... Monsieur Sarkozy, vous m’avez permis de comprendre que l’attachement à la France colonisatrice équivaut au délicatement ridicule exercice de remplir d’eau un gros fut percé avec une jarre tout aussi percée. Ce sera un éternel recommencement, comme avec le fameux tonneau des Danaîdes, un perpétuel cycle de l’absurde.
En ce jour solennel du 7 août 2011, j’ai décidé de hisser deux drapeaux pour exprimer mon indignation: lebleu – blanc - rouge de la France que je vous prie de faire monter très haut dans le ciel ivoirien et, l’Orange – Blanc – Vert de l’ancienne République de Côte d’Ivoire, que je vous prie de mettre en berne.
Je vous demande ces choses parce que l’heure est grave. En effet, je me suis réveillé ce matin du 7 août et je me suis rendu compte que quelque chose manquait peut-être à certains ivoiriens. Une chose qui leur vaut probablement l’honneur de la recolonisation de la Côte d’Ivoire. Je veux parler du Certificat de Nationalité Française.
Je n’y avais pas pensé un peu plus tôt. Sinon, j’aurais profité de la présence en terre ivoirienne du Superviseur en chef de la nouvelle colonie française de Côte d’Ivoire le 14 juillet dernier, pour lui demander de délivrer ce "précieux" document aux nouveaux citoyens français que certains sont devenus depuis le 11 avril 2011. Mais, le Sage dit que "Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas utile". C’est probablement pour cette raison que l’idée ne m’est pas venu un peu plus tôt. Dans tous les cas, mieux vaut tard que jamais.
Quant à moi, un Certificat de Nationalité Française est la chose la plus inutile qu’un être humain puisse m’offrir de nos jours. Parce que la France est comme une femelle autrefois féconde qui vient d’entamer une ménopause irréversible. Or un mâle qui cherche à procréer ne s’allie pas à une femelle à l’âge de la ménopause. Alors, la France ne peut en aucun cas être un gain pour moi. Parce que cette France que vous avez rêvée du bout du nez, est en pleine ménopause économique, culturelle, idéologique, sociologique et spirituelle. Cela s’appelle le déclin.
Et le frère africain Jean-Paul Pougala du Cameroun appelle ce tarissement hormonal, "la douce descente vers l’enfer économique". Alors que me vaut l’honneur d’une recolonisation par un Etat décadent ?
Eh bien la réponse est toute simple. Cet Etat décadent est à la recherche d’une bouée de sauvetage. Il se débat pour survivre à une noyade inéluctable. C’est pourquoi il est devenu fou et dangereux. En danger d’appauvrissement, la France s’accroche à tout, espère tout, se déculotte partout, jette ses derniers fonds dans toutes les guerres d’occupation sans avoir un retour sur investissement. Bref. Elle perd la tête partout. Que peut-on donc attendre d’un pays qui n’a plus de repères, Mon cher "Sarko" ?
C’est pourquoi je reste convaincu que la Recolonisation de la Côte d’Ivoire n’est que l’expression d’une volonté de détruire un pays qui était sur le point de retrouver des indicateurs de développement meilleurs que ceux la France. En une décennie, cela aurait été possible. Pour preuve, j’invite les Ivoiriens à prendre les images de l’immeuble CCIA (Centre de Commerce International d’Abidjan) sis au quartier Plateau d’Abidjan que j’ai découvert médusé, il y a quelques jours. Ce centre d’affaires tout vitré qui abritait des bureaux privés, a été bombardé par les Hélicoptères français alors que de par sa structure et son affectation à usage commercial, ce bâtiment ne pouvait abriter aucune présence militaire et ne représentait aucun danger.
Aujourd’hui, ce joyau est détruit de haut en bas par des tirs d’obus français. Toute personne qui découvre cette image du CCIA, comprend le sens profond de la recolonisation de la Côte d’Ivoire. C’est-à-dire, juste détruire les fondamentaux, ramener de 50 ans en arrière, s’offrir des opportunités de marchés de reconstruction pour les entreprises françaises qui avaient construit ces mêmes bâtiments dans les années 70.
C’est cette stagnation du progrès économique et social, ce piétinement par un incessant recommencement que recherche la France, qui est le sens authentique de votre action meurtrière en Côte d’Ivoire. Vos média vous aideront à mentir au monde entier pour cacher la vérité. Mais le mensonge n’est pas un métier d’avenir. Surtout à votre âge. J’en reste convaincu.
Toute la jeunesse africaine sait que le prestige de la France lui venait d’un modèle économique bâti autour des grandes entreprises ou multinationales qui sont en train de perdre de leur position de monopole en Afrique, entraînant du coup, le déclin de la France. La surfacturation des marchés d’infrastructures, l’ingénierie fiscale sous-tendue par des accords de coopération fiscale léonins (c’est-à-dire, où seule la France gagne quelque chose), l’habile manière de provoquer un déséquilibre économique dans les conventions de partenariat public-privé (PPP) négociées avec les anciennes colonies qui en retour ne gagnent rien, ce sont là, quelques unes des méthodes qui enrichissaient la France. Or la concurrence se fait rude avec des nouveaux acteurs sur les marchés africains. Alors, il faut recoloniser pour avoir le contrôle total des marchés. Il faut détruire pour ramener en arrière et se donner l’opportunité de reconstruire. Juste pour dire, Monsieur Sarkozy, vous m’avez permis de comprendre que l’attachement à la France colonisatrice équivaut au délicatement ridicule exercice de remplir d’eau un gros fut percé avec une jarre tout aussi percée. Ce sera un éternel recommencement, comme avec le fameux tonneau des Danaîdes, un perpétuel cycle de l’absurde.
Alors rien ne me vaut l’honneur de la Recolonisation de la Côte d’Ivoire par la France ! C’est pourquoi j’en appelle à l’esprit patriotique des frères africains, Patriotes des nouvelles générations, afin de déclencher dès à présent la Révolution Permanente sur tous les fronts. Il s’agit de faire front et de faire face.
Cher Monsieur Sarkozy, votre imposture coloniale sera vaincue! Parce que votre Moro Naba intronisé en Côte d’Ivoire à coup de canons, au mépris des lois et règles démocratiques, est devenu un poulet sans propriétaire. Vous serez vaincu ! Je vous en donne ma Parole. Je suis Hassane Magued, Patriote et Digne fils de l’Afrique.
A très bientôt.
Hassane Magued
Source : cameroonvoice
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