Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle 2010
Les cadres du parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui ne sont pas Akan, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Depuis lundi, ils se sont rendu compte qu’ils ont été menés en bateau. De bout en bout. Généralement originaires du nord de la Côte d’Ivoire où militant dans les grandes villes où l’allié du Rdr bénéficie d’un fort courant de sympathie, ils ont été priés, tout simplement, de se tenir à carreau pour faire plaisir au Prince.
En effet, conscient de leur faiblesse en termes de représentativité, Ouattara et ses suiveurs ont mis en place un savant stratagème pour espérer obtenir sans effort une majorité qu’il savait hors de portée dans le cas d’une élection juste et transparente.
Première étape, le musellement de l’opposition. Sachant pertinemment que le Front populaire ivoirien (Fpi) et ses alliés sont les vrais vainqueurs de l’élection présidentielle et que cela pourrait se traduire dans les élections législatives, le régime Ouattara s’est résolu à créer toutes les conditions pour empêcher le parti à la rose de présenter des candidats. Ses principaux responsables sont emprisonnés ou contraints à l’exil. Ceux qui ont la chance d’être libres sont privés de tous leurs moyens. Les militants de base sont persécutés. Résultat des courses, le Fpi et ses alliés, à leur corps défendant, sont obligés de renoncer aux législatives.
L’étape qui vient de s’achever, c’est la décapitation du Pdci. Avec la complicité du président du parti, Henri Konan Bédié, et des cadres du grand Centre, ils ont été sacrifiés. Et comble de cynisme, ils sont bernés jusqu’au dernier moment pour les empêcher de se porter candidat en indépendant. Bien entendu, les cadres ainsi sacrifiés, y compris par leur propre parti, ne se font pas prier pour manifester leur mécontentement. Hier, dans les colonnes du quotidien Le Nouveau Réveil, l’ancien directeur général de l’office ivoirien des chargeurs (Oic), Yaya Dembélé, n’a pas du tout été tendre avec son parti et les principaux animateurs de l’alliance Rhdp.
Que dire de tous ceux qui crient aujourd’hui au loup et remuent ciel et terre pour faire entendre leur mécontentement ? Pas grand-chose. Si ce n’est qu’ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. En effet, il y a quelques mois, les propos du Dr. Saraka, l’ancien maire de Béoumi, affirmant clairement que seuls les Baoulé avaient voté Bédié et Ouattara devaient suffisamment aiguiser leurs sens. Néanmoins, il est heureux qu’ils se rendent finalement compte de la réalité des choses. A savoir que Ouattara et ses soutiens n’ont jamais été porteurs d’idéal démocratique. Il ne leur reste plus qu’à se convaincre qu’il ne sert à rien de pleurer dans son coin. Et qu’au contraire, tous les Ivoiriens épris de paix et de justice doivent se donner la main pour restaurer la démocratie dans leur pays. Faute de quoi, l’avenir sera bien pire.
Guillaume T. Gbato
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