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Alassane Dramane Ouattara, le président installé par la France a accordé récemment une interview au journal français L’Express le 27 Janvier 2012. Répondant à une question d’un journaliste sur la part belle faite aux ressortissants du Nord dans ses nominations, celui-ci répondra qu’: « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous GBAGBO, les communautés du Nord, soit 40% de la population, étaient exclues des postes de responsabilité ».
Ce discours a indigné et continue d’indigner plus d’un au sein de la population ivoirienne, africaine et occidentale. Surtout venant d’un homme qui se dit président de la République donc chef de l’Etat.
Le « parachuté » de la France qui a prêté serment sur notre constitution qu’il avait promis respecter avec l’aval de l’ex-président de l’Assemblée Nationale le désormais tristement célèbre Mamadou Koulibaly, est à sa énième violation de celle-ci.
La loi fondamentale de notre pays votée à 86% en en 2000 stipule :
Article 10 : « Toute propagande ayant pour but ou pour effet de faire prévaloir un groupe social sur un autre, ou d’encourager la haine raciale ou religieuse est interdite. »
Titre III article 34 : « Le président de la République est le chef de l’Etat. Il incarne l’unité nationale. »
Au lieu de cela, voilà que le bravetchê remet le couvert avec ses discours guerriers et tribaux. Mais, les ivoiriens qui suivent l’actualité de leur pays depuis l’intrusion de notre « commis voyageur » de président dans l’arène politique, ne sont guère étonnés. Il y a eu sa fameuse « charte du Nord », ensuite sa conférence en 1999 à Paris où il déclarait : « On ne veut pas que je sois candidat, parce que je suis musulman et du nord. » Cela a donné ce que tous, nous savons ; la rébellion et son lot de morts.
En lisant entre les lignes, l’on comprend aisément que cette déclaration de Ouattara n’est pas anodine. Si le « préfet » (le mot est d’Henriette Diabaté lors de la cérémonie d’investiture de Ouattara) a dégainé une fois encore aujourd’hui, c’est qu’il y a anguille sous roche.
« Que cherche le RDR » ? (Venance Konan in Frat-Mat du 20 mars 98)
Primo, ADO est à la peine. Il se cherche comme dirait l’ivoirien lambda. Le pays vit au rythme des FRCI, le coût de la vie est cher, les hôpitaux sont devenus des mouroirs par manque de médicaments qu’il a fait bloqués, licenciements par-ci ( Les derniers en date l’ont été à la Sotra), fermeture de société par-là. Ses parrains d’hier ont commencé à douter de sa capacité à tenir sa milice et à sortir le pays du gouffre. Les ivoiriens ruminent leur colère face à cette situation. Ses propres miliciens sont très remontés contre lui. Depuis, ils ne voient pas les monts et merveilles qu’il leur a promis après la prise du pouvoir. Certains murmurent qu’il veut les doubler. De peur que l’odeur de son pet ne lui monte au nez, notre « préfet » de président se cache derrière la fibre ethno-tribale. Il déplace les problèmes du pays.
Voyant la révolution Orange (La vraie ; à la différence de la rébellion de Soro qu’il a voulu baptisée du même nom) du vaillant peuple ivoirien pointée à l’horizon, Ouattara prend ses précautions en surfant sur la fibre ethnocentrique. Il attise déjà les tensions, ainsi lorsque cette révolution arrivera (c’est inévitable), il leur sera plus facile, sa bande et lui de manipuler cette population pour en arriver à un affrontement intercommunautaire pour profiter de ce chaos.
Secundo, il se venge au fait du président Bédié et de ses serveurs de thé tels que les Venance Konan en se cachant derrière la personne du président élu Laurent Gbagbo. Souvenir souvenir. Le président Bédié avait mené la vie dure aux ressortissants du Nord pendant son règne avec sa notion d’ivoirité. Ne nous le cachons pas. Gazage dans les mosquées, rafles, rackets etc. Et, cette déclaration est la réponse à celle de Venance Konan chantre de l’ivoirité devant l’éternel dans les colonnes de Frat-Mat du 13 Février 1998 : « Notre pays a au moins 40% d’étrangers, notre économie ne nous appartient plus. C’est un aventurier dont le patriotisme fluctue au gré de ses intérêts. Pourquoi les ivoiriens devraient-ils prendre le risque de confier leur destin à un homme dont le nationalisme varie selon l’air du temps ? Au nom de quel principe ? ».
Aujourd’hui, ADO lui rappelle que les 40% que lui Venance Konan, son président Bédié et toute sa clique avaient traité d’étrangers, ce sont eux qui géreront le pays. Réponse du berger à la bergère.
Ce ne sont pas toutes les injures que l’on dit dans la bouche, la manière aussi compte. Alors, accusé le président Laurent Gbagbo est une manière d’insulter Bédié et sa bande. Notre D.G du désormais journal pro-RDR le reconnaît lorsqu’il écrit que les militants du Rdr ont connu l’ostracisme, les injures, le rejet, la tentative de l’exclusion de la nationalité ivoirienne, la prison, la mort, les massacres. Alors, ADO peut transformer notre administration en « dioulabougou » peu importe, c’est dans l’intérêt de tout le pays, et c’est du « spoil system ».
Désormais en Côte d’ivoire, à chaque président sa leçon de « rattrapage »
« On se souvient encore de tous les efforts du RDR pour faire croire à une partie des ivoiriens qu’ils étaient des martyrs. Des dirigeants du RDR ne rêvent que de voir ce pays déchiré, ensanglanté. Parce qu’ils croient que leur « Bravetchê » pourrait profiter de ce chaos. Un petit groupe de personnes entretiennent des frustrations artificielles chez des milliers d’ivoiriens pour se faire une place au soleil. » Venance Konan in Frat- Mat / 20 Mars 1998.
Hier, Venance Konan l’avait compris et aujourd’hui, il se met dans la posture du singe de la gravure ; ne rien entendre, ne rien voir et ne rien dire.
Mais, ne lui en voulons parce qu’il le dit lui-même : « le ventre a ses raisons que la raison ignore.» in Frat-Mat du vendredi 05 Juin 1998
Dorénavant, il ne sert à rien d’avoir un parti politique avec une « coloration nationale » Non ! Juste une coloration « régionale » et cela suffit. Vous vous battez avec tous les moyens y compris par les armes et une fois aux affaires, il suffit à l’un des votre, porté au pouvoir de faire juste un cours de « rattrapage » et le tour est joué.
Donc, le merveilleux peuple « Gwa » pas si nombreux en Côte d’Ivoire doit être frustré en ce moment si l’on s’en tient au discours de l’ami personnel de Nicolas Sarkozy. Parce qu’aucun des leurs n’a encore occupé un haut poste de responsabilité dans ce pays. Pareil pour le peuple « Mouna » perdu quelque part entre les Tagbanan. Ainsi que le peuple Wan etc. etc.
La liste est longue.
« Au fond, le tort de la Côte d’Ivoire est d’avoir confié de hautes responsabilités à un travailleur immigré du nom d’Alassane Ouattara. » (Venance Konan in Fraternité Matin / 13 Février 1998).
Mais, le fier et vaillant de peuple de Côte d’Ivoire, pacifique et hospitalier est vigilant et ne se laissera pas abusé par Alassane Dramane Ouattara et ses « frères cissé » qui cherchent à le faire tomber dans un traquenard ethnoreligieux depuis dix ans sans succès.
Charles Tiekpo
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