La télévision nationale ivoirienne a montré ce week-end le Premier Ministre ivoirien et le Ministre de l'intérieur, faisant le tour de quelques quartiers et banlieues proches d'Abidjan, pour démanteler eux-mêmes des barrages anarchiques des éléments des FRCI.
Ces images, loin de donner du Premier ministre l'image d'un homme de terrain, donnent de quoi ne pas être rassuré sur la normalisation en Côte d'Ivoire puisque de toute évidence elle démontre que le Premier Ministre Soro Guillaume et son ministre de l'intérieur, Bakayoko Ahmed, n'ont aucune autorité sur leurs éléments.
La preuve de ce manque d'autorité qui inquiète sur l'état du processus de normalisation en Côte d'ivoire, s'illustre par le fait qu'en plus des ordres et circulaires qui sont restés sans suite, le Premier ministre aidé par le ministre de l'intérieur, sont obligés d'aller eux-mêmes retirés des barrages anarchiques installés sur des routes.
Il est inquiétant de voir que dans un pays le Premier ministre, par ailleurs ministre de la défense, soit obligé de faire le tour des villes pour faire retirer de force des barrages routiers anarchiques mis en place par des soldats placés sous son commandement hiérarchique.
Cela est d'autant plus inquiétant que c'est la preuve que le premier ministre et son ministre de l'intérieur n'ont aucune autorité. Partout dans le monde, un ministre qui a de l'autorité ordonne depuis son bureau et la décision s'exécute sur le champ. Soro Guillaume en faisant le tour des barrages pour démanteler lui-même des barrages, montre aux yeux de la nation que personne ne respecte son autorité parmi les soldats. Cette image de Premier ministre sans autorité n'est pas bonne pour son image et ne donne pas de quoi rassurer les investisseurs qui seraient tentés d'aller investir en Côte d'Ivoire. Ces images montrent que le pays est à l'image d'une jungle gérée par une cohorte de barbares armés, qui ne respectent que celui qui se montre plus fort qu'eux dans la confrontation directe, les circulaires et lois comptant pour du beurre.
Dans ce contexte, les usagers des routes et habitants, qui ne sont pas du côté où Soro et sa brigade mobile sont passés, doivent s'inquiéter puisque ces images nous montrent que les ordres qui émanent de Soro ne sont pas certains d'être respectés par les éléments placés sous ses ordres.
La Côte d'ivoire a encore du chemin à faire pour parvenir à une situation d'un État de droit.
Adou basile à Abidjan pour ivoireinfo.com
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