En cherchant des données sur la « Journée mondiale de la liberté de la presse » sur internet, force est de constater que la palme du monopole des déclarations revient à la France et ses médias, ainsi qu’aux Nations-Unies. Les dictateurs locaux font aussi leurs guignolries, la part du lion difficile à dompter qui leur revient, de la couverture d’une des grandes mascarades de ce début du deuxième cinquantenaire des Indépendances néo-coloniales : une désinformation rampante et institutionnalisée dans les pays africains et dans le monde.
Après la récente et très grave dérive militaire néocoloniale en Côte d’Ivoire, largement soutenue par des médias clairement désinformants, et une presse française elle-même mise sous une pression inacceptable depuis l’accession de Sarkozy à la Présidence française, nous sommes en droit de nous interroger sur le destin toujours plus sombre de cette liberté de la presse violentée au quotidien en Afrique, et mise à mal plus gravement que jamais.
Les Africains eux-mêmes, autant de la diaspora et que du terrain, doivent absolument contribuer à dénoncer ces exactions systématiques contre des professionnels qui ne cherchent qu’à faire leur travail d’information, dans des environnements extrêmement hostiles. En effet, les pouvoirs en place, et de manière méthodique en Afrique centrale, sont allergiques à tout ce qui peut mettre en exergue ce qu’ils cherchent à tout prix à cacher. Pourtant cette politique de l’autruche finira par leur faire oublier le goût sucré d’un pouvoir usurpé au gré des fraudes électorales et des manigances de leur Constitution.
Verschave dans son livre « Noir silence » qualifie les journalistes africains à très juste titre de grandes figures de la résistance. Combien ont-ils été à avoir marché jusqu’au bout de leurs convictions, jusqu’au sacrifice suprême, souvent parfaitement consciemment?
Nous devons respecter un devoir de mémoire indéfectible, à l’égard de ceux qui ont combattu jusqu’au bout de leurs possibilités, pour une liberté de la presse et de l’expression. Nous nous devons ainsi de penser à des étoiles comme Norbert Zongo du Burkina Faso, assassiné le 13 décembre 1998 alors qu’il investiguait la mort mystérieuse du chauffeur de Blaise Compaoré. Pensons également à Bruno Ossébi, du Congo Brazzaville, assassiné le 2 février 2009 alors qu’il enquêtait sur une affaire de préfinancement illégal dans le pétrole. Bibi Ngota du Cameroun a péri en détention le 22 avril 2010 dans une geôle camerounaise faute de soins. Au Nigéria, les assassinats de journalistes sont restés sans investigation digne de ce nom, avec la menace d’engloutir dans ses oubliettes des noms tels que Bagauda, Agboroko, Ohu, Dele Giwa ou Edo Ugbagwu. Et j’en oublie. Rien qu’en 2009, treize journalistes sont morts en Afrique, et trente-deux ont été emprisonnés, selon la Fédération internationale des journalistes.
Nous ne pouvons pas non plus omettre de penser ici au chantre par excellence de la liberté de la presse et d’expression qu’a été feu Pius Njawé, du Cameroun, directeur du Messager pendant 30 ans, toujours au front et emprisonné 117 fois. Il a été pendant des années une figure de proue dans la lutte contre un pouvoir abuseur à outrance, violeur des libertés et des droits de l’homme les plus élémentaires. Son rôle de dénominateur commun et d’unificateur, pour une véritable transformation de la dénonciation en action consensuelle a été extrêmement gênant pour le pouvoir de Paul Biya.
De nombreux autres valeureux dénonciateurs ont été emprisonnés et molestés au cours d’enquêtes aux résultats potentiellement accablant pour les pouvoirs africains et leur télécommande métropolitaine française. Nous nous rappellerons entre autre de Moussa Kaka au Niger et de Faustin Bambou en Centrafrique, qui tous deux avaient dénoncé des malversations dans le domaine de l’exploitation de l’uranium, se joignant ainsi à la compromission de plus en plus systématique de grandes multinationales françaises et occidentales receleuses dans leurs marchés avec des gouvernements qu’elles paient pour piller.
Nous ne pouvons pas non plus oublier les centaines de milliers de journalistes qui sont contraints à l’exil pour échapper aux violences et aux exactions étatiques à l’encontre de leur travail sur des affaires de grand banditisme d’Etat que les dictateurs cherchent fébrilement à dissimuler.
Tout aussi grave, les lois paralysant la proclamation de la vérité servent d’excuses pour museler une presse qui ne cherche qu’à dénoncer l’inacceptable. C’est ainsi que le Zimbabwe n’a donné aucune licence pour la production d’information depuis 2001. L’Afrique du Sud veut édicter des lois qui criminalisent le journalisme d’investigation. Le Rwanda a fait fermer plusieurs hebdomadaires populaires. Le Cameroun, le Sénégal et la RDC n’ont aucun respect pour le secret des sources. Et ce ne sont que quelques exemples. Au centre des crimes économiques particulièrement, que ces valeureux professionnels des médias cherchent à dénoncer, se trouvent toujours les mêmes affaires de corruption à grande échelle, d’enrichissement illicite et complètement indécent, de blanchiment massif d’argent sale, de trafics et recels de matières premières, et j’en passe.
