Il est des moments où il est bon que les responsables politiques aient le mot et le geste qui apaisent. Quand ils portent eux-mêmes atteinte au respect qui leur est dû en cautionnant par leur attitude la suspicion, on ne peut guère les plaindre quand ils sont rudoyés.
Par ces temps d’agressivité et de meurtre des nôtres, Miaka aurait gagné à ne pas faire chemin avec tous ceux qui en Europe jouent à fond la mélodie de la discorde. Il n’était pas indiqué qu’il arrive en France sans primairement contacter ou s’accorder avec les représentants officiels qui portent dignement l’étendard de la lutte.
Qu’est-ce qui l’empêchait de tracer un programme d’actions avec Houdin et Kuyo; et même d’aller à la Haye avec eux ou leurs représentants respectifs, en lieu et place de ceux qui l’y ont charrié, et qui ont tous l’air de marionnettes très en phase avec Toussaint l’agitateur douteux? Compte tenu de la configuration de la barque dans laquelle il s’est aisément installé, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’est mis en posture de légitime suspect.
Outre ces curieux attelages dont il aurait dû se défaire, il lui est prêté des propos très déplacés à l’égard du porte-parole du Président Gbagbo. Propos qu’il n’a nullement et clairement infirmé, se contentant d’affirmer avec nervosité le fait qu’il était non un président par intérim, mais le président du FPI. On ne précise pas avec autant d’ardeur ce qui est évident. S’il s’est cru obligé de le faire haut et fort, c’est qu’il sent que rien n’est acquis. Et si tel est effectivement le cas, l’Europe était-elle indiquée pour étaler autant de failles?
Miaka n’a en rien rassuré les ivoiriens dignes d’Europe. Or tous étaient heureux qu’il vienne. Par ces écarts, il a comme subrepticement confirmé une distance relativement à la lutte de libération fondamentalement engagée par les patriotes.
Actuellement, tout responsable de notre bord qui, par ses dires ou actes tente de ridiculiser tout le travail qui est fait à l’extérieur, aura à n’en pas douter la réplique appropriée. C’est vrai que la mode dans notre camp a souvent été de mépriser tous ceux qui à l’extérieur du pays faisaient un travail remarquable.
Cette attitude qui, dans la lutte aux postes pouvait avoir un sens, est en ces moments de braise très inadéquate. Aucun militant compétent de la diaspora n’a été appelé pour jouer sa partition alors qu’on était au pouvoir, cela est un fait honteux. Ce refus récurrent d’intégrer la diaspora efficace ne pouvait que lourdement nous affaiblir. Et cela au moment où nos adversaires, désormais ennemis, s’appuyaient sur la leur pour mener la déstabilisation médiatique. Aussi, quiconque se lance sur la voie râpeuse du mépris des concitoyens de l’extérieur, devient immédiatement inaudible et inquiétant.
L’idée que la politique ivoirienne ne se fait pas à partir de l’extérieur est, par ces temps de tueries généralisées, peu en phase avec l’attente de nos parents traumatisés dans nos contrées. Il y a donc là comme ailleurs, une fondamentale mue à faire qui assurément, sera salvatrice pour notre noble combat.
L’Europe n’est pas l’espace indiqué pour prouver qu’on est le seul capitaine à bord. Il faut d’abord convaincre les siens de l’intérieur qu’on n’est pas au bord de son bord, c’est-à-dire en marge des attentes régulières. Il faut que Miaka évite de nous inquiéter. La lutte va avec la sérénité et une farouche volonté de rassembler les siens. Camarade, nos morts te regardent.
Dr Oyissé, Suisse
Infodabidjan.net
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