Les relations entre la gendarmerie et le pouvoir restent fortement viciées, en dépit de la façade que l’on tente de présenter. Les récents évènements survenus à la caserne d’Agban ont situé le peuple, si besoin en est encore, sur le désamour qui divise le nouvel homme en place et la Maréchaussée.
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Nul n’est besoin de rappeler la haine que Ouattara voue à la gendarmerie ivoirienne qu’il essaie de casser par tous les moyens.
Le mentor du Rdr, nous l’avons révélé, reproche aux gendarmes, et en particulier ceux de la caserne d’Agban, les échecs qu’il a essuyés dans sa longue aventure sur le chemin ensanglanté de sa prise du pouvoir.
Le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 et le fiasco de la descente des martyrs dans la rue pour prendre le pouvoir qui, selon lui, était «dans la rue», le 26 octobre 2000, après la victoire de Laurent Gbagbo sur le général Guéi robert à la présidentielle en sont, entre autres rancœurs, les principaux griefs. Dont l’acharnement du pouvoir actuel à démanteler les unités de référence de ce corps d’élite de l’armée ivoirienne en arrêtant, en emprisonnant et en pourchassant les chefs emblématiques et les éléments jugés pro-Gbagbo.
Le commandant Noël Abéhi en fuite, le commandant Séka Séka arrêté, il y a peu le général guai Bi Poin en prison, tout comme les centaines d’éléments mis aux arrêts par Ouattara sont les preuves vivantes de ce malaise. En attendant que le piège qui s’est refermé sur le commandant Séka, ex- aide de camp de la première dame Simone Gbagbo livre ses secrets, tout porte à croire que certaines personnes, attirées par les promesses de réconciliation nationale, aient livré ce valeureux soldat.
Par ailleurs, il y a le problème des nominations dites « nominations Rhdp » sur des bases jugées ethniques et tribales, au sein de la gendarmerie. Selon nos sources, le pouvoir, aveuglé par son souci de briser la Gendarmerie nationale en la dénaturant, serait en train de «faire la promotion de la médiocrité par des nominations fantaisistes» d’éléments qui ont fait allégeance au Pdci et au Rdr. A en croire de officiers et sous officiers mécontents, «les gendarmes n’approuvent pas ce qui s’est passé au niveau des nominations».
Selon des sources, plusieurs gendarmes, accusés d’être des «éléments proches du Fpi qui prépare un coup d’Etat pour renverser Ouattara» ou suspectés de sympathie pour le président Gbagbo pourraient faire l’objet d’une chasse à l’homme selon un plan de la force française Licorne. Il est très probable que les gendarmes ciblés sur la nouvelle liste de soldats à abattre au sein de l’armée régulière soient au centre d’un autre faux complot du pouvoir. On parle même dans les coulisses de «suspension de soldes» et de mesures de nettoyage.
On le voit, ce n’est pas de si tôt que l’Armée régulière, taxée d’être pro Gbagbo et Ouattara se donneront un baiser d’amour. Loin s’en faut. Bientôt, notre dossier complet sur les nouvelles nominations qui fâchent à la gendarmerie.
Source: K. Kouassi Maurice – Le Temps
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