atrocités commises par les forces de ces deux personnes et qui d’ailleurs continuent leurs tueries. ou alors il est écrit dans votre cahier de charge(feuille de route )que seuls les vaincus sont coupables? Est-cela la justice que vous souhaitez pour ce monde?
Mr.Ocampo, vous devez vous rappeler que par moment au cours du conflit ivoirien, vous êtes déjà souvent montés au créneau pour brandir des menaces de poursuites judiciaires quand vous écoutez les medias occidentaux faisant état de ce que les forces loyales a Gbagbo ont massacré un groupe de femmes marchant à Abobo, dans la banlieue d’Abidjan en soutient à Alassane Ouattara. J’espère que vous voudriez bien vous rendre à Abobo pour mener vos enquêtes afin de fonder des solides évidences contre Gbagbo.
Quand vous irez à Abobo et que d’aventure vous décideriez d’enquêter de manière impartiale, vous trouverez que toutes ces femmes prétendues tombées sous les balles de Gbagbo dans ces événements sont bel et bien là, vivantes aujourd’hui. Je détiens un enregistrement vidéo que j’ai obtenu d’un site web pro-Ouattara intitulé “Massacre des femmes innocentes par Laurent Gbagbo”. C’était la soi-disant preuve qui vous aurait dressé les poils en mars de cette année quand vous aviez menacé Gbagbo de venir le poursuivre pour crime.
S’il vous plait, regardez attentivement les images suivantes qui sont imprimées en séquence: les vues montrent que la prétendue “morte” femme du camp Ouattara, essayait maladroitement de se relever à un moment du montage pensant que le tournage était terminé. Cependant, un homme à coté d’elle lui a crié “attend!”. Alors elle s’est rapidement recouchée et prétendue morte. Quand vous aviez cru en ce montage grotesque j’ai eu pitié pour vous qu’un soi-disant enquêteur de votre rang puisse admettre aveuglement et complètement de telles duperies est incroyable.
Mais ceci n’est qu’une partie de plusieurs séries de montages de massacres que votre ami Ouattara organise pour tromper le monde entier. Montages selon lesquels Gbagbo donnait des instructions aux militaires pour commettre des massacres.
A propos, savez vous que quand les “Dozos” de Ouattara allaient tuer les supporters de Gbagbo, ils attribuaient les morts aux pro-Gbagbo? Pendant que vous y êtes, s’il vous plait trouvez du temps pour faire tour à Duekoué, ou un rapport de Human Rights Watch (HRW) ,la Ligue de Droits de l’Homme (LIDHO) déclarait parmi autres que: après des enquêtes menées de villages en villages, il ressort que les combattants des Forces Républicaines ont tué, violé et pillé les populations à majorité Gueré. Je suppose que cela ne vous intéresse point, puisque les maîtres ou commanditaires de ces massacres sont parmi les vainqueurs qui vous accueillent en Côte d’Ivoire.
Une partie du rapport de la LIDHO déclarait qu’au moins dans dix villages de Toulépleu et Bloléquin, les villageois se cacheraient dans les broussailles fuyant les représailles des forces Républicaines (FRCI) qui venaient mettre les habitations et greniers en feu, tuaient les bétails et volaient tous les biens de valeur.
Je ne pense pas vraiment que vous oserez interroger les victimes de Ouattara car ceux là ne vous aideront pas dans votre jeu planifié.
"Si vous voudriez vraiment être impartial, il serait impensable de ne pas pouvoir enquêter sur Ouattara et Soro. Mais ainsi va le monde aujourd’hui. "
Source : ladepechedabidjan
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