L’état de la liberté de la presse en Afrique aujourd’hui est désastreuse, dans un environnement socio-politique plus explosif que jamais, en cette année 2011 où se jouent 17 élections présidentielles, et où les vérités sont dites au quotidien, mais réprimée systématiquement dans la violence. Ces journalistes, voix du peuple, sont en danger permanent. Et il est de notre devoir de dénoncer encore et toujours, les menaces et les violences en tout genre dont ils font l’objet, telles les arrestations arbitraires, les poursuites en justice, l’emprisonnement, les enlèvements et les intimidations tout azimut, sans oublier les assassinats et les disparitions.
Les Africains eux-mêmes, autant de la diaspora et que du terrain, doivent absolument contribuer à dénoncer ces exactions systématiques contre des professionnels qui ne cherchent qu’à faire leur travail d’information, dans des environnements extrêmement hostiles. En effet, les pouvoirs en place, et de manière méthodique en Afrique centrale, sont allergiques à tout ce qui peut mettre en exergue ce qu’ils cherchent à tout prix à cacher. Pourtant cette politique de l’autruche finira par leur faire oublier le goût sucré d’un pouvoir usurpé au gré des fraudes électorales et des manigances de leur Constitution.
Verschave dans son livre « Noir silence » qualifie les journalistes africains à très juste titre de grandes figures de la résistance. Combien ont-ils été à avoir marché jusqu’au bout de leurs convictions, jusqu’au sacrifice suprême, souvent parfaitement consciemment?
Nous devons respecter un devoir de mémoire indéfectible, à l’égard de ceux qui ont combattu jusqu’au bout de leurs possibilités, pour une liberté de la presse et de l’expression. Nous nous devons ainsi de penser à des étoiles comme Norbert Zongo du Burkina Faso, assassiné le 13 décembre 1998 alors qu’il investiguait la mort mystérieuse du chauffeur de Blaise Compaoré. Pensons également à Bruno Ossébi, du Congo Brazzaville, assassiné le 2 février 2009 alors qu’il enquêtait sur une affaire de préfinancement illégal dans le pétrole. Bibi Ngota du Cameroun a péri en détention le 22 avril 2010 dans une geôle camerounaise faute de soins. Au Nigéria, les assassinats de journalistes sont restés sans investigation digne de ce nom, avec la menace d’engloutir dans ses oubliettes des noms tels que Bagauda, Agboroko, Ohu, Dele Giwa ou Edo Ugbagwu. Et j’en oublie. Rien qu’en 2009, treize journalistes sont morts en Afrique, et trente-deux ont été emprisonnés, selon la Fédération internationale des journalistes.
Nous ne pouvons pas non plus omettre de penser ici au chantre par excellence de la liberté de la presse et d’expression qu’a été feu Pius Njawé, du Cameroun, directeur du Messager pendant 30 ans, toujours au front et emprisonné 117 fois. Il a été pendant des années une figure de proue dans la lutte contre un pouvoir abuseur à outrance, violeur des libertés et des droits de l’homme les plus élémentaires. Son rôle de dénominateur commun et d’unificateur, pour une véritable transformation de la dénonciation en action consensuelle a été extrêmement gênant pour le pouvoir de Paul Biya.
De nombreux autres valeureux dénonciateurs ont été emprisonnés et molestés au cours d’enquêtes aux résultats potentiellement accablant pour les pouvoirs africains et leur télécommande métropolitaine française. Nous nous rappellerons entre autre de Moussa Kaka au Niger et de Faustin Bambou en Centrafrique, qui tous deux avaient dénoncé des malversations dans le domaine de l’exploitation de l’uranium, se joignant ainsi à la compromission de plus en plus systématique de grandes multinationales françaises et occidentales receleuses dans leurs marchés avec des gouvernements qu’elles paient pour piller.
Nous ne pouvons pas non plus oublier les centaines de milliers de journalistes qui sont contraints à l’exil pour échapper aux violences et aux exactions étatiques à l’encontre de leur travail sur des affaires de grand banditisme d’Etat que les dictateurs cherchent fébrilement à dissimuler.
Tout aussi grave, les lois paralysant la proclamation de la vérité servent d’excuses pour museler une presse qui ne cherche qu’à dénoncer l’inacceptable. C’est ainsi que le Zimbabwe n’a donné aucune licence pour la production d’information depuis 2001. L’Afrique du Sud veut édicter des lois qui criminalisent le journalisme d’investigation. Le Rwanda a fait fermer plusieurs hebdomadaires populaires. Le Cameroun, le Sénégal et la RDC n’ont aucun respect pour le secret des sources. Et ce ne sont que quelques exemples. Au centre des crimes économiques particulièrement, que ces valeureux professionnels des médias cherchent à dénoncer, se trouvent toujours les mêmes affaires de corruption à grande échelle, d’enrichissement illicite et complètement indécent, de blanchiment massif d’argent sale, de trafics et recels de matières premières, et j’en passe.
L’état de la liberté de la presse en Afrique aujourd’hui est désastreuse, dans un environnement socio-politique plus explosif que jamais, en cette année 2011 où se jouent 17 élections présidentielles, et où les vérités sont dites au quotidien, mais réprimée systématiquement dans la violence. Ces journalistes, voix du peuple, sont en danger permanent. Et il est de notre devoir de dénoncer encore et toujours, les menaces et les violences en tout genre dont ils font l’objet, telles les arrestations arbitraires, les poursuites en justice, l’emprisonnement, les enlèvements et les intimidations tout azimut, sans oublier les assassinats et les disparitions.
C’est une impunité omnipotente et intolérable qui revêt le caractère particulier de ces exactions systématisées contre les journalistes, par le biais d’enquêtes tronquées, non-indépendantes, bâclées, et aboutissant systématiquement à des non-lieu lors de meurtres, ou à des peines d’emprisonnement disproportionnées, garanties par des systèmes judiciaires pourris jusqu’à la moelle par la corruption et le népotisme.
Le silence coupable toujours aussi assourdissant des gouvernements africains, raisonne forcément aux oreilles tout aussi coupables de la communauté internationale, validé par les organisations fantoche transnationales telles que l’Union Africaine, ainsi que des Nations Unies, dont nous connaissons tous, maintenant plus particulièrement, les tendances protectionnistes des intérêts supérieurs des néo-colons occidentaux, représentés et garantis par la clique ubuesques des dictateurs africains .
La liberté de la presse en Afrique aujourd’hui, est violée plus que jamais, et plus grave encore, remplacée par des médias occidentaux souvent révisionnistes et castrateurs. La version du vainqueur, n’est-elle pas encore et toujours celle qui prévaut ?
Le peuple africain doit plus que jamais rester vigilant, et doit par tous les moyens protéger ceux qui, par leur sacrifice et leur détermination incommensurable, ne cherchent qu’à conscientiser leurs concitoyens et à favoriser la transparence que les dictateurs « librement et démocratiquement élus » doivent à ceux qui leur ont confié leur destinée nationale.
Au peuple africain donc d’ouvrir les yeux, de cesser d’accuser éternellement les autres de leurs malheurs, de cesser de pleurer sur des méfaits et exactions qu’ils ne font que constater à moitié.
Peuple africain, réveille-toi. C’est à toi de protéger ces diseurs de vérité, qui n’ont absolument rien à gagner à raconter des balivernes. Ce qu’ils racontent souvent est incroyable. C’est leur travail de déterrer les cadavres et de dire tout haut ce que tant d’autres ne font que suspecter en chuchotant ! Respectons et encourageons un courage civil qui est très loin d’être donné à tout le monde.
La Liberté elle s’arrache, qu’elle soit de la presse ou d’autres pans de la vie quotidienne. Personne ne viendra nous l’offrir.
A bon entendeur.
Juliette Abandokwe
Source:http://juliette.abandokwe.over-blog.com/article-afrique-une-liberte-de-la-pr
La liberté de la presse en Afrique aujourd’hui, est violée plus que jamais, et plus grave encore, remplacée par des médias occidentaux souvent révisionnistes et castrateurs. La version du vainqueur, n’est-elle pas encore et toujours celle qui prévaut ?
Le peuple africain doit plus que jamais rester vigilant, et doit par tous les moyens protéger ceux qui, par leur sacrifice et leur détermination incommensurable, ne cherchent qu’à conscientiser leurs concitoyens et à favoriser la transparence que les dictateurs « librement et démocratiquement élus » doivent à ceux qui leur ont confié leur destinée nationale.
Au peuple africain donc d’ouvrir les yeux, de cesser d’accuser éternellement les autres de leurs malheurs, de cesser de pleurer sur des méfaits et exactions qu’ils ne font que constater à moitié.
Peuple africain, réveille-toi. C’est à toi de protéger ces diseurs de vérité, qui n’ont absolument rien à gagner à raconter des balivernes. Ce qu’ils racontent souvent est incroyable. C’est leur travail de déterrer les cadavres et de dire tout haut ce que tant d’autres ne font que suspecter en chuchotant ! Respectons et encourageons un courage civil qui est très loin d’être donné à tout le monde.
La Liberté elle s’arrache, qu’elle soit de la presse ou d’autres pans de la vie quotidienne. Personne ne viendra nous l’offrir.
A bon entendeur.
Juliette Abandokwe
Source:http://juliette.abandokwe.over-blog.com/article-afrique-une-liberte-de-la-pr
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