Pensez-vous que les conditions soient actuellement réunies pour aller à des élections législatives crédibles en décembre prochain ?
Je dirais oui et non. D’un côté je dirais oui parce que si les autorités et le gouvernement ont décidé qu’on doit aller aux élections législatives à cette date, ils savent à quoi ils s’engent. C’est en toute connaissance de cause que la date a été fixée. Je pense donc que le gouvernement prendra toutes les dispositions pour que les législatives aient lieu à la date prévue. On peut donc dire qu’a priori, du point de vue de la volonté des autorités et des bonnes intentions affichées, on s’attend à aller choisir les députés de la prochaine législature en décembre 2011. Chacun se prépare donc. Mais, d’un autre côté, sans toutefois dire non de façon radicale, je pense que chacun de nous est conscient que nous sortons d’une crise éprouvante qui a perturbé beaucoup de choses aux plans social, économique et politique. Il y a donc beaucoup d’ordre à mettre pour réunir les conditions qu’il faut, pour aller aux prochaines élections législatives et municipales. Il faut s’assurer que tout ira bien, en ce concerne la sécurité et la garantie d’une campagne sereine pour les partis politiques et leurs candidats. Il ne faut pas non plus oublier les moyens financiers et matériel et humains à mettre en œuvre, ainsi que les dispositions pratiques à prendre au niveau du processus électoral et toute la polémique qu’il engendre. Le Fpi a raison de poser ses préoccupations et ses inquiétudes qui sont légitimes, pour qu’on en tienne compte. Quand on a des conditions, on les pose et on veille à ce que celles qui sont prises en compte soient satisfaites. C’est cela, l’opposition.
Ne croyez-vous pas que le Fpi a toutes les raisons, au regard de la situation que vous venez de décrire, de ne pas aller à ces élections ?
Tout le monde sait qu’il n’est pas bon pour un parti de faire la politique de la chaise vide. Il n’y aucun intérêt pour le Fpi à ne pas être représenté à l’Assemblée nationale. On ne doit pas laisser les autres faire les lois à sa place, pour avoir à les subir après, sans pouvoir faire entendre sa voix pour dénoncer celles qu’on juge mauvaises, ou pour empêcher qu’elle soient prises. Le Fpi a sa place à l’Assemblée nationale et j’espère l’y revoir dans l’intérêt de la démocratie. Maintenant, est-ce que toutes les conditions que ce parti a posées seront satisfaites ? Le Fpi attendra-t-il qu’elles le soient toutes avant de s’engager ? Je pense que je ne saurais répondre à cette question, à la place de la direction du Fpi. J’ai seulement dit ce qui est bien, en principe.
Vous êtes candidat à la candidature Pdci aux élections législatives à Gagnoa. Le parti vous a-t-il enfin donné sa caution?
Mon parti ne s’est pas encore officiellement prononcé, mais je pense qu’il va me donner son Ok, parce que c’est moi que la base a choisi pour représenter le Pdci à Gagnoa. Je suis l’homme du terrain et de la situation. Le Pdci, j’en suis sûr, va me faire confiance, malgré les hésitations. J’incarne le choix des militants qui m’ont eux-mêmes demandé de me présenter. Ils ne sont pas disposés à suivre quelqu’un en qui ils ne se reconnaîtront pas. Ils l’ont clairement fait savoir à Gagnoa et la direction doit tenir compte de la réalité du terrain.
K. Kouassi Maurice
Source: Le Temps/infodabidjan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire