mardi 28 février 2012

“Je suis inquiet pour la Côte d’Ivoire”


Le président de la JPdci-Rda, Kouadio Konan Bertin dit Kkb a retracé, hier, le film de sa bastonnade par les militants du Rdr à Bonon. Il a exprimé son inquiétude pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
 “Si on peut bastonner impunément un député de la République, qu’est-ce qu’il en sera pour le citoyen lambda ? Si on peut vous bastonner sans que la police et la gendarmerie n’interviennent parce qu’elles ne sont pas armées, comment on fait ? En tout cas après ce qui m’est arrivé à Bonon, vendredi dernier, j’ai peur et je suis inquiet pour mon pays”. C’est en ces propos que Kouadio Konan Bertin dit Kkb, par ailleurs, président de la jeunesse du Pdci-Rda, s’est indigné à la suite de l’agression dont il a été victime, le vendredi 24 février dernier à Bonon (sud-ouest du pays), de la part des militants du Rdr (le parti politique d’Alassane Ouattara). Kkb était hier face à la presse au siège du Pdci à Cocody.


«Aujourd’hui, c’est de votre côté que se trouve la force. Mais qu’est-ce qui dit que demain la force ne va pas changer de camp ? », a-t-il lancé à l’endroit des militants du Rdr. En effet, le président de la JPdci-Rda s’était rendu, vendredi dernier, à Bonon, à la demande d’Yves N’Dia, délégué départemental du Pdci, pour soutenir le candidat de son parti aux législatives partielles dans la localité.

Selon Kkb, le meeting de campagne du candidat Pdci s’est bien déroulé. «Comme c’est dans notre habitude au Pdci, il n’y a eu aucune parole déplacée ou des injures à l’endroit de nos adversaires», insiste-til. Avant d’ajouter qu’il ne pouvait en être autrement puisque le Pdci avait en face de lui, son allié, le Rdr. Le meeting terminé, poursuit Kkb, la délégation du Pdci est allée déjeuner chez son candidat. A la demande d’Yves N’Dia, les responsables du Pdci dont Kkb se sont rendus au siège local de la Cei pour saluer les responsables locaux de la Commission électorale. «C’est à la sortie du siège de la Cei locale que nous nous sommes retrouvés face à face avec de nombreux militants Rdr habillés en tenue frappée de l’effigie d’Alassane Ouattara et transportés par des mini cars Dina. Ils étaient surexcités. Alors qu’on ne s’attendait à rien, ils se sont jetés sur nous. Et pendant longtemps ils nous ruaient de coups. Koné Yacouba (maire Rdr nommé de Bonon, ndlr) criait: tuez-le, tuez-le !!

Aussitôt, il a appelé un ministre Rdr que je connais à qui il disait : on a eu Kkb, on a fini avec lui. Parce qu’il pensait que j’étais mort », a expliqué le président de la JPdci. Contrairement donc aux propos de Koné Yacouba rapportés par les journaux du Rdr et qui affirmait qu’il s’agissait d’une bagarre entre militants Pdci, le témoignage de Kkb accuse sans détour, le Rdr. «Ceux qui nous ont bastonnés étaient habillés à l’effigie de Ouattara. A moins qu’on me dise que c’est le Pdci qui a manipulé les militants du Rdr. Mais à quelle fin ? Franchement quand j’ai lu les propos de Koné Yacouba, j’ai compris toute sa misère morale. Et dire que des gens sans niveau comme lui vont siéger au Parlement, j’ai pitié pour la Côte d’Ivoire», martèle Kkb.

Hier, lors de sa conférence de presse, le président de la JPdci s’est offusqué du fait que le président de son parti, son «père» Henri Konan Bédié, ne l’ait pas appelé pour le réconforter. «Que le Rdr me bastonne, je peux le comprendre. Mais que le président Bédié ne puisse pas m’appeler pour me réconforter, je ne peux pas le comprendre.

Le secrétaire général, le grand-frère Djédjé Mady m’a assisté et je l’en remercie. Beaucoup de cadres du Pdci m’ont appelé. Ceux qui n’ont pas pu m’avoir m’ont laissé des messages. Mais pour moi, rien ne vaut le coup de fil du président Bédié au Pdci », a dit avec amertume Kkb. Qui précise qu’il n’entend pas baisser les bras dans son combat pour la survie du Pdci-Rda. «Personne ne peut me sacrifier sur l’autel de ses intérêts. Tant que les thèses que je défends rentrent dans le cadre de la philosophie du président Houphouët, je reste déterminé.

Et le Pdci épouse ces thèses-là. Un héritage, ça s’assume et ça se fortifie. Nos ainés ont hérité d’un Pdci fort. Ils ont le devoir de laisser un Pdci fort aux cadets que nous sommes», a indiqué le président de la JPdci. Qui précise avoir porté plainte contre ses agresseurs.

Boga Sivori

bogasivo@yahoo.fr

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