Publié le14 septembre 2011 parAllain Jules
Texte du Pr Abdelmadjid El Cohen
A bien des égards parler de révolution est aisé ! Nous nous complaisons dans de languissantes théories, nourrissant bien plus notre propre ego par la rhétorique que n’engageons de combat réelle. L’intellectualisme, prit pour bouclier, nous avançons alors dans nos conforts douillets sur le champs de bataille où l’ennemi prit entre mille feu de phrases, de charge de mots, n’a alors qu’issue que de capituler ……..en fermant nos livres. Oui c’est un combat on ne saurait en disconvenir ! Mais quand confronté aux mille maux d’une vie de servitude, un peuple aspire à la liberté et au mieux vivre, et qu’au fil des événements il prend conscience qu’il n’y aura de répit aux yeux de ses bourreaux, il n’y a alors d’alternative pour ce peuple que de dissoudre lui-même les liens qui le maintiennent en servage à un autre, et de quérir parmi les autres peuple de la Terre, la place à laquelle la Puissance créatrice par notre existence nous donne de facto naturellement droit.
Les plus grand textes de liberté et de déontologie de la planète sur consensus universelle enseignent que tous les hommes naissent libres et égaux et qu’ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables; parmi lesquels le droit à la vie, à la liberté et au bonheur.
Mais la puissance créatrice dans son œuvre insondable aurait elle jeté l’opprobre sur mon peuple , sur ton peuple, ô toi mon frère, mon semblable de sorte que nous n’ayons point notre séjour parmi les ayant droit de cette terre ? Sous la bannière de quel texte ésotérique, dissimulé derrière les voiles gris d’étranges desseins ces aspirations pourtant disent ils humaines ne pourraient être les nôtres ? Dans la lutte perpétuelle qu’est notre existence sur cette terre où a-t-on on failli pour que notre sort soit de gîter toujours dans l’ombre, chaînes spirituelles intellectuelles et culturelle aux mains, aux pieds et à la tête ? Où a-t-on failli mon frère ? N’as-tu pas droit toi ô peuple africain à ce banquet des puissances de la terre ? A ce trône auquel ton existence et ton passé te donne droit ? « Tu y a droit,et tu en jouis déjà »
Répond malicieusement cette voix pour encourager ton sommeil ! Ah oui ? Tu en joui déjà, en est tu sûr ? Sans doute est ce donc pour cela qu’autour de toi tes frères, tes sœurs , tes enfants , ta familles meurent de faim, de soif alors que ton continent regorgent de tous ces bien faits du ciel . Sans doute est ce donc pour cela que les rebellions, les guerres civils, les génocides sont ton quotidien ! Regarde, à coté de toi cet enfant noir qui pleure, seul au milieu de balles qui sifflent, cherchant désespérément un geste d’amour de sa mère, là, étendue dans une mare de sang ! Jusqu’a quand ? Jusqu’à mon frère, se laissera t-on hypocritement couler notre sang, du sang noir pour moudre d’autres pains ? Jusqu’à quand laisserons nous la zizanie, les divisions assaillirent notre continent ? Nous, on voudrait voir nos fils grandirent ensemble, rirent, respirer la liberté, la joie, et non mendier dans la rue pour leur pain quotidien ou pire avec une arme à 13 ans que nous ne savons même pas fabriquer. Nous voudrions que nos voisins mangent et dorment à leur guise, parce que de leur sommeil paisible viendra le notre. Nous voudrions tant qu’au dernier jour de notre vie sur cette terre, nous puissions dire, que nous n’avons pas inventé l’électricité, ni le train et encore moins la télévision, mais que nous avons, par l’apport de notre pierre à l’édifice, rendu notre continent meilleur. C’est là notre rêve, mais au fond, n’est ce pas là le désire de chacun ?
Nous voyons notre sud dépérir chaque jour. Les rêves et ambitions de nos leaders ne sont pas toujours le reflet de la réalité. Les clivages sociaux du nord au sud et de l’Est à l’ouest s’engraissent alors que les principes sacro-saints de l’égalité, et la justice n’ont souvent de place que dans les livres de droit.
Vient alors le moment symbolique où l’on doit se poser individuellement la question de savoir : « dans cette chaîne humaine où le besoin doit nécessairement interagir avec l’action afin d’éveiller la réalisation, quelle est ma place ? Qu’est ce que concrètement j’apporte en tant qu’individu dans la dynamique de ma société ? Quel est mon rôle dans l’éveil et l’unification de mon continent ?
Nous sommes une génération bénie parce que nous avons la chance d’apprendre et de comprendre les erreurs de nos pères. Si comme on le dit souvent, l’avenir est un long passé, alors cela veut dire que nous sommes dotés de moyens pour affronter cet avenir. Nous sommes les leaders de demain, mais nos actes doivent se dresser aujourd’hui, afin de commencer le renouveau de l’Afrique dès maintenant. Il nous incombe de ce fait d’être ce qu’il convient d’appeler la génération de rupture, aussi bien par les mots que par les actes.
Réveillez mes frères, réveillons nous !
En hommage à Abdelmadjid el cohen, un homme d’exception
Merci au posteur OUR !
Source : Allainjules
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