L’armée israélienne va organiser, au début janvier, une opération, sans précédent par son ampleur, de défense de la population civile à la suite d’une explosion d’une bombe “sale” radioactive.
Surnommée “Nuage Noir”, cette opération a lieu au moment où les responsables militaires affirment que l’on s’approche du point où il ne sera plus possible de lancer “à temps” une offensive contre les installations nucléaires iraniennes. A propos des menaces de représailles que pourrait lancer Téhéran à la suite d’une attaque israélienne, Ehud Barak, le ministre de la Défense, a évoqué à plusieurs reprises l’hypothèse que les Iraniens dissimulent une bombe “sale” dans le container d’un cargo qui mouillerait dans le port de Haïfa et la fassent exploser.
L’exercice “Nuage Noir” sera supervisé par le général Zeev, un proche conseiller d’Ehud Barak pour les questions de défense face à des menaces nucléaires, biologiques, et chimiques. Des conseillers militaires d’une vingtaine de pays vont assister à l’exercice. «Israël est parmi les pays les mieux préparés pour faire face à de telles attaques, mais il faut s’assurer que toutes les contre-mesures sont prêtes à fonctionner en temps réel», affirme le général. Selon un haut responsable de la Défense, l’effet d’une telle agression serait «avant tout psychologique».
«Une petite bombe sale qui exploserait en Israël, même si elle ne tue que quelques civils, pourrait paralyser l’ensemble du pays», prévoit-il. Pour ce responsable, un Iran nucléaire ne remettrait pas seulement en cause l’équilibre de forces dans la région, mais rendrait tangible la menace d’un “terrorisme nucléaire”, au cas où Téhéran équiperait une des organisations qu’elle contrôle de “bombes sales”. Les militaires israéliens planchent notamment sur la possibilité de voir le Hezbollah installer de tels engins à bord de drones. La milice libanaise a déjà utilisé ce moyen pour tenter de pénétrer dans l’espace aérien israélien. Des terroristes se faisant passer pour des travailleurs immigrés clandestins qui s’infiltrent en masse du Sinaï égyptien en Israël, pour tenter de trouver du travail, pourraient également transporter et actionner de telles bombes. Actuellement quelque 2 500 de ces clandestins franchissent la frontière à l’aide de passeurs chaque mois. De plus, l’effet de dissuasion qui peut jouer pour un Etat pourrait être beaucoup moins efficace pour ce qui est d’une organisation terroriste. Pour certains responsables israéliens de la Défense, la seule solution est de tenir l’Iran pour unique responsable de l’explosion d’une bombe “sale” et de prévenir Téhéran que la réplique d’Israël pourrait être «illimitée» par son ampleur, et comprendre aussi bien les principaux centres de population, mais aussi des «sites très importants pour le monde musulmans» en Iran. Pour le moment, la doctrine n’a pas encore été décidée définitivement. Officiellement les dirigeants israéliens préfèrent voir si les sanctions internationales s’avèrent efficaces pour freiner le programme nucléaire iranien, avant de prendre des mesures “unilatérales”.
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