La nouvelle est tombée mercredi 27 avril 2011 tard dans la nuit sur TCI, la télévision de la rébellion de Ouattara et du RDR, par un communiqué laconique en ces termes: "Le sergent chef Ibrahim Coulibaly a été tué ce soir pendant des combats avec les FRCI". Le lendemain une dépêche AFP, citant une "source introduite" d'un commandant du Premier Ministre Guillaume Soro donnait plus de détails sur les circonstances supposées de la mort de IB. Cette source de la primature, qui parlait sous le couvert de l'anonymat affirmait "qu'il semblait qu'IB se soit suicidé plutôt que de se rendre quand les FRCI se sont emparées de son fief à Abobo. Elle ajoute en substance ceci: "Nos hommes ont encerclé sa résidence mais il a refusé de se rendre. Quand nos combattants sont entrés, ils ont trouvé son corps, sans vie mais sans blessure par balle". D'autres détails sur les circonstances de sa mort, les unes aussi contradictoires que les autres, avancaient qu'il aurait pris toute une cour en otage avant d'être abattu. Laquelle de toutes ces versions croire? Aucune d'entre elles.
IB ne s'est pas suicidé
Une chose est au moins certaine: IB ne s'est pas succidé. C'est seulement à la vue des toutes premières images de la dépouille fraîche de IB sur Abidjan Net jeudi 28 avril 2011 que chacun s'est fait une idée de la cause de sa mort. Tout porte à croire qu'elle fut violente et sans concession: le corps du cerveau de la rébellion de 2002 et du Commando Invisible gisait dans une mare de sang. Des traces abondantes de sang étaient également visibles au niveau de sa tête et surtout du côté gauche de son thorax.
Une filature et une traque sans merci
IB savait qu'il n'échapperait pas à la mort tant il savait la rancune tenace de Guillaume Soro et du nouvel homme fort sur les bords de la lagune Ebrié. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a dû annuler, de son propre chef, l'audience que devait lui accorder Ouattara en début de semaine, provoquant une colère de celui-ci. L'attitude de IB était vue du côté de l'Hotel du Golf comme un affront au moment où tout le monde fait allégeance à Ouattara pour sa "brillante élection" aux présidentielles. "Pour qui se prend IB pour faire un faux bond au président? Peut-être qu'il se voit aujourd'hui plus comme l'égal du président ou comme celui qui a permis son accession au pouvoir!", telles était la teneur des conversations, nous rapporte-t-on de l'Hotel du Golf.
C'est donc à partir de là que la décision d'en finir avec lui fut arrêtée. Dépuis cette date toutes les communications et les positions de IB et du Commando Invisible étaient suivies au moindre mètre carré. Tant que son entourage communiquait, tant que ces lieutenants prenaient des photos numériques avec leurs smartphones, ses mouvements étaient sus, sa mobilité clairement indiquée au mètre carré près par GPS. Mais malgré l'insistance d'informateurs du côté du Golf Hotel qui lui avaient clairement dit qu'il faisait l'objet d'une filature et d'une traque sans merci, ses gardes de corps et ses plus fidèles lieutements, très friands de leurs smartphones volés lors de leurs randonnées meurtrières dans Abidjan, continuaient toujours de communiquer comme si de rien n'était.
La fuite vers un nouvel exil par le nord-est fut fatale
Toute la journée de mercredi 27 avril 2011 Abobo, fief du Commando Invisible, a été soumis à de violentes attaques terrestres des FRCI appuyées par des bombardements aériens intenses des forces francaises Licorne. Il ne restait donc plus qu'une seule option: quitter ce traquenard, le même dans lequel il avait mis les FDS tout au long des mois de février, janvier et mars 2011. Beaucoup de ceux-ci furent lâchement exécutés. IB décide donc, avec 12 fidèles parmi les plus fidèles, de regagner le Ghana en passant par le nord-est. Ils tombent finalement dans une embuscade non loin d'Agboville, entre Loviguié et Bessé et sont immédiatement mis aux arrêts. Par qui? Des incertitudes existent sur ce détail.
La nouvelle de sa capture fut immédiatement communiquée à l'Hotel du Golf d'où les instructions pour "finir avec lui" arrivent vers 20h 30. IB et 9 de ses compagnons sont immédiatement exécutés sur place alors qu'ils avaient tous été déjà fait prisonniers et étaient sans defense. Son corps et ceux de ses 9 compagnons ont été ramenés sur Anyama par la route. Aucun combattant du FRCI n'a été tué, contrairement à ce que disent les seuls médias autorisés à paraître en Côte d'Ivoire aujourd'hui. C'est donc une exécution lâche qu'il a subie..................... exactement comme celles subies, de ses propres mains, par les jeunes et vaillants soldats FDS à Abobo pendant 3 mois de combats contre son Commando Invisible.
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