Les commissariats de police de Yopougon et Abobo, les deux plus grandes communes d’Abidjan restaient occupés mardi par les combattants d’Alassane Ouattara, des mois après la crise postélectorale qui a fait 3.000 morts entre décembre et mai derniers, a-t-on constaté.
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Huit mois après leur victoire sur l’armée régulière sous Laurent Gbagbo qui a marqué la fin de la guerre postélectorale, et malgré un arrêté du ministre ivoirien de l’Intérieur leur demandant de les rétrocéder aux policiers, les éléments des Forces républicaines (Frci) restent encore très présents dans les commissariats d’Abobo. , commune du nord d’Abidjan et fief d’Alassane Ouattara.
“Ils sont là depuis, nous travaillons en parfaite collaboration, ils ont aussi des bureaux’’, a indiqué, sous anonymat, un agent de police du 13e arrondissement à Abobo-Avocatier.
Le constat est le même aux 14e, 32e, 15e et 21e arrondissements, les quatre autres commissariats que compte Abobo.
“Nous attendons les nouvelles décisions d’affectation ou de réinsertion du gouvernement dès la fin de notre profilage en octobre“, a confié un élément des Frci du 15e arrondissement, au secteur d’Abobo-gare.
A partir du quartier d’Abobo, les éléments des Frci, des analphabètes pour la majorité, ont été à l’origine de l’insurrection armée en faveur d’Alassane Ouattara ayant conduit à la chute de M. Gbagbo en avril dernier. Sortis vainqueurs de la guerre face aux Forces de défense et de sécurité (Fds, armée sous Gbagbo), les Frci ont pris le contrôle des casernes militaires et les commissariats du pays.
A Abobo, les Frci sont en territoire conquis. Ils le sont moins à Yopougon, l’autre grande commune de la capitale économique ivoirienne, où ils continuent d’occuper les quatre commissariats de police d’où ils procèdent à des patrouilles à travers ce quartier resté pendant plusieurs semaines le dernier bastion des combattants pro-Gbagbo.
“Ils (les Frci) ont pris le commissariat en otage. Ils sont là et ils n’ont guère l’intention de repartir“, a confié un policier du 28e arrondissement, s’abstenant de décliner son identité.
Le gouvernement ivoirien qui assimile nombre d’entre eux à des “civils en treillis“ qui ont infiltré les rangs des Frci, a lancé en juin un programme de rétrocession des commissariats aux forces de police.
A ce jour l’opération a permis le retour de l’administration policière dans la moitié sud d’Abidjan. Mais quatre mois après son lancement à grands de battage médiatique, policiers et gendarmes de la partie nord partagent leurs locaux avec les Frci.
“Chacun connaît sa place, ils (FRCI) ne nous empêchent pas de travailler“, a indiqué un sous officier de police du 16e arrondissement de Yopougon Sicogi.
Source: Alerte Info – Le Nouveau Courrier
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