Alors qu’il est en visite à New York:Des législatives en novembre ou décembre Hermann Aboa fait ‘‘bafouiller’’ le préfet
par La Majorité Présidentielle Gbagbo, lundi 1 août 2011, 21:55
Interrogé
sur le maintien en détention d’Hermann Aboa, dénoncé par les
organisations de défense de la liberté de la presse, le chef de l’Etat
ivoirien n’a pas été convaincant. Sautant d’une justification à une
autre…
Justifier l’injustifiable est tout un art,
dont la pratique est périlleuse. Alassane Ouattara, en visite à l’ONU
hier, a eu l’occasion de s’en rendre (une nouvelle fois ?) compte. A
propos de l’arrestation scandaleuse d’Hermann Aboa, celui qui doit
rencontrer Barack Obama en tant que «bon élève de la démocratie», s’est
heurté aux questions des journalistes.
Et a été obligé de «
bafouiller » et d’improviser des charges imaginaires pour se donner de
la contenance. Après avoir été «coincé» par ses interlocuteurs.
Interrogé par l’agence Inner City Press sur notre confrère, qui risque
la prison à vie, notamment pour (!) «atteinte à la sûreté de l’Etat»,
Ouattara a d’abord évoqué le spectre du «journaliste de la haine», parlé
de la Radio Mille Collines rwandaise, et accusé Hermann Aboa d’avoir
appelé à la haine. Le problème est que le Comité pour la protection des
journalistes (CPJ) a publié une note formelle. Ce type d’accusations,
«ne doit pas être banalisé», a expliqué l’ONG, peu suspecte de
sympathies pro-Gbagbo,. Après avoir visionné des images de ce programme,
la CPJ a estimé «que les accusations portées contre Aboa sont sans
fondement».
Il est victime d’une poursuite de nature «sélective» et «motivée par la vengeance politique», a martelé le CPJ.
Mis
en face de telles évidences, ADO a changé d’angle d’attaque. Et tenu
des propos absolument surprenants, qui devront être prouvés de manière
minutieuse s’il ne veut pas perdre toute crédibilité internationale.
Aboa, a-t-il expliqué, a reçu de l’argent du président Gbagbo «pour
acheter des armes, pour distribuer des armes à des mercenaires».
Cette version des choses, jamais entendue en Côte d’Ivoire, n’a pas manqué de faire «tiquer» les journalistes présents.
Si
cette histoire est vraie, pourquoi commencer par évoquer la nature de
son «scours» à l’antenne, bien moins grave que cette accusation «fatale»
?
Interrogé sur les exactions des FRCI pro- Soro, qui s’en sont
pris à des mineurs et des médias pro-Gbagbo à Abidjan, ADO a affirmé,
comme pour faire endosser la responsabilité à l’ensemble des «corps
habillés» ivoiriens, que les Forces nouvelles ont «fusionné» avec
«l’armée de M. Gbagbo» et que les commandants seront tenus pour
responsables. Quand on sait que l’unité qui occupe le siège de Notre
Voie est très clairement l’unité Atchengue de Morou Ouattara – et que
cela est su de tout le monde–, on ne peut qu’attendre que cette promesse
faite au siège de l’ONU soit tenue. Si, bien entendu, elle est sincère.
D’ores et déjà, le porte-parole en second de Ban Ki Moon, Farhan Haq, a
affirmé que son patron avait été «mis au courant» du cas Hermann Aboa
et de la lettre que le CPJ a rédigée pour exiger sa libération.
Visiblement
consciente de l’impair commis par le chef de l’Etat ivoirien, l’Agence
France Presse (AFP) a omis d’évoquer ce sujet pourtant important, sur
lequel Ouattara disait des choses «inédites», pour «angler» sa dépêche
sur les promesses selon lesquelles les crimes des deux camps seraient
punis. Vieille promesse longtemps ressassée qui n’a jamais connu de
début de mise en œuvre, la persécution des pro-Gbagbo allant de pair
avec une impunité choquante pour les proches du clan au pouvoir
impliqués dans des exactions. En dépit de l’activisme négatif des FRCI,
déplorés par la presse internationale, Ouattara a affirmé que le pays
connaissait «un nouveau départ», avec «la sécurité pour les gens».
En
dépit des menaces constantes de ses soldats envers des ex-FDS
soupçonnées à tout bout de champ de vouloir faire un coup d’Etat,
Ouattara a affirmé : «Je dors bien la nuit. Je ne fais pas de cauchemars
». On est content pour lui.
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