Dans l’incapacité de regarder le peuple droit dans les yeux pour lui expliquer comment il entend le sortir du bourbier que lui-même a créé, le nouveau pouvoir préfère se faire voir sur «sa» scène internationale. Donnant l’impression de fuir les Ivoiriens qui restent sur leur faim quant à sa «solution» de sortie crise.
Depuis l’installation de Ouattara au pouvoir par la France qui a renversé Laurent Gbagbo lors du coup d’Etat du 11 avril 2011, le nouvel occupant des lieux n’a pas encore pris le bain de foule qui prouverait sa prétendue ‘’popularité’, qui montrerait qu’il a été ‘’majoritairement élu’’ par le peuple et qu’il est celui que la population a choisi.
L’homme donne l’impression d’être incapable de regarder son peuple droit dans les yeux pour le rassurer quant à sa potion magique pour relever la Côte d’Ivoire des décombres occasionnés par les fusils, les canons et les bombes de la France et de ses alliés qui l’ont porté au pouvoir par un autre coup de force.
En fait Ouattara, qui n’a en réalité aucune « solution » aux problèmes quotidiens des Ivoiriens, est pris au piège des ses promesses électorales irréalistes. C’est pourquoi il préfère les éviter, voire les fuir, pour se réfugier dans les illusions que lui procurent les douceurs des salons Vip, des aéroports des capitales africaines et européennes. Lorsque son pouvoir ne se retrouve pas dans les salles d’attentes douillettes des ‘’amis’’ qui doivent déverser des torrents de Cfa sur la Côte d’Ivoire. Il faut comprendre les nouveaux occupants du palais. De la politique, ils ne savent quasiment rien.
Leur vision du monde se limite aux effets enivrants des médias étrangers sur lesquels ils ont passé tout leur temps à critiquer Laurent Gbagbo et à déstabiliser la Côte d’Ivoire. De la gestion d’un pays, ils n’ont que le vague souvenir de leur plan de relance économique douteux qui a échoué en 1993. Des réalités économiques locales et mondiales, ils n’ont aucune connaissance pratique, sinon que des chiffres et des prévisions trompeurs sur le papier et surtout “les Plans d’ajustement structurel (Pas)” erronés du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui n’ont jamais permis de développer un seul pays africain. En fait, ils ont leurs livres de banquiers qu’ils n’ont peut-être pas encore fini de parcourir.
C’est certainement pourquoi il a cru qu’il suffisait d’avoir quelques amis, un certain soutien pour renverser un régime et faire des déclarations sur France 24 pour être aptes à diriger un pays. Mais la réalité est là, devant les maîtres du moment.
Spectacle gratuit lors des sommets, pendant que les Ivoiriens crient famine
Le pouvoir Ouattara va tout droit vers l’échec. La preuve, le candidat du Rhdp, après seulement 2 mois d’exercice du pouvoir, donne des signes d’essoufflement. L’homme est visiblement éprouvé. Aussi préfère-t-il, selon toute vraisemblance, se réfugir dans le ‘’paradis artificiel’’ des sorties sur la scène internationale. Il donne l’impression de ne se sentir bien que lorsqu’il va de capitale en capitale, pour se donner de la contenance dans les sommets. Sarkozy lui a certes fait l’immense honneur de l’inviter au dernier sommet du G8 pour “l’aider à rencontrer des gens qui peuvent lui accorder des prêts”, avons-nous appris.
Mais pas un centime ne lui a été donné. Dernièrement, le nouveau tenant du pouvoir, évitant semble t-il de se montrer aux côtés de son peuple à Abidjan a choisi une autre capitale pour faire des promesses à la jeunesse. Il a encore juré, dans le cadre du 17e sommet de l’Union africaine à Malabo, la capitale de la Guinée Equatoriale de “poser des actes concrets pour aider la jeunesse”. Alors qu’il n’a jamais pris la peine de rencontrer la jeunesse de son pays sur les bords de la Lagune Ebrié pour les situer sur sa politique d’aide à la jeunesse. Une jeunesse désœuvrée qui ne semble connaître que les armes et les coups d’Etat qu’on leur a enseignés pendant de longues années et qui attend que “des mesures concrètes soient prises par le gouvernement pour créer des emplois».
Devant leurs alliés de la Cedeao et de l’Union africaine, les nouveaux tenants du pouvoir en Côte d’voire élaborent de grandes théories sur le développement de l’Afrique et promettent, encore et toujours, de travailler à rendre les Africain heureux. Mais Ouattara devrait sans doute commencer à faire le bonheur des Ivoiriens. Histoire de prouver qu’il est en mesure de s’attaquer aux problèmes de la jeunesse à l’échelle sous-régionale et continentale. Une jeunesse africaine qui a pris conscience, avec Laurent Gbagbo, que son salut passe par l’indépendance et la souveraineté totales de l’Afrique.
Et que ce ne sont pas les agents locaux de la colonisation que la France utilise, pour les maintenir dans le sous-développement et la misère sous la domination de Paris par les armes, qui la sortira de sa détresse.
Laurent Gbagbo : L’exemple du Président qui aime son peuple…
Les Ivoiriens n’ont donc pas tort de se poser la question de savoir pourquoi Ouattara ne vient pas faire « un » avec eux. Pourquoi il ne participe pas à la vie quotidienne des siens en recherchant le contact du peuple lors de telle ou telle cérémonie, en établissant une parfaite symbiose avec le public ? Pourquoi donc Ouattara, un président si ‘’populaire’’ se tient-il si loin de son peuple ? Laurent Gbagbo a enseigné aux Ivoiriens qu’un chef qui aime son peuple reste toujours avec lui, quelles que soient les circonstances.
