Augustin KouyoQu’une autorité américaine fasse l’éloge du chef du nouveau pouvoir ivoirien n’est nullement surprenant. Nul n’ignore que le gouvernement américain était en première ligne dans la campagne meurtrière qui a abouti à l’installation de M. Ouattara au pouvoir. Ce qui est par contre rarissime, c’est que les Etats-Unis d’Amérique au plus niveau reconnaissent que Laurent Gbagbo a fait des choses positives pour son pays, la Côte d’Ivoire. C’est pourtant ce qu’a soutenu M. William Fitzgerald, Sous-Secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines dans une interview diffusée hier matin par Radio France internationale (Rfi) dans sa rubrique « Invité Afrique ». Quand le journaliste lui demande s’il pense que Laurent Gbagbo doit être jugé ou libéré étant donné que son parti a boycotté les législatives parce qu’il est en prison, voici ce que répond M. Fitzgerald : « Il faut le juger, absolument. C’est très important pour M. Gbagbo, l’ancien président de la Côte d’Ivoire. Il a fait de grandes choses pour le pays, mais il y avait des choses un peu plus mauvaises aussi. Alors, il va y avoir le procès et il peut expliquer ce qui s’est passé ».
Parlant de l’appel que Mme Hillary Clinton a lancé à M. Alassane Ouattara à discuter avec son opposition, la réponse de M. Fitzgerald a été sans ambages. « Je pense que le travail du gouvernement c’est de faire la réconciliation avec l’opposition ». Quand on ajoute à cela, les révélations faites par le site internet de Jeune Afrique selon lesquelles Hillary Clinton a exigé que Ouattara livre son Premier ministre, Guillaume Soro, et ses chefs de guerre à la Cpi, il y a fort à parier qu’un léger revirement s’opère du côté des parrains du régime ivoirien. Malgré les discours diplomatiques convenus, il apparaît de plus en plus clairement que les puissances occidentales commencent à douter sérieusement de la capacité du nouveau régime ivoirien à respecter ses engagements. La justice des vainqueurs, l’insécurité ambiante, le blocage du dialogue politique sont autant d’éléments qui ne rassurent pas les soutiens extérieurs de M. Ouattara.
Source: Notre voie
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