Dans une dépêche datée du 03 octobre 2011, l’Agence France Presse (AFP) nous apprend que le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a été autorisé par cette haute juridiction internationale, à sa demande, à ouvrir « une enquête sur les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010. »
La direction du FPI, qui en a été informée par voie de presse, se félicite de la décision de la Chambre préliminaire III de la CPI prise le 30 septembre dernier. Cette décision, qui n’est pas encore un acte d’accusation contre une ou plusieurs personnes déterminées, emporte notre adhésion. De fait, elle répond à nos préoccupations sur deux points qui nous semblent fondamentaux, pour une justice équitable et impartiale que nous appelons de tous nos vœux dans cette affaire. Il s’agit :
1. De la prise en compte des crimes contre l’humanité qui auraient été commis au cours de ce qu’il a été convenu d’appeler crise postélectorale, par toutes les forces en présence, à savoir :
- Les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) rebaptisées Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (F.R.C.I.) en pleine crise postélectorale ;
- Les forces impartiales françaises et onusiennes (Licorne et ONUCI) ;
- Les forces régulières de Côte d’Ivoire, ex-F.D.S. (Forces de Défense et de Sécurité).
2. De l’extension de la même enquête sur la période allant de 2002 à 2010, période pour laquelle la Chambre préliminaire III a, par ailleurs, demandé au Procureur de lui « fournir toute information supplémentaire à sa disposition sur des crimes qui pourraient relever potentiellement de la compétence de la CPI. »
Ces dispositions de la décision de la haute juridiction internationale sont de nature à faire la lumière sur tous les faits pouvant être qualifiés de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis l’échec du coup d’Etat perpétré contre le régime du Président Laurent GBAGBO, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 à ce jour. Elles augurent d’un procès équitable, juste et impartial. C’est le lieu de souligner que le FPI reste soucieux du renforcement de l’Etat de droit, protecteur de la dignité de la personne humaine.
Le Président Laurent GBAGBO, que ce parti politique a porté à la tête de la Côte d’Ivoire, par la voie démocratique des urnes en l’an 2000, n’a pas cessé d’œuvrer à la promotion de l’Etat de droit durant son mandat. Cette vision a été traduite par la création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme composées de toutes les sensibilités sociales, politiques et religieuses.
Le FPI déplore, dès lors, que malgré la présomption d’innocence – un droit fondamental et universel dont il bénéficie – à l’instar de tout citoyen du monde, l’on veuille déjà vouer le Président Laurent GBAGBO aux gémonies, en le présentant comme la cible des enquêtes judiciaires qui vont bientôt s’ouvrir.
L’on ose dire qu’il est à l’origine de cette crise meurtrière, parce qu’il aurait refusé de céder le pouvoir, à l’issue de la dernière élection présidentielle. Ce faisant, on oublie malheureusement et trop facilement que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit où le résultat définitif de l’élection présidentielle est proclamé, conformément au droit en vigueur, par la seule juridiction compétente, le Conseil Constitutionnel. Cette haute juridiction nationale ayant proclamé et investi le Président Laurent GBAGBO vainqueur le 4 décembre 2010, il ne revenait pas à ce dernier de remettre en cause la décision juridictionnelle.
Dans ces conditions, le FPI se tient d’ores et déjà disposé à contribuer au bon déroulement des enquêtes en vue de la manifestation de la vérité. Il demande également aux Ivoiriens en général et à ses militants en particulier, de se tenir prêts et mobilisés, pour mettre à la disposition des enquêteurs de la CPI tous les éléments de preuve susceptibles d’aider à faire la lumière sur les faits incriminés.
Fait à Abidjan le 04 octobre 2011
Laurent AKOUN,
Secrétaire Général, porte parole du Front Populaire Ivoirien.
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