jeudi 5 mai 2011

A bas le panafricanisme, vive la Françafrique !


INGÉRENCE OCCIDENTALE EN AFRIQUE



Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi (DR)

(AfriSCOOP Analyse) — Voici plus de trois semaines que la page Gbagbo a été tournée contre son gré Depuis le début du processus démocratique en Afrique, jamais l’intelligentsia africaine n’a été autant divisée pour apprécier le bien-fondé de l’ingérence de l’Occident sur le continent noir. La solution à cet interminable tapage intellectuel est pourtant bien simple. Que les Africains soient désormais maîtres de leur destin ; qu’ils soient pros ou contre les Occidentaux.


Les partisans du panafricanisme ou de la défense des intérêts de l’Afrique face à l’Occident vorace n’ont pas les moyens de leur politique. Il serait plus juste d’affirmer qu’ils n’ont pas les moyens à la hauteur de ceux des Occidentaux. Surtout d’un point de vue militaire. Laurent Gbagbo a beau mettre toutes les chances militaires de son côté, sa résistance a fondu comme du beurre devant les « forces spéciales françaises » ! Kadhafi va probablement essuyer la même humiliation ; tôt ou tard. MM. Gbagbo et Kadhafi ont su à un moment donné de l’histoire dire « non » aux intérêts des « Blancs » en Afrique.

Pour éviter de pareilles et prochaines débâcles de dirigeants africains, les leaders panafricanistes doivent hic et nunc, changer de fusil d’épaule ! Point n’est plus utile de bomber le torse devant le Nord qui détient tous les leviers de gestion de la planète dans ses mains. L’urgence du moment, c’est d’être pragmatique, faire usage de tact, de la répartie et surtout de la pondération. En garantissant les puissances du Nord que leurs intérêts devront être dorénavant sauvegardés « fifty-fifty » sur le continent noir. Une part devant aller aux peuples africains, et l’autre aux Occidentaux maîtres du monde.

Ce n’est pas une apologie du néocolonialisme…

La France ne va pas abandonner de si tôt ses positions géostratégiques et économiques en Afrique, et très singulièrement dans sa sphère francophone. C’est tout le cœur de sa puissance économique qui est en jeu à travers ces questions. Au regard du constat selon lequel aucun Etat indépendant d’Afrique n’est à même de tenir tête militairement à la France ou à l’Occident, la sagesse commande tout simplement que les Africains fassent preuve d’une malignité atypique.

Sud-Africains et anciennes colonies portugaises d’Afrique ont promis, contre vents et marrées, à Laurent Gbagbo, de le soutenir sur le plan militaire, au moment opportun. A l’heure décisive du combat contre les forces françaises, aucun de ces soutiens n’a pu rentrer en jeu pour défier la France ! Ils n’en avaient même pas les moyens !!! Tout simplement parce que aucune puissance militaire n’existe en Afrique. Autrement dit, la Françafrique pourra encore imposer un président où et quand elle le veut sur le continent noir. N’en déplaise aux Africains, surtout les francophones. C’est l’occasion d’apprécier toute la portée des propos du colonel Khadafi qui appelait « aux Etats-Unis d’Afrique sur le terrain militaire, tout en insistant sur le fait que même l’Afrique du Sud ne peut pas tenir tête à une petite puissance du Nord ».

C’est uniquement aux Africains de se libérer, en ayant dans un coin de la tête ces donnes géostratégiques. Et en n’offrant surtout pas l’occasion aux Blancs de les humilier. L’on peut être dirigeant pro-français et développer progressivement son propre pays comme le font Boni Yayi, Blaise Compaore ou Abdoulaye Wade. Att, Ben Ali, le royaume chérifien peuvent en outre été catégorisés dans ce lot. L’indépendance totale et véritable des Africains francophones viendra. Ce n’est qu’une question de temps. En attendant, gardons-nous de livrer nos frères et sœurs à des boucheries inutiles. Les idées avant-gardistes de Lumumba, Sankara, Douala Manga Bell, Um Yombe, Cheick Anta Diop ne mourront jamais. Elles ont tout simplement besoin d’être actualisées avec une nouvelle et autre alchimie de l’élite de l’Afrique.

Source:http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article3606

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