samedi 18 février 2012

Avec à ses côtés, Bernard Houdin, représentant du porte-parole du président Gbagbo, Miaka Ouretto annonce aux Ivoiriens de france : “Je peux vous dire que le soleil n’est pas loin”


Miaka Ouretto a rencontré les militants du Front Populaire Ivoirien à la faveur d’une réunion convoquée par Brigitte Kuyo, la représentante du mouvement en France. Au cours de ce rassemblement qui a eu lieu à L’AGCA à Paris, le 16 février 2012, le nouvel homme fort du parti de Laurent Gbagbo a insisté pour dire qu’il est bel et bien le président du parti à la rose.

La salle réservée s’est avérée exiguë pour l’occasion. Les militants du FPI dont certains sont venus de la province en vue d’effectuer le voyage de La Haye, pour la commémoration de la Fête de la Liberté ont accouru nombreux. Dès 19h déjà, tous les sièges étaient occupés. Plusieurs personnes ont dû rester debout tout le temps qu’a duré la rencontre.

“Je suis venu vous remercier”

En réalité Miaka Ouretto était très attendu par les militants de son parti. Les déclarations que lui attribuent la presse concernant le porte-parolat de Laurent Gbagbo alimentaient les conversations avant son arrivée, aux environs de 20h, pour une réunion dont le début était prévue à 19h30h.

Miaka Ouretto a fait son entrée dans la salle, accompagné de Brigitte Kuyo qui s’est excusée en son nom pour “son léger retard”. Celle-ci dans son speech d’introduction a planté le décor : “il ya deux points à l’ordre du jour : Informations et échanges avec le président Miaka et comme vous savez que le 18 (demain), nous allons à La Haye, en deuxième point, il y aura l’organisation pratique du voyage”, dira-t-elle, notamment, avant de passer la parole à Miaka Ouretto. Sur la table de séance, on notait la présence de Bernard Houdin présenté comme le porte-parole de Laurent Gbagbo, chargé de l’Europe et des États Unis. Dans la salle, il y a avait également Alain Toussain (Côte d’Ivoire coalition), Alexis Zahoua (UNG), Désiré Bibi (MIR), James Cénach et des responsables d’association.

Le président du FPI, très décontracté s’est adressé à l’auditoire pendant environ une heure. Avant son propos, Miaka Ouréto a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire des victimes de la barbarie de la politique dictatoriale de Ouattara, principalement, à la mémoire du maire Gnan Raymond, décédé à Lomé et à la mémoire du ministre Paul Antoine-Bouhoun Bouabré qui a perdu la vie en exil en Israël dans le dénuement total, après le gel de leurs comptes bancaires comme ceux de nombreux pro-Gbagbo.

Miaka Ouretto a salué la lutte des Ivoiriens et des Africains de la diaspora mais aussi des Européens en faveur de la justice. «Cela fait un peu plus de deux semaines que je suis là. J’ai observé l’enthousiasme des Ivoiriens, des Africains et des Africaines, des Européens et des Européennes, tous engagés et debout pour la même cause, luttant pour que le président Laurent Gbagbo si injustement incarcéré à La Haye, puisse être non seulement libéré, mais réhabilité dans ses droits. J’ai vu des gens lutter pour que les principaux dirigeants du FPI-parti qui a toujours été à l’avant-garde de lutte pour la démocratie dans notre pays -, injustement incarcérés dans le Nord puissent retrouver leurs droits. Beaucoup d’autres Ivoiriens sont aujourd’hui en exil. Tout cela fait pleurer, mais nous devons rester debout, nous devons rester courageux. Donc ma présence ici c’est pour vous féliciter, vous dire bravo pour votre détermination. Je suis venu vous le signifier de vive voix, de façon solennelle en tant que président du Front Populaire Ivoirien », dira-t-il en substance, d’entrée de jeu.

