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La propension du président Ouattara à se tourner vers la France et à solliciter avec insistance son appui militaire est en train de justifier les critiques de ses adversaires qui estiment que c’est un pion de l’étranger installé au pouvoir avec l’aide de certaines puissances.
Bon nombre de nos partisans sont également en train de croire qu’après les avoir utilisés pour atteindre un objectif, c’est-à-dire la conquête du pouvoir, Ouattara est en train de se débarrasser d’eux parce qu’il les trouverait trop encombrant». Cette confidence au Nouveau Courrier d’une personnalité d’un rang certain, issue des rangs des Forces nouvelles de Guillaume Soro, traduit l’état d’esprit qui prévaut en ce moment au sommet de l’Etat. Un Ouattara qui s’adosse à son parrain Nicolas Sarkozy avec qui il vient de signer un accord de défense face à un Guillaume Soro, le leader des Forces nouvelles, l’homme qui a pris le risque d’assumer la paternité (?) de la rébellion, et sur qui plane la menace de la Cour pénale internationale (Cpi). Ajoutée à cela, une grogne récurrente parmi les anciens combattants de la rébellion dont certains éléments sont traqués à travers toute l’étendue du territoire ivoirien.
Dans la mêlée, les puissances occidentales, via Ouattara, mettent la pression sur les grands commandements pour que soient chassés des rues, les jeunes en armes qui, hier, étaient considérés comme des «sauveurs». C’est d’ailleurs à ce sujet qu’un conseiller militaire français de Ouattara, le colonel Marc Paitier, a tenu une réunion avec des gendarmes au camp Agban pour leur demander de s’impliquer dans la traque à «des bandes de voyous qui ne connaissent rien au métier des armes».
En outre, le zèle affiché par certains conseillers français de Ouattara, notamment Philippe Serey-Eiffel, à vouloir fourrer leur nez dans ce que fait le Premier ministre, exaspère celui-ci qui ne manque pas de le signifier en privé à certains de ses proches.
Dans sa volonté de contrôler la situation du pays Alassane Ouattara sait qu’il doit prendre ses distances vis-à-vis de ses alliés locaux accusés de crimes de sang par ses partenaires occidentaux.
Soro et ses hommes en sont conscients. Des chefs militaires de l’ex-rébellion, lorsqu’ils ont l’occasion de se retrouver, selon une indiscrétion, n’hésitent pas à se partager des avis sur la nouvelle option «du chef et de ses camarades blancs». Ils reprocheraient à leur mentor de récupérer ses inconditionnels au sein de l’ex-rébellion et de leur donner le bâton pour frapper les autres, jugés acquis à la cause de l’actuel Premier ministre.
Koné Zakaria avec sa police militaire et Chérif Ousmane sont ceux sur qui pèsent les soupçons dans une sorte d’épuration des pro-Soro. Qui pourraient «changer la situation au profit de Soro». Cette situation crée en ce moment deux blocs au sommet de l’Etat et présage d’un clash entre les deux amis, «ennemis» communs de Laurent Gbagbo.
Gilles Naismon – Le Nouveau Courrier
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