Sylvain Miaka Ouretto, président par intérim du Fpi, est depuis ce matin en Europe. Il a quitté hier soir, sauf changement, Abidjan pour le vieux continent pour un séjour de trois semaines. Il sera de retour en Côte d’Ivoire dans la deuxième quinzaine de ce mois de février. Avant son retour, il devra rencontrer la communauté ivoirienne et, notamment, les partisans de Laurent Gbagbo et les militants du Fpi. Mais il devra surtout répondre, et avec diligence, à la convocation du Président Laurent Gbagbo qui, selon des sources concordantes, est le motif de son voyage. Il sera donc à La Haye pour parler avec Gbagbo.
La rencontre des deux camarades est prévue, selon les mêmes sources, le 18 février, date anniversaire de l’arrestation de Laurent Gbagbo et les démocrates de Côte d’Ivoire par Alassane Dramane Ouattara alors Premier ministre d’Houphouet-Boigny. C’était en 1992. Il y a 20 ans aujourd’hui et l’histoire semble se répéter avec encore Ouattara à la manette, comme chef de l’Etat après une guerre très mortelle, livrant Laurent Gbagbo aux impérialistes de la Cpi. Ce 18 février, Miaka ne sera pas seul à La Haye. Une forte délégation des Africains de la diaspora se rend là-bas pour manifester leur mécontentement et demander la libération du panafricaniste et souverainiste Laurent Gbagbo.
Selon une source proche des avocats du Président Gbagbo détenu à la prison de La Haye depuis le 29 novembre dernier, le fondateur du Fpi demande à être associé aux obsèques de son «fils» feu Paul-Antoine Bohoun Bouabré. «Vous faites les choses comme si je n’existais pas. Je n’ai pas fait beaucoup de garçons et Bouabré est mon fils», c’est ce que Laurent Gbagbo aurait confié à l’un de ses avocats pour la famille Bouabré. Le Président Gbagbo tient à être associé à ces funérailles parce qu’au moment où il était en détention dans un lugubre coin à Korhogo, il n’a pu assister aux obsèques d’un autre de ses «fils», l’ex-ministre de l’Intérieur ? Désiré Tagro, assassiné atrocement par les milices de Ouattara le 11 avril 2011. Maintenant qu’il a la possibilité de se dégourdir les jambes et de parler au monde par le biais de ses avocats, il a demandé à ces derniers de lui faire venir le président du FPI pour qu’il s’entretienne avec lui sur tout : sa défense, le Fpi, les Ivoiriens mais aussi la manière dont les Ivoiriens sont gérés par Ouattara. C’est pour cette raison que les funérailles de Bohoun Bouabré ne se feront plus le 18 février comme précédemment indiqué. La famille attend le retour de Miaka et les nouvelles du Président Gbagbo avant de décider de la nouvelle date.
Si la visite de Miaka s’est déroulée sans aucune entrave comme a l’habitude de faire le pouvoir Ouattara, c’est parce qu’au sommet, les choses ne se passent plus comme on avait prévu. Les amis d’hier qui ont attaqué le pouvoir Gbagbo ne s’entendent plus. La situation intérieure est plus que jamais préoccupante pour les Ivoiriens et les soutiens de Ouattara qui n’y croient plus du tout. Alors, ils lui mettent la pression pour qu’il change sa manière de gouverner et de faire la réconciliation. Le message est, semble-t-il, entendu puisque le pouvoir devenu très fragile a, selon des sources militaires, demandé au roi de Moossou de se rendre chez Simone Gbagbo à Odienné. Par ailleurs, selon un diplomate, Ouattara est sommé d’engager sans tarder, des discussions avec son encombrant prisonnier qui, bien que très éloigné de la Côte d’Ivoire, empêche le président du RDR de gouverner comme dans une tyrannie. Dans les jours et semaines à venir, l’horizon politique ivoirien devrait s’éclaircir davantage avec des positions un peu plus tranchées sur la gestion chaotique du pouvoir par Alassane Dramane Ouattara.
Abdoulaye Villard Sanogo
Source: Notre voie
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