L’ex-président ivoirien a porté plainte contre l’armée française pour tentative d’assassinat. Mais quels sont les axes de sa stratégie de défense?
Attaquer l’armée française pour tentative d’assassinat, c’est sans doute une façon d’attirer l’attention faiblissante des médias sur le sort de Laurent Gbagbo. Derrière cette plainte, portée le 5 juillet mais annoncée le 16 septembre, se trouve le tandem d’avocats français Jacques Vergès et Roland Dumas.
Ces derniers ont pour mission de défendre Laurent Gbagbo sur le territoire français, avec Marcel Ceccaldi (ancien conseiller de Jean-Marie Le Pen, défenseur de l’ex-président guinéen Moussa Dadis Camara et Mouammar Kadhafi) et la jeune et relativement inconnue Lucie Bourthoumieux, d’origine camerounaise. Ils se répartissent la tâche avec de nombreux autres confrères, tous mandatés par Géraldine Odéhouri, la conseillère juridique de Laurent Gbagbo.
Emmanuel Altit, à Paris, travaille ainsi sur le plan de la justice internationale, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 24 juin en Côte d’Ivoire par la Cour pénale internationale (CPI). C’est un habitué des grands dossiers médiatiques: il a défendu le soldat israélien Gilad Shalit, retenu en otage depuis 2006 par des groupuscules palestiniens, mais aussi les infirmières bulgares détenues en Libye de 1999 à 2007, ainsi que le rebelle congolais Thomas Lubanga, le
premier homme à avoir comparu, en 2006, devant la CPI.
Trois avocats ivoiriens, Agathe Barouin, Jean-Serge Gbougnon et Toussaint Dako Zahui, s’occupent pour leur part de défendre Laurent Gbagbo face à la justice ivoirienne. Celle-ci a formellement inculpé, le 18 août, le couple Laurent et Simone Gbagbo de «crimes économiques» (vol, détournement de fonds, pillage).
Laurent Gbagbo est aussi défendu par une pointure politique, Joseph Kokou Koffigoh. Ancien Premier ministre de la transition démocratique tentée par le Togo du général Eyadéma (1991-1994), puis ministre des Affaires étrangères (1998-2000) et de l’Intégration régionale (2000-2002), cet avocat de métier dispose du carnet d’adresses pour faire du lobbying à l’échelle du continent.
Koffigoh, qui a aussi été le chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) lors de la dernière présidentielle ivoirienne, avait rendu le 30 novembre 2010 un rapport mitigé. Il se félicitait du «déroulement satisfaisant des élections», mais notait la présence de militaires près des bureaux de vote, «l’atmosphère lourde» ainsi créée, et notait des actes de violence et d’intimidation -parmi lesquels la séquestration de deux de ses observateurs, libérés grâce à l’intervention de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Koffigoh s’était par ailleurs distingué par sa présence, lors de l’investiture de Laurent Gbagbo, le 4 décembre 2010.
Le mystère de l’arrestation de Gbagbo
Source: Notre voie
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