mercredi 26 octobre 2011

Un gendarme entendu puis mis aux arrêts

Cellule d’enquête spéciale de la Gendarmerie nationale sise à Cocody-Angré. Il est 13h, ce lundi 24 octobre. Mme Blédou née Bohui Jacqueline et son époux attendent depuis plusieurs minutes l’issue de l’entretien entre leur fils, le Mdl Blédou Sahiri Charles Didier et la juge d’instruction, Cissé Makoni. Ne se reprochant rien, la famille n’a pas jugé utile de se faire accompagner par un avocat.
Getty Images
13h 45 min, la nouvelle tombe. Le Mdl Blédou Sahiri Charles Didier sera gardé pour «nécessité d’enquête».
Ainsi, le couple Blédou retournera à la maison sans son fils, Didier Charles Sahiri. Mme Blédou née Bohui Jacqueline est bouleversée. Meurtrie, elle appelle ses connaissances pour leur porter l’information. Elle lance plusieurs coups de fil, puis tente de joindre un avocat.

Devant la situation, M. Blédou demande à son épouse et surtout à son fils de garder leur calme. «Je suis forte moralement. ça va aller », déclare Mme Blédou.

Le Mdl Blédou Sahiri Charles Didier était en poste à l’escadron de la gendarmerie de Dimbokro. Il a été affecté, il y a environ un mois. Avant Dimbokro, il était dans le Groupement de sécurité portuaire (Gps).

Il y a quelques jours, son commandant d’unité lui a notifié la convocation de la Cellule d’enquête. En homme loyal, il a pris les dispositions pour se rendre à Abidjan.


Le Mdl Didier Blédou s’était présenté au rendez-vous, mercredi dernier, mais n’a pu rencontrer le juge. Jeudi et vendredi également, ça n’a pas été possible. Hier, le Mdl Didier Blédou est venu au rendez-vous et il a été mis aux arrêts.

Il était environ de 15h 30 min lorsqu’il a été déféré à la Maca. Il y a quelque chose de troublant dans l’arrestation du Mdl Blédou Charles Sahiri. Il est aux arrêts en même temps que d’autres hommes en tenues qui vivaient au quartier Zinsou 3 à Angré. On peut citer l’adjudant-chef, Gnaoré Akaï, et un autre douanier.

Certains habitants du quartier pensent que cette vague d’arrestation est le fait de dénonciations calomnieuses menée par des proches du régime Ouattara. Elles visent des militaires considérés comme des pro-Gbagbo. Cette situation va dans le sens de la justice des vainqueurs instauré par le nouveau régime, qui consiste à mette aux arrêts toutes les personnes supposées d’être proches du régime Gbagbo.

Combien de personnes ont été ainsi déjà arrêtées? Combien le seront encore dans les semaines et les mois à venir?

Source: César Ebrokié – Notre Voie

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire