© Présidence par Aristide
20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano: Alassane Ouattara à Monrovia (Liberia)
Samedi 16 et dimanche 17 juillet 2011. Monrovia (Liberia). Le Président Alassane Ouattara participe à la 20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano
Alors qu’il n’a que 100 jours de présence au pouvoir, Alassane Dramane Ouattara a déjà mis en route la liquidation de la Côte d’ivoire au profit de la France.
L’installation du chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire, a été marquée par deux faits majeurs. D’une part, la présence à son investiture, le 21 mai dernier à Yamoussoukro, du président français Nicolas Sarkozy. Il était d’ailleurs, le seul dirigeant d’un pays occidental à cette cérémonie. Et d’autre part, l’octroie par la France à l’Etat ivoirien, de la somme de 269 milliards FCFA.
D’aucuns ont vu dans ces deux gestes, la manifestation de l’amitié des gouvernants français à l’endroit d’Alassane Dramane Ouattara. Que non ! Une telle réflexion constitue une appréciation erronée de la réalité. M. Ouattara n’est pas l’ami des dirigeants de la France. C’est d’ailleurs, un illustre dirigeant français, le général Charles De Gaulle, qui le disait : « un pays n’a pas d’amis, mais des intérêts ». Les présidents français, Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy ont fait du renversement du Président ivoirien, Laurent Gbagbo, une priorité parce qu’ils estimaient que celui-ci constituait un obstacle à la volonté de leur pays de contrôler, sans partage, les matières premières et les ressources économiques de son ex-colonie. Ils voulaient le remplacer par un homme de paille et Alassane Dramane Ouattara s’est trouvé être ce pion.
Donc, les deux actes posés par la France rentrent dans le cadre de ses intérêts et rien d’autre.
En effet, en se déplaçant personnellement pour assister à l’investiture d’Alassane Dramane Ouattara, Nicolas Sarkozy venait célébrer la victoire de la France qui a enfin renversé Laurent Gbagbo et installé son homme.
En retour, Alassane Dramane Ouattara a automatiquement mis en route la liquidation de la Côte d’Ivoire au profit de la France.
Dès son installation au pouvoir, la première décision, extrêmement grave pour l’avenir de ce pays, prise par Alassane Dramane Ouattara est la réinstallation de la base militaire française (43ème BIMA) que le président Gbagbo avait réussi à supprimer. Cette décision est d’autant plus révoltante que la présence des bases militaires françaises dans les pays africains est l’expression même du mépris de la souveraineté de ces Etats. C’est le cas de la Côte d’Ivoire sous Ouattara. Comment comprendre en effet, qu’après 50 ans d’indépendance, et au moment où, la tendance en Afrique, est à la suppression des bases militaires françaises, le nouveau chef de l’Etat ivoirien fasse le mouvement contraire ? Raison avancée pour justifier le recul de la Côte d’Ivoire, les menaces terroristes dans la sous région. Faux prétexte ! La France n’a pas besoin d’une base militaire en Côte d’Ivoire pour aider la sous région à lutter contre le terrorisme. La vraie raison est ailleurs. Elle se trouve l’engagement manifeste de la France de protéger le pouvoir Ouattara contre toute velléité de déstabilisation. A preuve, sa garde rapprochée est assurée par les forces onusiennes et la force française, licorne.
C’est aussi la raison pour laquelle l’onuci veut installer des bases militaires à l’intérieur du pays notamment dans l’ouest et le centre ouest. En ce qui concerne la France, cette base militaire lui permettra, en clair, de veiller sur ses intérêts en Côte d’Ivoire et dans le golfe de Guinée, en protégeant d’une part, les régimes de la sous région lui seront favorables, avec en tête, celui de Ouattara. D’autre part, en déstabilisant aisément ceux qui oseront se mettre au travers de ses visées hégémoniques.
La deuxième décision grave prise par le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, est la privatisation de 25% des entreprises d’Etat ou à participation financière étatique. Cela, au profit de la France. Au nombre de ces entreprises concernées, il y a Côte d’Ivoire Telecom et la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR).
En ce moment, la Côte d’Ivoire détient 49% des parts dans Cöte d’Ivoire Telecom, et France Telecom détient 51%. Dans les prochains jours, la Côte d’Ivoire va rétrocéder ses 49% à France Telecom qui deviendra ainsi propriétaire exclusif de CI-Telecom.
En offrant CI-Telecom à France-Telecom, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, permet à la France le contrôle du téléphone fixe et de l’internet en Côte d’Ivoire. Bref, de tout le système de communication ivoirien. On pourrait ainsi dire que la Côte d’Ivoire sera totalement sous écoute française.
S’agissant de la SIR, elle va être rétrocédée à la société française Total. Une fois que la Société Ivoirienne de Raffinage, qui fait pourtant la fierté du pays, sera acquise par Total, la France prendra le contrôle de tous les gisements pétroliers en Côte d’Ivoire. Dès lors on comprend pourquoi le Premier ministre français, François Fillon, était si enthousiaste d’annoncer, lors de sa visite officielle en Côte d’Ivoire, les 14 et 15 juillet derniers, que la France ouvre une nouvelle ère de sa coopération avec la Côte d’Ivoire sous la présidence de Ouattara.
Ce n’est donc pas par amitié que les dirigeants français font les yeux doux à M. Ouattara. C’est parce qu’il leur offre les meilleures garanties pour exploiter nos richesses. Et cela, des parlementaires européens l’avaient signifié à un émissaire du président Laurent Gbagbo en ces termes : « nous aimons bien le président Gbagbo et nous savons que c’est lui qui a gagné les élections. Mais les enjeux économiques sont trop importants pour que nous le laissions au pouvoir. Parce qu’il n’entre pas dans la vision de la France. Ouattara s’est retrouvé, par hasard, au bon endroit, au bon moment. Sinon ce n’est pas parce que nous l’aimons ». C’était au plus fort de la crise postélectorale. Le président Gbagbo a savait donc qu’il allait être renversé du pouvoir par la France.
Cette révélation signifie, par ailleurs, que le jour où Alassane Dramane Ouattara remettra en cause l’accord tacite qu’il a conclu avec la France pour qu’elle l’installe au pouvoir, il subira le même sort que le président Gbagbo. L’exemple le plus édifiant est celui de l’ex-président nigérien Mamadou Tandja. La France l’avait installé au pouvoir parce qu’il était d’accord pour lui brader l’uranium de son pays. Et tant qu’il respectait le contrat tacite, il n’y avait aucun problème. Mais le jour où, sous la pression de son peuple, Tandja a demandé à la France d’augmenter le prix de l’uranium, il a été déposé par coup d’Etat dans lequel la main de la France était évidente. Il a été remplacé par une junte militaire parrainée par Paris. Avant l’accession au pouvoir de Mahamadou Youssoufou, un ex-opposant nigérien ayant des proximités avec l’entreprise française Areva qui exploite l’uranium nigérien. Les dirigeants français sont désormais rassurés de ne pas être dérangés dans leur volonté de piller les richesses du Niger. C’est ainsi que fonctionne le monde, hélas ! Or donc, Laurent Gbagbo avait raison de dire Alassane Dramane Ouattara était le candidat de l’étranger notamment de la France.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
Source : news.abidjan.net
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