Poursuivant son propos, le président du FPI s’est appesanti sur la situation socio-politique qui prévaut en ce moment en côte d’Ivoire. Miaka Ouretto a exigé la libération de Laurent Gbagbo, «victime d’une injustice flagrante », la libération de tous les prisonniers politiques et évoqué la question du retour au pays des exilés politiques, sous le régime totalitaire d’Alassane Ouattara, «afin que la Côte d’Ivoire redevienne la terre d’hospitalité, la terre de la vraie fraternité et de la démocratie, telle que Laurent Gbagbo l’a toujours souhaité. C’est notre objectif. Il faut que nous revenions au pouvoir. Le Font Populaire Ivoirien est la seule alternative crédible en Côte d’Ivoire. On l’a dit et on le réaffirme. On n’a même pas à en douter. Oui nous n’avons pas fait une opposition factice, une opposition pour détruire, aux temps les plus difficiles (sous Houphouët et Bédié ndlr), nous avons pris sur nous de dire : nous devons être une opposition constructive, nous avons organisé des ateliers, des colloques, sur l’agriculture, sur la dévaluation du Franc CFA, etc. Ces colloques nous ont permis d’avoir la dimension nécessaire pour gérer le pouvoir d’État. Et lorsque Laurent Gbagbo est parvenu au pouvoir en 2000, il l’a prouvé. Il a parlé de conditions calamiteuses. Au pays nous l’avons explicité. Certains ne comprennent pas ça. Ils disent: mais, Laurent Gbagbo lui-même il dit qu’il a pris le pouvoir dans des conditions calamiteuses. Ça veut dire que les ténors n’avaient pas été candidats contre lui. Je dis ça ne veut rien dire. (…) Conditions calamiteuses parce qu’il y avait au plan social des problèmes partout. Le problème de la CARENA, les salaires à double vitesse, des policiers qui n’étaient plus motivés, l’administration qui ne fonctionnait pas bien parce que le corps préfectoral trouvait que ses conditions de rémunération n’étaient pas justes, la Côte d’Ivoire était coupé du reste du monde (FMI, Banque Mondiale…) à cause du scandale des 18 milliards de l’Union Européenne etc. Malgré les conditions difficiles, Laurent Gbagbo a résolu tous ces problèmes en moins de 6 mois. Nous avons renoué avec la communauté internationale. Nous avons inventé la logique et la stratégie de recruter les directeurs des régies financières par appel à candidature. Une première en Côte d’Ivoire et en Afrique, j’allais dire même dans le monde. C’est cela Laurent Gbagbo, c’est cela le Front Populaire Ivoirien. Donc il ne faut pas dévoyer notre lutte », a-t-il déclaré. Avant de faire une précision sur les raisons qui l’on conduit à reconnaitre Alassane Ouattara comme président de la République. « Quand je rencontre Alassane Ouattara, je dis Excellence Monsieur le président de la République. Si cela me permet d’aller quelque part et de livrer un message pour que Laurent Gbagbo qui souffre là-bas (À La Haye Ndlr) soit en liberté, j’aurai gagné largement (…) Mais je voudrais dire aux uns et aux autres que je ne suis pas de la dernière pluie en politique», a-t-il prévenu.

Miaka Ouretto insistera surtout par la suite sur son nouveau statut de président du FPI. Débarrassant son titre de la particule «intérimaire », il a indiqué que «l’organisation des choses humaines est faite ainsi : à un moment donné, c’est untel qui est devant pour coordonner l’effort collectif. Ça ne veut pas dire que c’est lui qui incarne toute l’intelligence. Aujourd’hui, le président du Front Populaire Ivoirien c’est Miaka Ouretto. La direction du FPI se trouve à Abidjan. J’ai tenu le même langage aux camarades qui sont à Accra. On était dans un moment de déperdition totale. On entendait des déclarations par-ci, des déclarations par-là. Je leur ai dit : camarades, quand vous posez des actes, c’est moi qui réponds de cela. La direction du FPI est à Abidjan. Le président du parti c’est Miaka Ouretto, le secrétaire général porte- parole c’est Laurent Akoun, autour de lui, il y a Marie-Odette Lorougnon qui est chargée en même temps de nos structures spécialisées et des activités, Il y a le ministre Dano Djédjé qui est chargé de la réconciliation, le ministre Alphonse Douaty, chargé du suivie de la politique gouvernementale, et le ministre Amani Nguessan, chargé de l’organisation et de la défense. Ce sont ces personnes qui constituent le secrétariat général du parti. Si nous avons des consignes à donner, on les donnera de manière claire. Lorsque vous recevez des consignes qui ne sont pas signées du parti, considérez que c’est nul et de nul effet. Il ne faut pas vous laisser distraire. Tous les amis qui se battent, nous convergeons vers le même but mais il faut que ce soit ça l’essentiel. Et c’est un message que je veux passer. (…) L’argent facile, ce n’est pas bon. Il faut qu’on bannisse certains comportements de nos habitudes. »

“Les consignes qui ne viennent pas du parti sont nuls”

S’adressant particulièrement à ses militants de la diaspora le président du FPI dira : «aujourd’hui, le parti a des difficultés. Et c’est sur vous que nous comptons malgré vos difficultés. Le secrétaire national chargé du budget viendra vers vous pour vous demander de nous aider comme vous pouvez. Aujourd’hui, nous fonctionnons sur la base de 125 millions de reliquat du financement de 2010 que Alassane Ouattara après que nous ayons entrepris plusieurs gymnastiques nous a remis. On attend le financement au titre de l’année 2011. Est-ce que ce financement va venir ?” s’est-il interrogé.
Enfin, à propos de son séjour parisien il s’est adressé à l’auditoire en ces termes : « je vais vous faire une confidence. Avec le tour que je viens de faire, je peux vous dire que le soleil n’est pas loin ».
En clair, selon le président du FPI, les nouvelles sont bonnes. Faudra-t-il dès lors, à travers ces propos s’attendre à libération très prochainement de Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques ainsi qu’au retour des exilés politiques pour un renouveau démocratique en Côte d’ivoire. Seul l’avenir nous dira.

Axel Illary

Source : ladepechedabidjan.info

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