La «ligne» est interrompue entre la gendarmerie nationale et les Frci en faction dans l’immense commune d’Abobo. Plusieurs patrouilles de gendarmes ont été prises à partie par des éléments des Frci.
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L’incident paraissait bénin, il y a une semaine, lorsque qu’une patrouille de la gendarmerie appartenant à la toute nouvelle Brigade de sécurité, a été encerclée par des éléments Frci, puissamment armés à Abobo. Avant de les prier de regagner leur base, le camp Agban, d’où étaient venus ces gendarmes. Avec un message clair pour leur hiérarchie: «allez dire à ceux qui vous ont envoyé ici (abobo, ndlr) que nous ne voulons plus voir de gendarmes chez nous. Sinon la prochaine fois, vous allez voir ce qu’on va vous faire.
C’est le message que devrait transmettre ces gendarmes à leur hiérarchie, notamment au Lieutenant Sonkonté Issa, commandant de la Brigade de sécurité. Aussitôt mise au courant, la hiérarchie a minimisé l’incident d’Abobo.
La semaine dernière, le jeudi et vendredi dernier, d’autres patrouilles de la Brigade de sécurité à Abobo, relevant du secteur 5 avec Anyama, ont subi le même sort.
Selon une source au sein de la gendarmerie, la semaine dernière deux véhicules de types 4×4 en patrouille dans la commune d’Abobo, ont une fois de plus été pris à partie dans les environs de Samaké et aussi non loin de PK 18.
Cette fois, les éléments des Frci se sont faits plus menaçants. Après avoir encerclé puis «désarmé» les éléments du Général Gervais Kouassi, les seigneurs de l’«enclave» d’Abobo ont retenu pendant plus d’une heure leurs «otages». «Nous allons commencer à vous abattre comme des chiens. Comme cela vos chefs vont prendre au sérieux nos menaces. Nous n’avons pas besoin de gendarmes chez nous. Abobo, c’est notre territoire. C’est la dernière fois que nous voyons des patrouilles de gendarmes, la prochaine fois on tue un d’entre vous», a lancé à l’endroit des «gendarmes-otages» celui qui paraissait être le chef des «ravisseurs».
Selon nos sources, cette interdiction de séjour et de patrouille faite aux gendarmes s’étend sur tout le territoire de la commune où règne un nombre incalculable de commandants Frci jusque-là quasi «incontrôlés» par l’état-major des Frci.
Ce énième incident survenu à Abobo, a été pris très au sérieux au commandement supérieur de la gendarmerie. Et depuis le début de cette semaine, a-t-on appris auprès de la gendarmerie, aucune patrouille de gendarmes, de jour comme de nuit, n’a foulé le sol d’Abobo, en attendant que des mesures idoines soient prises pour «pacifier» la commune qui apparaît comme une véritable poudrière à ciel ouvert.
Les éléments Frci d’Abobo sont-ils en rébellion avec la hiérarchie militaire, au point de menacer d’abattre des frères d’armes?
En tout cas, la discipline est loin d’être à l’ordre du jour dans les rangs des Forces républicaines, créées le 17 mars dernier par ordonnance d’Alassane Ouattara.
Source: Gérard Koné – Le Nouveau Courrier
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