Quatre personnes, deux soldats et deux jeunes, ont été tuées et une quinzaine blessées lors d'affrontements impliquant des communautés et des militaires à Sikensi (quelque 60 kilomètres au nord-ouest d'Abidjan), dans le sud ivoirien, a annoncé lundi le ministère de la Défense du gouvernement Ouattara.
Ces violences, qui ont opposé ce lundi des membres de la communauté autochtone abidji à des militaires des Forces républicaines (FRCI) aidés par des Malinké (ethnie du nord), ont fait "quatre morts et une quinzaine de blessés par balles, dans un état sérieux", a déclaré à l'AFP le capitaine Léon Alla Kouakou, porte-parole du dit ministère, confirmant un bilan donné plus tôt par les autorités locales.
Certains blessés ont été admis dans des centres hospitaliers d'Abidjan, a-t-il précisé.
Les violences ont éclaté après une altercation lundi matin entre un élément FRCI et un jeune Abidji, qui a été blessé mortellement par ce soldat pro-ouattara.
A la nouvelle de cette altercation, les habitants du village voisin de Katadji se soulèvent pour mettre hors d’état de nuire les forces pro-ouattara stationnées dans cette ville. Aidées par quelques jeunes malinkés qui ont été recrutés au plus fort de la crise ivoirienne, les frci vont tenter de résister. Face à la détermination des autochtones venus en renfort, deux soldats Frci vont perdre la vie.
Des jeunes miliciens proches du camp Ouattara venus en renfort vont essuyer une opposition farouche des abidji. Il va s’en suivre une bagarre « intercommunautaire entre autochtones abidji et +Frci+ malinké », rapporte l’Afp, qui va se solder par un mort. Selon le porte parole du camp ouattara, il s’agirait d’un malinké.
En fin de journée la situation était toujours tendue malgré le déploiement de la police de la gendarmerie et des forces onusiennes dans toute la ville.
"La population s'est soulevée parce que trop c'est trop: ce n'est pas le premier incident avec les FRCI, on ne veut plus d'eux ici", a expliqué un Abidji.
"Des maisons ont été incendiées, des commerces détruits ou incendiés", a ajouté le capitaine Alla. "Il y a eu beaucoup de dégâts. Des +maquis+ (gargotes) sont partis en fumée", a-t-on confirmé du côté des autorités locales.
Ces violences surviennent alors que les incidents, parfois meurtriers, impliquant les FRCI (Forces pro-ouattara) sont récurrents depuis la fin de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts et s'est conclue par deux semaines de guerre qui s’est soldée par un coup d’Etat perpetré par les forces françaises au bénéfice de la rébellion venue du nord, composée pour la plupart de malinké.
Six personnes ont été tuées le week-end du 18 décembre lors d'affrontements entre FRCI et habitants à Vavoua (centre-ouest).
Malgré les mesures disciplinaires annoncées par le camp Ouattara pour mettre de l’ordre au sein de ses soldats - dont l'essentiel des éléments opérationnels est constitué de rebelles et chefs de guerre – les exactions contre la population civile continuent.
http://www.cotedivoire-lavraie.fr/article-ci-sikensi-bilan-des-affrontements-entre-jeunes-autochtones-et-les-forces-pro-ouattara-94966399.html
Sikensi - vidéo: Des affrontements entre populations ont faits 4 morts
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