Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu sur le départ, Young Jin Choi, se laisse aller à des confidences sur sa mission sécrète en Côte d’Ivoire. Des révélations qui éclairent sur son acharnement contre le président Gbagbo et sa base électorale pour lesquels il affiche beaucoup de mépris.
Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Young Jin Choi, en fin de mission, n’a manifestement pas l’envie de quitter le pays dont il ne lui manque plus que la nationalité. Ce qui lui permettrait de prendre une carte du RDR d’Alassane Ouattara qu’il a porté au pouvoir. Dans le rôle du ministre occulte, le diplomate coréen qui ne s’embarrasse surtout pas de l’obligation de réserve que lui impose sa fonction, multiplie les sorties de nature à fragiliser davantage la cohésion nationale. Tantôt dans le rôle du ministre de la Défense, tantôt procureur de la République improvisé, Young Jin Choi menace ouvertement les partisans du président Gbagbo en exil au Ghana. Vendredi dernier, à Fraternité Matin dont il était l’invité de la rédaction, il n’a pas caché‚ en tout cas son intention d’engager «le machin» dans la traque contre les hauts cadres de l’ancien régime et les militaires qui vivent aujourd’hui en exil au Ghana voisin. «Un autre souci, c’est à Accra, au Ghana. Il y a pas mal d’expro-Gbagbo là-bas. Onuci Fm y a envoyé un journaliste, à leur invitation, qui a été presque maltraité.
Il faut aussi veiller sur l’axe Accra-Abidjan. C’est pour cela que nous allons installer un nouveau camp à Aboisso, pour collecter les informations et donner un signal aux ex-pro-Gbagbo qu’il faut rentrer en Côte d’Ivoire ». Non seulement Young Jin Choi diffame sans base solide les Ivoiriens en exil au Ghana, visés pour la plupart par des mandats d’arrêt et des commissions rogatoires, mais il prête implicitement à ce pays frère l’intention de servir de base arrière pour une déstabilisation du régime Ouattara. En agissant ainsi, il procède à une classification des Ivoiriens entre «vainqueurs» et «vaincus» à l’issue de la guerre qu’il a menée contre le président Gbagbo pour qui il a une aversion profonde. D’ailleurs, à écouter le compatriote de Ban Ki Moon, on se rend compte que tout avait été mis en oeuvre pour donner la «victoire» à Alassane Ouattara à l’issue de l’élection présidentielle. Par tous les moyens, y compris la guerre. Et c’est bien ce qui s’est passé.
Dans le rôle du supra-président, qui se voulait au-dessus des institutions nationales y compris la présidence de la République et le Conseil constitutionnel, le Coréen confesse son parti pris.
Il avait un candidat et il a pesé de tout son poids, soutenu par le président français Nicolas Sarkozy, pour l’imposer aux Ivoiriens. Sinon comment comprendre qu’il s’autorise à juger la gestion du pouvoir par le président Gbagbo, qu’il décrit comme «une personnalité à la fois intéressante et difficile à comprendre» qui n’avait pas les capacités pour gérer la Côte d’Ivoire ? « Quand il s’agit de la gestion, gestion de l’Etat, de son parti, de sa vie, je n’ai jamais vu quelqu’un de cette envergure qui a autant que lui négligé la gestion. Il a mal géré le pays, son parti, sa vie et surtout la crise », juge le fonctionnaire onusien qui a intoxiqué la communauté‚ internationale dans la crise ivoirienne et engagé (avec le soutien de diplomaties pyromanes) l’Onu dans une guerre sanglante contre le pouvoir constitutionnellement établi au profit d’Alassane Ouattara. Ce dernier, clame-t-il, avait le droit d’user de la force militaire pour s’accaparer le pouvoir, peu importe si cela prenait la forme d’un coup d’Etat. Plus grave, ses propos au sujet du ministre Tagro montrent que Choi est un sachant qui doit être interrogé dans le cadre de l’enquête qui aurait été ouverte à ce sujet. Choi dit en effet être convaincu que «c’était le ministre Tagro, homme déterminé, qui planifiait les choses». Des propos qui en disent long sur le sort qui a été réservé au proche collaborateur du président Gbagbo. On remarquera que Choi ne s’embarrasse pas du moindre respect pour la mémoire d’un serviteur de l’Etat tué par les soldats supplétifs de la France et de l’ONU. En guise d’aurevoir à la Côte d’Ivoire, il bafoue sa mémoire. Comme celle de tous ceux qui ont été du «mauvais camp» et qui ont perdu la vie juste pour cette raison.
Emmanuel Akani
Source: Le Nouveau Courrier
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