Getty Images
Ne dit-on pas que c’est au pied du mur qu’on voit le vrai maçon ? Alassane Dramane Ouattara, jadis si critique à l’égard du régime de Laurent Gbagbo, fait découvrir aujourd’hui davantage son vrai visage. Il démontre à tous qu’il n’est point un adepte de la bonne gouvernance comme il le prétendait. D’ailleurs, son gouvernement en a rangé les règles élémentaires dans les tiroirs. Point n’est besoin d’être un expert en la matière pour le savoir. Il suffit de constater les frasques de ses ministres pour s’en convaincre. Notamment dans les passations des marchés publics.
En effet, les membres du gouvernement adorent bien le gré-à-gré. Là où la transparence exige qu’il y ait un appel d’offre. C’est la ministre de l’Education nationale, Kandia Camara qui a ouvert le bal de la mauvaise gouvernance avec le marché des inscriptions en ligne dans les établissements d’enseignement publics. La ministre a passé outre le code des marchés publics en Côte d’Ivoire en octroyant ce marché juteux à l’opérateur Celpaid qui n’est autre que la société de son collègue et camarade de parti Mamadou Sanogo, ministre de la Construction et de l’Urbanisme. C’est «La Lettre du Continent» qui a révélé le pot-au-rose dans sa parution du 3 novembre 2011. La suite, on la connait. Les frais d’inscription sont passés du simple au double. Les parents d’élèves se sont vus obligés de débourser la somme de 6.000 F Cfa pour que leurs enfants aient accès à l’école là où ils ne payaient que 3.000F auparavant.
Getty Images
Cette procédure aux antipodes de la bonne gouvernance a donné des idées à Mme Anne-Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine, qui ne s’est pas gênée pour en faire autant dans la passation du marché de gestion des ordures ménagères dans le District d’Abidjan. Alors que la Société Abidjanaise de Salubrité (SAS), une société anonyme dont le capital est détenu à 65% par la société belge Sirio Technologie et 35% par l’Etat de Côte d’Ivoire, a été créée pour faire face à l’épineux problème de la salubrité, Mme Anne Ouloto, à la suite d’un appel d’offre controversé, réattribue ce marché à Satarem-Greensol. Sans même que le premier contrat soit dénoncé ou rompu. Ce qui est curieux, c’est que Satarem-Greensol, qui a pour PCA, Salif Bictogo, frère aîné d’Adama Bictogo, l’actuel ministre de l’Intégration africaine, a été radié en France. Quand on se réfère au code des marchés publics en Côte d’ivoire, l’on se rend aisément compte que le Président Ouattara et ses ministres font fausse route. En effet, ce code stipule que le seuil d’obligation de passer un marché public est de 30 millions F CFA. Cela, les ministres du nouveau régime ne s’en préoccupent pas. Les délits d’initié se multiplient sous le silence coupable du chef de l’Etat.
Ouattara Abdul-Mohamed
Source: Notre voie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire