« Tant que tu n’es pas mort, tune peux pas savoir comment tu vas terminer ta vie ». Cet adage a désormais un sens chez l’homme. Konan Bédié. Le fils de Daoukro. Cet homme dont on dit qu’il a eu des rapports peu recommandables avec les caisses de l’Etat.
Imposé Chef à tour de bras par Houphouët-Boigny, l’homme donnait l’impression d’incarner quelque chose de noble que le vieux voyait en lui. Il disait de lui qu’il avait “un cerveau électronique”. C’est Bédié lui-même qui nous l’a répété. Mais Houphouët ne s’est pas trompé. L’homme avait effectivement un cerveau électronique. Car du rôle de chef qui lui avait été confié, il a décidé d’exceller dans celui de chiffon comme s’il avait subi un court-circuit.
Sur ce coup, c’est la Côte d’Ivoire tout entière qui s’est plantée. Dans ce pays, un adage argotique dit qu’”un chef n’est pas un chiffon”. Un groupe de chanteur le dit mieux que moi ; juste pour expliquer qu’un chef, même déchu, reste un chef car il conserve sa carrure, une partie de son aura de chef et l’expérience qui donne un contenu à sa carrière passée.
Mais le cerveau électronique de Bédié semble avoir reçu la visite de virus informatiques. Il donne l’air d’avoir été formaté de sorte que même son propre passé, il l’attribue à Laurent GBAGBO: réflexe ethnique, répression des étudiants, bastonnade d’hommes politiques, chasse à l’homme contre Dramane Ouattara et ses affidés, dénonciation de l’origine voltaïque de Dramane Ouattara, détournement de deniers publics, péchés d’orgueil avec des festivités organisées pour fêter plus d’une fois les milliards pompés des caisses de l’Etat, Ivoirité, etc.
Aujourd’hui, l’homme fait figure de sage au RHDP, le projet de parti unique géré par Dramane Ouattara. Mais “il y a sage et puis sage”. Le dirait l’autre.
Car l’avantage de l’âge ne fait pas le sage. Cela se dit en pays baoulé dont il est originaire. On naît sage. Sage pour diriger. Sage pour réconcilier. Sage pour développer. Sage pour la parole dite en publique. On ne devient pas sage parce qu’on est riche, gros, grand, vieux ou vieillard.
Et le “sage” du RHDP met tout le monde mal à l’aise. Du rôle de patriarche lucide qui devait être le sien, il est devenu le valet de service des causes viles et vaines de Dramane Ouattara. De celui de Porte-parole pour tenter de clouer au pilori Laurent GBAGBO à celui du perroquet répétant les instructions du petit Sarkozy, Bédié se sent bien dans la peau de celui qui met à l’écart tous les cadres du PDCI qui n’approuvent pas la croisade haineuse de Dramane Ouattara contre leurs frères du FPI/CNRD.
Il soutient mordicus que Laurent GBAGBO doit terminer ses jours en prison après un passage à la CPI. Il pense que la justice doit punir sévèrement les crimes économiques. Lui. Bédié. Il ose dire cela!?
Puis il s’adresse au monde entier pour demander que les élans génocidaires de Ouattara soient sous bonne protection des armées étrangères.
Finalement, tout est clair que l’homme a trouvé de quoi occuper son temps entre deux verres. C’est aussi cela, les revers de l’âge et de la retraite. On s’ennuie. On est oisif. Or l’oisiveté est la mère de tous les vices. Donc il s’y adonne. Vice de la haine. Vice de l’intolérance. Vice de la calomnie. Vice de la division. Vice de l’épuration politique. Vice du tribalisme. Vice de l’arrogance.
Or, un chef, un vrai chef Akan, pour ce qu’il m’en a été dit, reste sobre, stratège et d’un charisme intelligent. Il unit. Il évite de créer des précédents fâcheux. Car il sait que la vie est une roue qui tourne. Il consulte toujours ses proches et ses notables avant de parler. Il n’est pas porté sur le gain matériel qui rend esclave. Et il évite de se faire acheter par qui que ce soit, afin de garder son autonomie de pensée et de parole. Ces traits du chef Akan, sont aussi les traits nobles de tous les vrais chefs Africains. Mais Bédié n’a plus ou peut-être n’a jamais eu un seul de ses traits.
Alors posons-nous la question. Pourquoi Houphouët l’a-t-il choisi ? Le vieux voulait-il punir son peuple après son départ? Parce qu’en ajoutant à Bédié, Dramane Ouattara qu’Houphouët a importé en Côte d’Ivoire comme une marchandise prohibée, on est tenté de s’interroger sur les intentions du vieux.
Aujourd’hui, c’est le Voltaïque qui est dans le rôle du chef. Et Bédié, s’occupe bien du côté chiffon. Nettoyer, polir, tenter de valoriser, puis nettoyer, et encore nettoyer. Car chaque instant, le voltaïque souille l’image de la Côte d’Ivoire, par la haine, l’incompétence, le faux, la confusion à tous égards, les meurtres, les sacrifices humains, qui sont autant de déchets qui demandent un service de chiffonnier 24H/24.
Mais Bédié est dans la place. Les mallettes de billets CFA soustraits des caisses perforées de l’Etat à son attention, les champagnes long cou, la calomnie contre Laurent GBAGBO, voilà autant de passe-temps qui meublent bien ses vieux jours.
Et pour les chemins tortueux de sa vie, ne vous en faites pas. Il comprendra le moment venu, qu’il crèvera sans funérailles pour le rôle de chef chiffon qu’il s’est donné désormais. Car ce rôle qu’il s’est choisi, il doit être le seul à en payer le prix.
A très bientôt.
Hassane Magued
La Révolution Permanente N°00114/10/11
Infodabidjan.net
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