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Disons le tout net ! La décision des juges de la Cour pénale internationale (Cpi) d’étendre les enquêtes sur la crise ivoirienne à la période allant de 2002 à 2010 constitute une grande victoire pour le camp Gbagbo. En effet, Alassane Dramane Ouattara et tous ses soutiens n’ont jamais voulu que les enquêtes sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire prennent en compte la période allant de 2002, année du déclenchement de la rébellion armée pro-Ouattara à 2010, année de la tenue de l’élection présidentielle. Pour eux, seule la période post-électorale doit être prise en compte par les enquêtes de la Cpi. Ils estiment donc que les ivoiriens qui ont été tués entre 2002 et 2010 ne valent pas ceux qui l’ont été pendant la crise postélectorale.
« Si Gbagbo voulait des enquêtes sur la période de 2002 à 2010, il n’avait qu’à saisir la Cpi pendant qu’il était au pouvoir. Nous, nous avons saisi la Cpi pour qu’elle enquête uniquement sur la période post-électorale », avait soutenu, il y a plusieurs mois, Coulibaly Mamadou Gnénéma, le ministre des droits de l’Homme du gouvernement Ouattara. La décision que viennent de prendre les juges de la Cpi d’inclure dans leurs enquêtes la période allant de 2002 à 2010 est un premier pas vers l’instauration d’une Justice internationale impartiale. En ce sens que ces enquêtes vont véritablement ouvrir le procès de la rébellion armée en Côte d’Ivoire. En effet, en 2002, rien ne pouvait justifier l’avènement d’une rébellion armée dans le pays. Parce qu’à la suite du forum de la réconciliation nationale organisé par le Président Gbagbo, la Côte d’Ivoire avait retrouvé la paix et la cohésion. Le signe le plus visible de cette situation a été le gouvernement d’union nationale formé par Laurent Gbagbo, le 5 Août 2002. Un gouvernement dans lequel le Rdr d’Alassane Dramane Ouattara siégeait. Personne ne pouvait donc imaginer en ce moment-là que Ouattara avait un bras armé du côté du Burkina-Faso qui allait attaquer la Côte d’Ivoire dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. De 2002 à 2010, la rébellion armée a semé la terreur et la désolation dans le pays. Des milliers de civils ont été massacrés. Des femmes violées, des enfants et vieillards tués, des familles disloquées du fait des déplacements internes. Les enquêtes devront faire la lumière sur tous ces crimes. Elles doivent permettre de savoir qui a monté la rébellion et qui l’a armée. La lumière devra être faite sur les évènements de novembre 2004 pendant lesquels l’armée française s’est attaquée, pour la première fois, à la Côte d’Ivoire en détruisant toute la flotte aérienne de notre armée et en massacrant des jeunes aux mains nues. En attendant les Patriotes ivoiriens peuvent déjà crier victoire.
Boga Sivori, bogasivo@yahoo.fr
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