Pr Alphonse Djédjé Mady : secrétaire général du PDCI
A Saïoua, on l’accuse de traquer les populations locales qu’il fait frapper par vengeance personnelle. Mais Djédjé Mady se défend en affirmant que le portrait ainsi fait n’est pas le sien. Sauf que les exactions sur les populations sont bien réelles.
Il ne fait toujours pas bon de vivre à Saïoua, quatre mois après l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir. Chaque jour qui s’y passe connaît son lot d’exactions. Ainsi après Nakiahio incendié impunément par les hommes du commandant Dosso, il ya environ un mois, c’est au tour du village de Takouahio de passer par le fer des FRCI locales. Les faits, eux, se passent de tout commentaire.
En 2007, un nommé Nadjé Tchétché et trois autres jeunes du village, voleurs de larcins, agressent un commerçant libanais. Ils le blessent dans l’opération avant de prendre leurs jambes à leur cou pour trouver refuge à Abidjan où ils demeurent pendant des années avant de revenir au village en 2011. Les événements postélectoraux les y trouvent et Saïoua, à l’instar de toutes les autres contrées de la Côte d’Ivoire se retrouve piégé et occupé. En l’absence des forces de police régulières, ce sont les FRCI dirigé par le commandant Dosso qui administre la ville et fait la loi. Sur dénonciation d’un des leurs, le commandant Dosso décide de rendre justice à ce libanais qui avait renoncé à sa plainte. Le jeune Tchétché flaire l’affaire et se cache à nouveau. Une battue est alors organisée par les FRCI mais les jeunes du village leur résistent. Des renforts viennent alors de Saïoua et tous les jeunes du village pris sont trainés à Sïoua où ils sont fait prisonniers. A ce jour, ils sont douze à y demeurer.
Jusque-là, le Secrétaire général du PDCI n’est en rien concerné par les exactions des FRCI. Ce n’est que vrai en apparence puisque selon des sources locales, c’est le Pr. Djédjé Mady lui-même qui instrumentalise le commandant Dosso. A l’approche des législatives, l’ancien Député-maire de Saïoua aurait jeté son dévolu sur les dites élections qui lui permettraient de viser la présidence de l’Assemblée nationale. Son objectif serait donc de s’assurer que les électeurs de ses adversaires ne puissent pas voter le moment venu grâce à une panoplie d’intimidations. A titre purement personnel, une telle forfaiture lui rend justice puisque c’est en 1995, donc à cause du boycott actif, que M. Mady a perdu son poste de Député, y compris ses illusions.
Prié d’aider à y mettre un terme, le Pr. Mady aurait répondu lors de sa tournée dans le département d’Issia, du 7 au 19 juillet, que les FRCI ne sont pas de passage et que les populations feraient mieux de les respecter parce qu’elles sont les militaires de la nation. Il aurait ajouté, s’agissant de la mort du ministre Tagro, que c’est Gbagbo qui l’aurait tué parce qu’on envoie pas un civil agiter un drapeau blanc pour réclamer un cessez-le-feu.
Joint au téléphone, Alphonse Djédjé Mady nous a répondu que cela ne lui ressemble pas et qu’il préfère que nous retournions à Saïoua pour mieux nous informer.
Bref, ce qui ne se dément pas, ce sont bien les exactions. Et elles continuent encore quatre mois plus tard.
Joseph Titi
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