Wattao Commandant second de la garde républicaine : “Il y a des gens qui sont prêts à me détruire”
Author : Autres Media
En marge d’un repas de corps à la garde républicaine le 31 décembre, Issiaka Ouattara alias Wattao, commandant en second de cette unité s’est prononcé sur la récente arrestation d’un de ses proches.
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Notre Voie : Quels sont vos vœux chers pour 2012 ?
Issiaka Ouattara: Je souhaite une vraie réconciliation en Côte d’Ivoire. Il faut qu’on se pardonne en 2012. Il faut qu’on soit tous unis. C’est vrai, on a des frères qui ont commis des bêtises. Il y a certains qui sont dehors. Et d’autres y sont par peur, donc pour rien. Moi, je peux les rassurer. Qu’ils rentrent. La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses enfants pour avancer. Mes plus grands vœux, c’est de voir tous les Ivoiriens s’unir, sans distinction d’ethnie et de religion. Ceux à qui j’ai fait du mal sans m’en rendre compte, qu’ils me pardonnent. Je pardonne aussi à ceux qui m’ont offensé.
N.V: Certains de vos frères d’armes sont en exil.
I.O: On a déjà mené une première action. Ça doit donc les rassurer. Konan est rentré, il est vivant, il n’est pas mort. Tous les grands militaires sont rentrés. Ils doivent donc rentrer au pays. S’ils restent là-bas, c’est qu’ils ont d’autres idées encore. Et ce sera grave pour eux s’ils restent à l’extérieur. Personne n’est à l’aise à l’extérieur. On n’est mieux que chez soi. Je leur demande de rentrer, pour emboîter le pas au chef de l’Etat qui leur a tendu la main, tout comme le
gouvernement. Nous, leurs frères d’armes, nous leur demandons de rentrer pour que tout se passe bien. Konan est rentré, la plupart des grands militaires sont rentrés. Qu’est-ce qui gêne ceux qui ne son pas rentrés. Il est temps pour eux de rentrer et vivre en famille. Parce que l’exil, ce n’est pas facile. J’ai fait l’exil.
N.V. : Il y a des questions de sécurité.
I.O: Quand vous parlez de ça, ça me dépasse. Un militaire ne peut pas parler des questions de sécurité.
N.V. : Il s’agit précisément de l’insécurité que créent certains éléments des Frci au sein de la population. Des Frci qui d’ailleurs traînent les pas pour quitter les rues.
I.O : On ne traîne pas les pas. Nous sommes en train de travailler pour mettre de l’ordre. Vous savez qu’il y a 5000 prisonniers qui sont sortis. Et quand on dit Frci, ce n’est pas tout le monde. Mais bientôt, vous allez voir. En ce moment, on réhabilite les casernes. Quand les casernes seront réhabilitées, on verra les vraies Frci et les faux Frci. On se connaît entre nous. Je demande l’indulgence de la population.
N.V. : Des domiciles privés sont encore occupés par les Frci. A quoi cela répond?
I.O: Ceux qui occupent les domiciles, on leur a dit de les libérer. On sort d’une guerre, vous voyez, on ne sort pas d’une boîte de nuit. Après la guerre, il y a des dégâts. Si tout est prêt, on verra qui va aller s’amuser dans le domicile de quelqu’un. Si c’est le cas, c’est que tu as l’argent pour payer le loyer. Si ce n’est pas le cas, on te vide. A Daloa, nous avons regroupé près de 1500 éléments aujourd’hui. Mais si ces 1500 éléments ne sont pas dans les conditions de vie acceptables, demain, ils prendront la ville. Il faut donc qu’on crée vite les conditions pour éviter cela. Ce qui est sûr, tous les faux éléments seront sanctionnés. J’ai déjà donné des ordres. Il y a un élément proche de moi qui s’est comporté en escroc. Ce n’était pas un braquage, c’est de l’escroquerie, du chantage et on l’a mis dedans. Personne ne sera épargné.
N.V. : Justement, cet individu proche de vous a été présenté comme un braqueur. Qu’est-ce qu’il en est réellement ?
I.O: Oui, c’est un de mes éléments, j’assume. Mais, il a déconné et il doit écoper de sanctions. C’est normal. Il est militaire et s’est mal comporté. Il n’avait pas le droit de faire ça. Dans notre métier, il y a la prison et la récompense. Il va assumer. Mais ce n’est pas un braquage, comme les gens le disaient. Ça m’a fait mal quand les gens ont dit que c’est l’élément de Wattao. Pourtant, il y avait aussi un gendarme, mais on n’a pas dit que c’est l’élément de Gervais. Vous voyez, ces gens avaient des idées arrêtées sur moi. Mais moi, j’assume, c’est mon élément, il a déconné. Je pardonne le comportement tendancieux des gens. J’ai permis son arrestation. Je suis fier de ça. Sinon, personne ne pouvait l’arrêter, parce que je sais de quoi cet élément est capable.
N.V. : Qu’est-ce qui l’attend aujourd’hui ?
I.O: Si la victime retire sa plainte, il est libéré, mais il va faire la prison militaire comme il se doit.
N.V. : Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?
I.O : Il y a eu un problème de chantage portant sur l’argent. Il avait appelé un homme pour dire que cet homme doit lui donner de l’argent pour fêter sinon, il allait le «zigouyer» (tuer). L’individu a pris peur et nous a appelés. Il a appelé mon chef de sécurité qui est le lieutenant Alpha qui m’a informé. Nous avons appelé le commissaire de police Bouady du 2ème arrondissement et celui du 36ème arrondissement pour tendre une embuscade pour l’arrêter. C’est ce qui s’est passé. Mais la victime nous a devancés en appelant la gendarmerie qui l’a arrêté pour le remettre à la police militaire. Ce n’est pas un braquage avec mon véhicule comme l’ont fait croire les gens. C’est faux ! S’agissant de mon véhicule, mon beau-frère est arrivé des Etats-Unis. Et je l’avais mis sa disposition. Et mon élément a laissé mon beau-frère pour aller faire une autre mission ailleurs.
N.V. : Mais, on lie votre nom à cet acte malheureux.
I.O: Vous savez, on a toujours lié mon nom à tout ce qui est malheureux. Je ne peux pas être aimé par tout le monde. Il y a des gens qui sont prêts à me détruire. Mais, j’ai foi en Dieu, je laisse Dieu faire. Je fais confiance au président et au Premier ministre qui me connaissent très bien. On peut tout me reprocher sauf ça.
Entretien réalisé par Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
Source: Notre Voie / Infodabidjan
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