jeudi 8 septembre 2011

Libye: la bataille n'est pas encore gagnée avertit le n° 2 du CNT


TRIPOLI - Le numéro deux du Conseil national de transition libyen, Mahmoud Jibril, a averti jeudi à Tripoli que la bataille contre Mouammar Kadhafi et son régime n'a pas encore été gagnée.

Dans le Sud, certaines villes sont encore assiégées (par des pro-Kadhafi), le sort de Bani Walid et de Syrte n'a pas été réglé et en dépit de cela certains pensent que la bataille a été gagnée, a-t-il déclaré dans une conférence de presse.

M. Jibril, le plus haut responsable du CNT à visiter Tripoli depuis la fuite de Kadhafi il y a deux semaines, a aussi mis en garde contre des luttes politiques prématurées entre les parties libyennes qui pensent, selon lui, que le pays a déjà été libérée.

Certains se sont jetés dans la bataille politique sans respecter de règles alors qu'on n'a pas encore élaboré de charte nationale et qu'on n'a pas tenu de congrès national, a encore ajouté le chef du Conseil exécutif du CNT.

Il a appelé les Libyens, notamment les jeunes, à l'unité et à ne pas exclure l'autre.

M. Jibril s'est donné comme priorité d'achever la bataille de la libération et de bâtir un Etat civil et démocratique qui n'exclut personne.

Nos priorités sont d'établir la sécurité et de stabiliser le pays, de protéger les biens publics, les propriétés étrangères, dont les missions diplomatiques et de préserver les droits des travailleurs étrangers conformément aux conventions internationales, a-t-il dit.

Si on ne le fait pas on agira comme le régime déchu avec les méthodes terroristes qui ont été rejetées par la communauté internationales, a-t-il ajouté.

Il a appelé les Libyens, notamment les jeunes, à l'unité pour achever la bataille de la libération et bâtir un Etat civil et démocratique.

Concernant la localisation de Kadhafi, il a déclaré qu'il n'était pas sage pour les responsables libyens de l'annoncer même s'ils le savent et indiqué que les nouvelles autorités libyennes vont demander son extradition s'il se réfugie dans un pays avec lequel il a des accords.

M. Jibril a défendu la tactique consistant à ne pas attaquer Bani Walid et Syrte dans l'immédiat, expliquant qu'il faut donner une chance aux négociations pour préserver le sang des Libyens.

Malheureusement le temps donné à la négociation a été exploité par (les pro-Kadhafi) pour mieux s'organiser et tuer plus de Libyens. On se réserve le droit à l'autodéfense même avant l'expiration de l'ultimatum samedi.

Selon M. Jibril, les relations avec l'Algérie passent par des périodes de tensions. Ils ont justifié l'accueil de membres de la famille Kadhafi par des considérations humanitaires mais ont refusé sans justification d'accueillir des officiers libyens qui ont fait défection, a-t-il relevé.

Il a préconisé de commencer un dialogue approfondi avec les Libyens dans toutes les villes pour connaître leurs demandes et arriver à élaborer à partir de leurs suggestions une charte nationale.

La situation en Libye où deux forces coexistent, les combattants sur le terrain et le CNT peut donner l'impression à l'Occident que quelque chose de grave est en train de se préparer, a encore noté M. Jibril.

Mais il a dit parier sur les jeunes libyens et sur la souffrance des Libyens pendant les 42 ans du régime pour dépasser les difficultés actuelles.

Nous avons deux combats à mener, la première contre le régime de Kadhafi et la seconde contre nous-mêmes. Cette dernière est la plus difficile car il faut arriver à une réconciliation nationale, à la stabilité et à une constitution qui fixe les règles du jeux politique.
(©AFP / 08 septembre 2011 20h40) 



(©AFP / 08 septembre 2011 20h40)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire