Le principal avocat du président Laurent Gbagbo, incarcéré pour « crime de guerre, crime contre l’humanité… » à la prison de la Haye depuis le 30 novembre 2011, est et demeure, Me Emmanuel Altit. Et cela au bon vouloir du prisonnier himself et aux dépens des autres volontaires : Ceccaldi, Bourthumieux, Habiba, Dadjé, Lee et autres Vergès et Dumas. Un choix dont le woody de mama a, lui seul le secret. Mais si les détracteurs de ce magistrat hors pair, qui se comptent parmi les anti-Sarkozystes de Paris dénoncent ses accointances avec l’Elysée, Me Altit, lui se veut confiant et rassurant. « C’est sans tambour ni trompette et avec professionnalisme qu’il assure la défense du président Laurent Gbagbo en ce moment dans les couloirs de la CPI », nous informe une source proche de la Cour pénale Internationale.
Aussi, profitant du passage du président par intérim du front populaire ivoirien (FPI) en Europe, Me Altit, sur recommandation de son client, s’est entretenu durant 1h15mn avec Miaka ouretto, le mardi 7 février 2012 à l’hôtel Pullman, Paris Montparnasse.
Que se sont-ils dit ? Eventnews.fr, votre site d’info sans passion vous propose ici les temps forts de cet entretien exclusif :
D’abord, il s’agissait pour Miaka Ouretto, après sa rencontre avec le président Gbagbo le lundi 6 février 2012 à la prison de Scheveningen, de rencontrer le premier responsable de la défense de son mentor. Répondant donc aux préoccupations du FPI, mais également des millions d’ivoiriens et d’africains, qui battent le pavé parisiens et abidjanais pour que la justice triomphe et surtout en faveur de leur leader, détenu « injustement », Me Altit, très décontracté révèle : « Les procédures à la CPI sont complexes, longues et très techniques (…) Vous avez deux buildings énormes où travaillent plus de 1000 personnes, mais rassurez-vous, nous avons gagné toutes nos batailles » a introduit l’avocat de Laurent Gbagbo auprès de la CPI et d’ajouter : « Vous savez comme moi que la Côte d’Ivoire n’ayant pas signé le traité de Rome, il fallait l’accord des juges pour que le procureur puisse renvoyer l’affaire devant la CPI. Ce qui a été motivé par le procureur le 23 juin 2011 sur la base d’une liste de crimes que des pro-Gbagbo auraient commis entre le 28 novembre 2010 et le 11 avril 2011. Voilà comment après l’autorisation de la chambre préliminaire III du 3 octobre 2011, les enquêtes ont abouti au transfèrement du président Gbagbo à la CPI ».
Le problème ainsi posé, on est tenté de dire qu’il revenait donc à l’ancien pouvoir de réunir toutes les armes en sa possession pour préparer sa défense, dès lors que le président Gbagbo était détenu depuis le mois d’avril 2011 à Korhogo et que l’affaire n’étant pas encore présenté devant la Cour, donc ne relevant pas de la compétence de Me Altit Emmanuel, qui ne prendra l’affaire seulement une fois qu’il est saisi par la Cour et désigné par le prévenu. « A l’époque je n’étais pas encore dans la procédure avant que Gbagbo ne soit transféré, mais malgré cela, mon équipe et moi avions dénoncé l’attitude du procureur Occampo qui n’est qu’un acte purement politique. Car en demandant aux juges de le laisser enquêter sur cette période du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011, il voudrait conclure par le fait que tout ce qui est arrivé par la suite, est la résultante du refus du président Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Ouattara », précise-t-il.
Voilà pourquoi lui et son équipe accrédités auprès de la Cour pénale internationale, vont se présenter aux conseillers juridiques du président Gbagbo et surtout en la personne de Me Odohouri, aujourd’hui en exil au Ghana. Après donc désignation et approbation du prévenu, l’équipe de Me Altit va se mettre à la tâche. « Nous avons produit une démo d’une trentaine de pages, démontrant que le procureur ne peut pas tenir compte dans la situation de la Côte d’Ivoire, que de la seule période du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011…Il faudra qu’il enquête également sur tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire depuis 2002…On le prouve, on le démontre » a-t-il dit et de continuer : « C’est pourquoi, le procureur était obligé de faire des observations complémentaires depuis le 3 novembre 2011 en demandant aux juges de lui permettre d’enquêter sur la période allant jusqu’en 2002. C’est une première victoire » s’est réjoui le magistrat. « Notre stratégie a plusieurs étages. Mais déjà sachez que avant même le transfèrement du président Gbagbo à la CPI, nous avions envoyé plusieurs mémoires aux juges, aux médias (…) c’est pourquoi le président Gbagbo était digne et respectable lors de sa comparution initiale du 5 décembre 2011. Il fallait tout faire pour lui rendre sa dignité(…) Après cela, on a tous vu le changement du rapport de force dans les médias internationaux (…) Aujourd’hui, le camp Ouattara est indexé par tous. »
Mais pour la défense du président Gbagbo, on est loin du résultat escompté. Il faudra donc continuer la bataille, d’abord à l’intérieur de la Cour contre un procureur taillé sur mesure, mais aussi sur le terrain pour recueillir le maximum de témoignages et de preuves en faveur de l’ancien pouvoir d’Abidjan. « A la Cpi, nous n’avions pas de bureau, le procureur ne voulait pas nous donner tous les documents en sa possession. Aussi, il faut aller sur le terrain pour les contre-enquêtes…; Nous avons bataillé dur, aujourd’hui c’est chose faite surtout avec l’aide juridictionnelle. Après cette deuxième victoire, nous nous préparons pour le 18 juin pour l’audience de confirmation des charges. Mais déjà, il faut retenir que chaque jour qui passe, nous nous battons pour obtenir la victoire sur le procureur et nous tenons le bon bout. Les juges et l’opinion internationale comprennent de mieux en mieux le dossier ivoirien. Cela prépare le terrain. Ce n’est pas négligeable dans une procédure où les juges sont libres de délibérer. Aujourd’hui tout le monde va dans notre sens» rassure l’avocat de Laurent Gbagbo, avant de conclure : « Nous avons dans un premier temps voulu gagner la bataille du sérieux, du professionnalisme. Après donc la technique vient maintenant la stratégie sinon la politique, pour ne pas dire les faits, qui n’interviendront qu’une fois à l’intérieur des débats. Mais il était pour nous important de préparer le terrain, les esprits. Et les résultats que nous obtiendrons seront non seulement au profit du président Laurent Gbagbo, mais aussi au profit de tous ses proches visés par la justice…La semaine prochaine, d’autres requêtes seront déposées. Nous avons besoin des témoignages authentifiés en images, photos, vidéos, présence des victimes…Mais le tout dans le calme et la sérénité. Nous travaillons avec me Agathe Barouan, une ivoirienne. Pour dire que notre équipe n’est pas fermée». Voilà qui est dit. Lire la suite de l’entretien dans nos prochaines publications.
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nous croyons que cela est bien pensé et dit ,mais nous n'allons pas nous arrêter à de belles phrases nous sommes face à un système bien rodé et nous devons donc montrer assez de rigueur ,de discipline et surtout d'unité ,que tous les hommes de droit qui voudraient apporter leur expertise ne se retiennent guère ,car c'est tous ensemble que nous vaincrons nos adversaires.Dieu bénisse nos malfaiteurs .
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