Le siège de la RTI.
Publié le mercredi 16 novembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - La situation de mise en chômage technique de 322 agents de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI) a plongé quelques concernés et le reste des agents (épargnés) dans une situation de déception et de «No comment». Ceux touchés par la mesure ne souhaitent pas en rajouter pour se mettre davantage sous les projecteurs. Dans les échanges, le mécontentement n’est pas voilé – même pour certains qui continuent de travailler au sein de la Maison bleue – mais, il y a cette volonté de ne pas «s’exposer», dans la presse. Prudence oblige. «Je ne veux pas faire de déclaration. Je ne veux pas m’exposer», s’est exprimé un agent en chômage technique, qui a souhaité garder l’anonymat.
Dans la même situation que lui, sa collègue – l’air positif – avec qui il partageait il y a peu le même service à RTI 1, dit avoir juste «besoin d’oublier tout ça». De la possibilité de son retour sur l’écran cathodique, l’ex-agent de RTI 1 répond : «Tout dépend de mes patrons !». Pour cet autre animateur à Fréquence 2 (parmi les 322) qui ne cache pas son amertume parce que son supérieur qui a inscrit son nom sur la liste des départs «a préféré régler son compte plutôt que de respecter les critères de mise en chômage technique», il se demande «si cela vaut la peine – pour lui – de retourner travailler un jour à la RTI». Citant Hamed Billy de Tchôkôrônidougou (en chômage) qui intervenait lors de la rencontre des agents de la RTI la veille de la conférence éditoriale de Grand-Bassam, il rappelle que «des clans continuent d’exister et les bourreaux d’hier, déguisés aujourd’hui, continuent de diriger la RTI». Ce qu’il ne comprend pas, pourquoi certains responsables de service n’ont pas tenu compte des critères de licenciement. «J’espère qu’eux-mêmes savent qu’ils sont en observation. Si ce qu’ils devaient faire n’est pas ce qui a été fait, le même vent va les emporter», a commenté l’animateur qui a dit ne «pas être touché par les mesures». Cependant, il voudrait bien croire «qu’ils (Ndlr ; la RTI) respecteront leur engagement de payer les droits». Sur le sujet, une source indique que c’est parce que la RTI n’a pas les moyens de payer les droits des agents qu’elle a choisi de les mettre en chômage technique. Ce qui amène à se demander quelle est véritablement l’économie réalisée avec les 322 agents mis à la touche ? Selon des experts, sur quatre mois, la RTI peut réaliser une économie moyenne de 300 millions de FCFA.
Hier, nous nous sommes rendus à la RTI, à la Direction des ressources humaines. Du fait de la journée de la paix, déclarée chômée et payée, les agents se faisaient rares et les bureaux étaient fermés. Nous avons fait une incursion à la RTI 1, à l’effet de rencontrer les responsables de la Maison bleue. Au 1er étage, tout comme aux 2ème et 3ème étages, les bureaux étaient fermés. En ce jour férié, seuls les agents des services techniques et de production étaient à leurs postes. Au 3ème étage, le bureau autonome de la communication et de la coopération internationale avait ses portes closes. Idem pour le bureau du DG par intérim. Point de gardes en treillis. Toutes les tentatives téléphoniques pour joindre le chef du bureau autonome de la communication et de la coopération ont été vaines. Laurent Banga n’a pas répondu à son téléphone tout le temps que nous avons appelé. Un responsable de la RTI avec lequel nous avons échangé et qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, a exhorté les 322 agents concernés par la mesure portant chômage technique «à se constituer en collectif afin de parler désormais d’une seule et unique voix». De cette manière, dit-il, leurs complaintes trouveront certainement une oreille attentive pour se pencher sur leurs cas. Donnant son avis sur cette proposition qu’il salue, un de ses collègues à Fréquence 2 (au chômage) se demande par ailleurs si les problèmes (faits reprochés) des uns et des autres sont les mêmes. Dans les couloirs de la RTI – en travaux, des indiscrétions ont permis de savoir que des agents mis au chômage technique ont activé des politiques pour s’immiscer dans cette affaire. Ceux-ci exercent des pressions «assez fortes» (téléphoniques, filiales et familiales) sur la haute hiérarchie de la RTI. Qui est restée fermée, sur ce trafic d’influences.
Koné Saydoo et Krou Patrick
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