lundi 31 octobre 2011

REVELATIONS SUR LES DERNIERES HEURES DU PRESIDENT GBAGBO AU PALAIS. CE QUI S’EST REELLEMENT PASSE…

Extrait du journal intime de D.D, Abidjan le 25 avril 201
Le 11 Avril, j’ai fait ma dernière prière. Il est 5h 30. La résidence présidentielle est sous les bombes depuis trois jours. Il y a trente minutes que les bombardements des français qui ont duré toute la nuit se sont arrêtés à 5h. La partie de la résidence où nous nous trouvons n’a pas encore cédé. D’ailleurs personne ne peut sortir pour voir les dégâts même si l’odeur de brûlé montre qu’une grande partie de la résidence a été dévastée. Le président Gbagbo est toujours d’un calme olympien. On le sent fatigué mais il n’a pas l’air d’avoir peur. Je pense que c’est à cet instant précis que chacun doit secrètement penser à sa mort. Moi, je pense à la mienne.

Le président a fini de prendre son bain et est à nouveau avec nous. La table est servie et nous déjeunons en compagnie du président qui plaisante et détend. Deux jours plus tôt, les français avaient envoyé un tel déluge de feu sur la résidence qu’il fallut protégé Laurent et sa femme. Toute modestie mise à part, la résidence est vraiment un bunker. Les bombardements visaient la chambre du Président principalement mais aussi son bureau, là où il a l’habitude de travailler. Grâce à Dieu, il n’y était pas à chaque fois. A un moment donné, tous les lieux ont été visés en même temps. C’était invivable. Parce que les français déversaient en plus un gaz dont l’odeur était suffocante. Parfois, nous nous demandions si ce n’était pas un gaz empoisonné parce qu’on n’arrivait plus à bien respirer. Nous avons pu nous déplacer un peu.


Nous n’avions pas dormi depuis plusieurs jours. Ce lundi n’a pas été différent. Nous sommes restés debout jusqu’à 5 heures du matin. En tout cas, c’était dur, mais si nous avons tenu, c’est grâce à Laurent, en raison de la sérénité dont il faisait preuve.


Reprise des bombardements


Un officier est venu nous dire que nous étions encerclés. Mais quand les soldats français et rebelles sont arrivés, les militaires qui étaient au palais, étaient tous partis. On était donc parqué quelque part. Le couple présidentiel avait été déplacé. L’officier nous disait, ne sortez pas, ne sortez pas. Et c’est en ce moment que Tagro est sorti. On a entendu des coups de feu. Je ne l’ai pas vu, mais je l’ai entendu dire, « on m’a tiré dessus ! On m’a tiré dessus ! Les rebelles sont alors entrés dans la résidence. Tous nous battaient.


En tout cas, je ne peux pas dire que ce sont les soldats français qui ont pris Laurent parce que nous n’étions pas dans la même cellule. Lorsque nous sommes sortis de la résidence du Chef de l’Etat, des soldats blancs qui étaient là, se sont repliés à la vue des cameras. Puis nous avons été transférés au golf.


Là bas, on nous a descendus d’un camion qui nous transportait. Il y avait un cordon de rebelles de part et d’autre de la route qui menait au golf. Nous avons été malmenés. Moi, j’ai reçu trois gifles. C’était de la barbarie sans nom. Et les soldats de l’ONU-CI qui étaient présents ce jour ne disaient rien. Ils regardaient avec beaucoup d’admiration les agressions des rebelles contre nous. Ils avaient des couteaux. On était tous assis. J’étais au milieu. Ceux qui étaient à portée de leurs mains ont été blessés au couteau. Moi j’étais au milieu et tous ceux qui étaient assis à droite comme à gauche ont eu le corps déchiré.


Arrivé au golfe, nous avons été parqués dans des cellules différentes de celle du Président Gbagbo et de sa femme. Donc, je n’ai pas suivi le traitement qu’on leur a infligé. Mais c’était dur. Il n’y a pas d’autres mots. Nous sommes restés au golf pendant une semaine. Nous étions constamment sous la menace des rebelles…

Source : Aujourd’hui

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