Le président Laurent Gbagbo n’a jamais manqué une occasion d’être avec le peuple de Côte d’Ivoire. Il ne s’est jamais fait prier pour se prononcer sur les questions qui préoccupent les populations, pour expliquer les raisons de telle ou telle difficulté et pour annoncer les mesures que le gouvernement prenait en vue de résoudre les problèmes. Car Laurent Gbagbo savait qu’en période de crise, le chef doit se montrer proche des siens pour leur parler, pour apaiser leurs angoisses liées aux incertitudes du lendemain en les rassurant.
Un chef… si loin du peuple
Mais cela risque de n’être jamais le cas avec les nouveaux maîtres qui donnent l‘impression d’avoir pris des distances définitives avec les Ivoiriens. A commencer par le déploiement de soldats français et onusiens dans son cortège de sécurité. A vrai dire, les Ivoiriens se demandent pourquoi leur nouveau président est si loin de leur vécu quotidien. Ceux qui s’attendaient que Ouattara se rapproche d’eux pour toucher du doigt leur réalité, comme le faisait Laurent Gbagbo, en sont pour leur frais.
Leur président semble les éviter, d’autant plus qu’il évite de leur parler des «solutions» qu’il entend trouver à leurs nombreux problèmes qui augmentent chaque jour, depuis que Paris s’acharne à déstabiliser la Côte d’Ivoire pour faire tomber Laurent Gbagbo par la force et que l’armée française a entrepris de détruire la Côte d’Ivoire, en se cachant derrière la machine onusienne et de l’union européenne.
Ouattara ne ferait –il pas confiance à ce peuple qui, pourtant, est censé l’adorer ? Pourquoi le chef semble-t-il se méfier des Ivoiriens, à commencer, dit-on, par les chefs de guerre et les Frci qui l’ont porté au pouvoir ? Il y a aussi cette rumeur, certes non fondée, mais persistance sur les dispositions que le nouvel occupant des lieux aurait prises pour ‘’aller dormir à Dakar au Sénégal la nuit et venir travailler les matins à Abidjan’’, tous les jours. Personne ne veut y croire, car cela signifierait que le chef ne se sent pas à l’aise chez lui.
Mais la rumeur continue d’enfler car, certaines langues estiment qu’il n’y a pas de fumée sans feu. La spéculation bat son plein et d’autres parlent de sa ‘’sécurité’’ qui ne serait pas encore ‘’assurée’’ en Côte d’Ivoire. ‘’Mais quand est-ce que le chef se sentira-t-il enfin à l’aise et en sécurité chez lui ? Quelle est cette histoire de Dakar ?’’, se sont interrogés des observateurs anonymes qui ont tendance à croire à la rumeur, face au silence et à l’éloignement du pouvoir.
Car, la rumeur, cela est connu, naît lorsque le peuple ne trouve pas les réponses aux questions qu’il se pose. Il finit par proposer lui-même des réponses. Et une rumeur entraînant une autre…, des réponses fâcheuses peuvent arriver.
Quand le peuple ne sent pas son président et lorsqu’il s’inquiète, du moment que les «solutions» à ses problèmes ne viennent pas.
Déjà fatigué, alors que le «championnat» ne fait que commencer ?
Toujours la rumeur. Le nouveau pouvoir serait ‘’fatigué’’. Il aurait demandé 6 mois, soit une demi-année, pour se ‘’reposer’’. Il y a visiblement trop à faire. Le problème posé par les Frci, les commissariats de police et les brigades de gendarmerie détruites. La Justice qui ne fonctionne plus. L’insécurité qui a pris des proportions extrêmes. L’administration sinistrée. Les entreprises ruinées qui attendent d’être aidées. Les propriétaires des véhicules volés par les pillards qui attendent qu’on les leur restitue.
Le casse-tête des salaires des fonctionnaires chaque fin de mois, dans un pays qui n’a plus de régies financières. Les bailleurs de fonds et les investisseurs qui posent d’énormes conditions au pouvoir. Laurent Gbagbo et tous ces prisonniers qui hantent les maîtres des lieux. Ces militaires en exil qui donnent l’insomnie à plus d’un. L’année blanche qui se profile à l’horizon pour les élèves et étudiants.
Le prix du café cacao qui est au plus bas niveau. Les emplois pour les femmes et les jeunes. Les routes, les écoles et les hôpitaux à réhabiliter et à construire. Les nombreuses promesses faites. Les pluies de milliards.
La Côte d’Ivoire qui est à reconstruire. «Cela fait beaucoup et même trop pour nous», a laissé entendre un cadre haut placé du Rdr. On comprend que, selon la rumeur, le pouvoir demande une mi-temps, pour faire une pause. On lui aurait répondu que six mois pour se reposer, c’est trop. Les vacances du chef, c’est 2 mois. Pas plus. Au-delà, il pourrait être considéré comme démissionnaire. Finalement, l’on aurait trouvé un compromis: 3 mois de repos. Alors que «le championnat national» ne fait que commencer.
La rumeur est vraiment accablante. Mais il faut comprendre. Une chose est de parler et de parler. Une autre est de faire ce qu’on a promis : ces bateaux et ces avions chargés de milliards qui ne sont pas loin.
Des billets de Fcfa tout neufs que tout le monde attend. Dur, dur de gérer un Etat à genoux, une République qui n’existe plus, une Nation qu’on a soi-même divisée. Surtout quand on a trop parlé mais qu’on n’en a pas la carrure.
K.K. M
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