Cmdt Seka Seka
Le commandant Anselme Séka Yapo dit Séka Séka, gendarme de son état, kidnappé dans un avion en transit sur le sol ivoirien le 15 octobre dernier, ne s’est toujours pas présenté devant les services du procureur de la République pour être entendu.
Dans l’entourage du procureur Simplice Koffi, on croit savoir pourquoi l’homme accusé de tous les maux n’est pas encore arrivé au parquet. Une information très confidentielle leur est parvenue selon laquelle, le gendarme aurait été buté par ses ravisseurs. Cette information est d’autant prise au sérieux que Simplice Koffi et ses collaborateurs ne savent très bien où localiser ce soldat dont tous les frères d’arme reconnaissent sa maitrise du métier.
«Tantôt on nous dit qu’il est à la DST, tantôt au camp commando de Koumassi, tantôt au camp commando d’Abobo. Mais souvent aussi à Agban ou au Golf», se plaint un proche du procureur. Quand on lui demande ce que serait leur réaction au cas où Séka Séka serait effectivement butté, il répond par une question qui en dit long sur la complicité de la justice dans cette affaire: «Pourquoi voulez-vous que j’aie une réaction?
Si lui qui a l’habitude de butter est butté, ça ne me fera ni chaud ni froid. Ce sera tant pis pour lui !». Quand on insiste pour savoir si c’est l’avis de son patron, il répond par un «oui» appuyé et assourdissant. Interrogé pour avoir son avis sur l’endroit où se trouverait le commandant Séka Séka, le procureur Simplice Koffi qui a répondu au message que nous lui avons envoyé nous a plutôt orienté vers le procureur militaire. Parce que Séka est militaire. Sans plus. Ni le coup de fil que nous avons tenté d’envoyer au procureur militaire Ange Kessy ni le sms envoyé sur son téléphone portable n’ont connu de succès.
Selon la presse proche du pouvoir, le gendarme, depuis son enlèvement, ne fait que faire des révélations. Il citerait ainsi ses complices dans l’accomplissement d’actes ignobles dont la plupart ont pourtant été commis par des membres de la rébellion. Preuve que l’homme est gardé dans un endroit secret où il serait torturé pour obtenir de lui des aveux.
Si un soldat de sa trempe qui a suivi une formation d’officier va jusqu’à avouer des choses qu’il n’a pas faites, c’est qu’il n’a pas le choix, c’est que la torture qu’il subit est exécrable. Dommage que la justice qui devrait demander des comptes soit aux ordres.
Source: Abdoulaye Villard Sanogo – Notre Voie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire