Commandant Noel Abehi
Lu pour vous dans la presse pro-ouattara.
Nouveau Réveil- 7/7/2011
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Nouveau Réveil- 7/7/2011
Le Président Alassane Ouattara, qui est préoccupé, avec ses ministres, à réfléchir sur les conditions d’une relance de l’économie nationale, est-il à l’abri d’une mauvaise surprise ?
A-t-on vraiment raison de banaliser la fuite du commandant Noel Abehi, l’un des tueurs les plus attitrés du régime Gbagbo ou de minimiser les menaces de Blé Goudé qui prédit pour pas très loin la chute du régime Ouattara ?
Les services de renseignement de ce pays fonctionnent-ils réellement ?
Plus de 72 heures après les faits, les Ivoiriens continuent de s’interroger. Comment cela a-t-il pu être possible ? Comment un individu comme l’ancien patron de l’escadron blindé d’Agban a-t-il pu se faufiler dans les mailles du filet de sécurité pour échapper à la justice ? Comment a-t-il pu partir comme il est venu, aussi facilement comme un couteau dans du beurre ?
Un soldat lambda cela aurait pu se comprendre mais quelqu’un comme Abéhi, sur qui les projecteurs sont braqués pouvait-il fuir aussi facilement sans l’aide de personne ?
Bien sûr que non, puisque la thèse de la complicité est avancée. Le véhicule qui a servi de moyen à cette opération a été identifiée, de même que les personnes avec qui le commandant Abéhi est parti. Assurément, le cas Abéhi fait remonter à la surface la question essentielle de l’organisation de notre armée nationale. Depuis plusieurs semaines, on cherche celui qui va diriger cette armée comme on cherche le sexe des anges. Or, sans la nomination d’un chef d’état-major, il est difficile de parler de défense et de sécurité dans un contexte où plusieurs forces parallèles cohabitent avec plusieurs commandants de zone.
On a le sentiment que la situation est maitrisée ou sous contrôle alors qu’en réalité, bien de choses nous échappent. De sorte que, même pour appliquer une simple mesure de réduction des barrages routiers, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur sont obligés de descendre sur le terrain pour tirer les oreilles aux éléments récalcitrants des Frci.
Manifestement donc, il y a problème. Problème de commandement et de contrôle des hommes qui sont sur le terrain. On comprend dès lors pourquoi depuis des semaines, l’on dénonce l’attitude de certains éléments des Frci sans pouvoir y apporter significativement une réponse appropriée. Il est aujourd’hui difficile de lire avec cohérence comment toutes ces forces qui cohabitent travaillent. Un tel environnement, il faut le souligner de deux traits est dangereux pour la République, pour la stabilité de l’Etat.
Avant-hier, Charles Blé Goudé dont personne n’ignore la capacité de nuisance a parlé sur Rfi. Il a prononcé des bouts de phrases qui devraient amener les uns et les autres à réfléchir. “Dites à tous les Ivoiriens qu’un jour il fera jour. Nous avons perdu une bataille, nous n’avons pas encore perdu notre combat” déclarait-il avant d’enfoncer le clou : “Pour moi, ce pouvoir (Ndlr, le régime Ouattara) n’ira pas bien loin”. Blé Goudé a même du mal à reconnaître M. Alassane Ouattara comme le président de la République de Côte d’Ivoire.
Avec les mandats d’arrêt internationaux qui sont en train de pleuvoir, les ex-compagnons de Gbagbo auront de plus en plus du mal à se cacher, ils se sentent traqués. Et l’on n’a pas besoin d’être un surdoué de la politique pour savoir qu’ils ne pensent pas seulement à se cacher mais qu’ils pourraient être gagnés par l’envie de s’organiser pour faire chuter la République. Se rendre à la justice, ils n’y songent pas. Ils sont persuadés que pour regagner leur pays, ils doivent tenter l’épreuve de force.
Aujourd’hui, les hommes de Ouattara auraient lourdement tort de les sous-estimer. Abéhi est parti rejoindre d’autres officiers supérieurs de l’armée, de la police et de la gendarmerie qui manquent toujours à l’appel. Les autorités ivoiriennes sont bien conscientes de la salutation, elles qui continuent de payer les “corps habillés” main à main. De plus en plus, les militaires se plaignent, les policiers et gendarmes aussi. Ils en ont marre d’être traités de la sorte, d’être obligés d’attendre plusieurs jours ou semaines après la fin du mois pour aller faire le rang avant de percevoir leur solde. Il faut éviter que cette grogne soit reprise par ces déstabilisateurs tapis dans l’ombre.
Si le commandant Abéhi a pu fuir, c’est qu’autour de Ouattara et dans l’armée, il y a des gens qui sont avec Ouattara sans être pour Ouattara. Le régime Ouattara doit éviter aussi de prêter le flanc à certaines critiques, au sein de l’opinion publique. un certain sentiment de rejet de certaines tendances ethniques se développe. Cela crée des frustrations. Certes, ce sont des choses dont il n’est pas aisé de parler sur la place publique, mais nous devons tous faire attention dans les actes que nous posons. En démocratie, on n’écrase pas, on ne méprise pas et on n’exclut pas. N’est-ce pas le sens du vivre ensemble ?
Akwaba Saint-Clair
Par thruthway
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