Le Nouveau courrier-26/7/2011
Peu désireux d’ouvrir le paysage politique et de travailler à une décrispation de l’atmosphère sociale, le pouvoir Ouattara est sur les nerfs. Il est envahi par une psychose du coup d’Etat qui va s’agrandissant. «Barbouzes» et «informateurs» de toutes sortes se bousculent dans les bureaux les plus influents de la République. Et évoquent plusieurs projets de conjurations. Dans un contexte régional inquiétant après la tentative d’assassinat du président guinéen Alpha Condé. Premièrement, on évoque une sorte de «connexion» entre des pro-IB frustrés et scandalisés par «l’ingratitude» des hommes du président, qui refusent de récompenser l’action «décisive» du commando invisible, et quelques «commandants » ayant peur d’être sacrifiés par le chef de l’Etat, maintenant qu’il est «assis». Deuxièmement, on parle d’une possible «explication musclée» entre les deux têtes de l’exécutif, Guillaume Soro et Alassane Ouattara, qui pourraient laisser avoir lieu des «accrochages par procuration ». Troisièmement, on parle d’une initiative des valeureux officiers en exil, conscients de leur force et du refus du pouvoir de les laisser vivre tranquilles dans leurs pays. Certains observateurs sont persuadés de la préparation d’un «auto-goal», un simulacre de coup d’Etat destiné à accentuer la répression.Après sa garde rapprochée, d’où les proches de Guillaume Soro ont été écartés, c’est le cortège présidentiel qui est l’objet de toutes les attentions.
Les CRS qui font le «jalonnement» (régulation de la circulation au moment du passage ducortège) seraient désarmés, contrairement aux FRCI qui travaillent avec eux, accusés d’être des «assistants techniques » burkinabé par certains «frères d’armes» irrités. Le déguerpissement «sauvage» des villages Blingué 1 et 2 esten réalité destiné à éviter toute «mauvaise surprise» à ce cortège.L’atmosphère est lourde à Abidjan. Chacun a son «quelqu’un» dans les milieux sécuritaires qui lui conseille de faire des emplettes conséquentes. L’ONUCI semble avoir renforcé ses patrouilles, histoire d’aider comme elle peut un pouvoir qu’elle a co-installé à seprotéger. Sans doute que tout ce petit monde devrait se convaincre que la paix des coeurs est la meilleure des protections.Sécurité du Premier ministre: La grande peur de la garde rapprochée de Soro La crise de confiance au sommet de l’Etat pousse le chef du gouvernement à se barricader. Il a créé sa propre garde rapprochée.Visiblement sans complexes dans son «vêtement» de quasi vice-président de la Côte d’Ivoire, le Premier ministre Guillaume Soro ne lésine pas sur les moyens pour se construire une ossature d’homme» d’Etat. En premier plan, son impressionnant dispositif de sécurité personnelle. Après la mise à l’écart de l’Escadron de protection des hautes personnalités (EPHP), Soro s’est bâti une sécurité personnelle appelée le Groupement autonome de sécurité du premier (GASPM), composé d’environ 500 membres issus des Forces nouvelles, pour la plupart. A côté de cette unité privée, l’actuel Premier ministre peut compter sur sa garde rapprochée qui jouit d’un équipement de pointe.Depuis quelques temps, ce dernier corridor sécuritaire du chef du gouvernement semble avoir été passé au tamis, selon des informations émanant de la «maison blanche» abritant les bureaux de Soro. Aucun motif officiel ou officieux n’a été évoqué, secret défense oblige. Le secrétaire général des Forces nouvelles ne doit compter que sur des hommes entièrement de confiance, qui ne jurent fidélité qu’à l’enfant de Ferkessédougou. Seulement, sans raison officielle apparente, une certaine psychose semble s’être emparée des «gorilles» de lui.Selon un «sécurocrate» de la Primature, ces derniers temps, un cordon sécuritaire plus renforcé s’est noué autour de Soro. Il est formel : la menace est plus interne qu’externe. Entendant par là, qu’aucune éventualité de menace n’est à écarter, même une provenant de son propre camp. Récemment, au cours d’une de ses nombreuses visites de «charme» dans plusieurs structures, quelques éléments de sa garde en aparté, avaient laissé transparaitre des signes d’inquiétude quand au dispositif sécuritaire. L’un d’entre eux avait fini par avouer craindre une attaque contre leur chef. «Mais avec ça, et si le Premier ministre est attaqué», s’inquiétait-il. Avant d’inviter ses pairs à plus de vigilance. Il y a décidément quelque chose de pourri au sommet de l’Etat ivoirien Philippe Brou
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