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Entre le régime Ouattara et le commandant Issiaka Ouattara alias “Wattao”, est-ce la fin de l’idylle? Le patron de la compagnie Anaconda est en tout cas en passe de tomber en disgrâce- si ce n’est déjà le cas. Un seul indice révélateur: les révélations faites à son sujet par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, sur les antennes de Rfi hier mercredi 05 octobre, à l’émission «appels sur l’actualité» de Juan Gomez. Au cours de l’enregistrement de cette émission au palais de la culture à Treichville, le ministre a été en effet apostrophé par des participants sur le cas Wattao.
L’un d’eux a nommément cité l’actuel n°2 de la Garde républicaine pour dénoncer l’attitude des Forces républicaines de Côte d’Ivoire( Frci), qui n’est pas de nature à rassurer les populations. Invité par le présentateur de l’émission à réagir sur le cas Wattao, le ministre de l’Intérieur a d’abord tenté de dire du bien de l’homme en faisant remarquer qu’il a été le premier à lui livrer les commissariats quand il s’est agi de les débarrasser de la présence des éléments des Frci. Puis Hamed Bakayoko d’ajouter: «Nous l’avons interpellé, le président de la République l’a interpellé, le Premier ministre l’a interpellé. Il sait qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut». Le disant, le ministre de l’Intérieur confirme les informations qui circulaient depuis quelque temps, selon lesquelles le chef de l’Etat, Alassane Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro auraient tiré les oreilles à “saha bélé bélé” (gros serpent en lange Malinké et pseudonyme de Wattao) suite aux différentes affaires auxquelles il s’est trouvé mêlé.
A en croire ces indiscrétions, Ouattara et Soro n’ont pas apprécié que ce commandant bling-bling, réputé pour ses sorties tape-à-l’oeil, soit cité dans de nombreuses affaires. Pour rappel, le n°2 de la Garde Républicaine a été cité quand des officiers français ont été récemment arrêtés à Abidjan. Ceux-ci ont dit avoir été délestés de 41 000 dollars, soit plus de 22 millions Fcfa par les soldats qui les ont arrêtés. Une affaire qui avait fait grand bruit, embarrassant le régime installé fraîchement au pouvoir. Outre cette affaire, Wattao avait été cité dans un autre cas concernant des actionnaires d’une entreprise située en zone 4. Une altercation entre ses éléments et ceux du chef de guerre Koné Zackaria sur la question, leur avait valu l’interpellation de la hiérarchie. C`est suite à ces incidents récurrents que le palais présidentiel aurait remonté les bretelles à Wattao : il lui a été notamment demandé de se garder à l’avenir de se faire remarquer dans les rues par son impressionnant cortège, gyrophare et sirène y compris. En somme, mettre fin à sa fanfaronnade à travers les rues de la capitale, à bord de grosses cylindrées. Depuis, l`ex-chef de guerre se fait discret. On dit même qu’il s’est rétiré à l’extérieur du pays où il séjourne encore. Sur les antennes de Rfi, le ministre Hamed Bakayoko a semblé toutefois vouloir ménager les susceptibilités en évoquant le cas Wattao et celui de certains chefs de guerre contre lesquels le pouvoir pourrait avoir des griefs. En témoigne cette réserve qu`il a émise parlant du cas Wattao: «Mais on ne va pas dire qu’on bannit tous ceux qui ont passé toute leur vie à combattre pour la liberté». L`ex-chef de guerre dans le viseur de Ouattara et Soro? Sans aucun doute, ce qui justifie les interpellations dont il a été l`objet.
Assane NIADA
Source: L’Inter
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