Miaka Oureto s’est récemment rendu en France pour des soins. Ayant promis à ses camarades qu’il profitera de la proximité géographique pour rendre visite à l’illustre pensionnaire de la prison de Scheveningen, ces derniers lui ont demandé certainement de mettre son séjour à profit pour transmettre des messages et demander des recommandations quant à la conduite à tenir dans cette lutte politique qui a pris, de toute évidence, une autre tournure.
La salve de réprobations qui s’est abattue sur nous, lorsque, sur la base d’informations fondées, nous nous sommes permis de critiquer la démarche de Miaka Oureto, a suffisamment montré toute la gêne qui entoure cette affaire. Pour qui roule le secrétaire général par intérim du FPI qui a voulu profiter de l’onction de la visite au président Gbagbo pour s’arroger tous les pouvoirs de décision puis émettre même des réserves voilées sur la capacité de celui-ci à revenir sur la scène politique ivoirienne?
Un ami qui se préfère aujourd’hui dans la quiétude de l’ombre et qui est convaincu que la lumière qui éclaire le présent vient nécessairement du passé, s’est offusqué de la démarche de Miaka, mais pour une toute autre raison que ce qu’il a appelé “nos querelles de clocher”. Pour lui le nouveau défi du FPI, tête de proue de la gauche ivoirienne, est désormais de tirer les leçons de la guerre; et, à la suite d’une réflexion profonde sur le type de rapport qu’il veut avoir avec la métropole, faire des propositions concrètes au nouveau pouvoir socialiste qui se dessine en France.
Sous cet angle, il est impardonnable que Miaka soit allé se promener dans l’hexagone sans s’être donné, avec ses camarades, les moyens de la crédibilité d’un nouveau discours idéologique à tenir à François Hollande. Parce que, poursuit-il, la Françafrique est un instrument, un système de gouvernance politique mis en place par la droite française. Il a été utilisé, à défaut d’autre chose, par François Mitterrand qui avait affiché de bonnes dispositions avec le discours de la Baule.
Aujourd’hui, avec le fort pronostic d’une rupture politique en France, le combat pour notre renaissance exige de nous que nous proposons à l’ex-puissance coloniale un autre mécanisme de coopération. En clair, si nous avons perdu la guerre frontale contre la Françafrique, nous pouvons toujours la contourner en construisant un discours cohérent autour du concept gagnant-gagnant qui a toutes les chances de prospérer parce que les mentalités progressent.
Joseph Marat
Infodabidjan.net
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