samedi, 26 mars 2011
La poignée de jours qui nous sépare d'avril sera déterminante dans l'issue de la crise. La coalition rebelle qui peine à installer Ouattara au pouvoir va lancer dans les heures ou jours qui viennent une opération baptisée « Opération côtière ».
La coalition rebelle avait prévu l'apocalypse sur Abidjan, le jeudi dernier. En tout et pour tout, il y a eu une infiltration massive d'insurgés dans les quartiers d'Angré et de Mahou que les Fds ont vite fait de débusquer. Convaincus que le chrono tourne en faveur de Laurent Gbagbo, Ouattara et ses partisans veulent donner l'assaut final. Non pas à Abidjan, où ils subissent de sérieux revers, mais sur la côtière du pays.
Cinq (5) villes sont dans leur viseur. «Opération côtière», c'est le nom de code de ladite opération. La coalition rebelle veut frapper simultanément Grand-Lahou, Fresco, Sassandra, San Pedro et Tabou. Le but, c'est d'empêcher le gouvernement Aké N'Gbo de s'emparer des stocks de cacao. A défaut, de les faire sortir du pays. Le délai du gouvernement aux opérateurs expirant le 31 mars 2011, prendre le port de San Pedro, port par lequel transite 80% du cacao ivoirien, s'avère pour la coalition rebelle, un objectif majeur. Les moyens et les hommes sont en train d'être mobilisés.
S'agissant des hommes, le gros de la troupe sera constitué de ressortissants de la Cedeao. Du reste, ceux qui sont de mèche avec les rebelles. Pour ce coup, ils ont décidé de mettre en veilleuse leurs activités champêtres pour servir la cause de Ouattara. Un certain Zongo Bouréima, trafiquant d'armes, basé à Grabo, après son séjour à Ouaga, est très actif sur le terrain. Il est aidé dans sa sordide tâche par Ouédraogo Béhima. Ce dernier, ayant fait du faux sur les documents administratifs se fait appeler aujourd'hui, Michel Kouadio. Les moyens, apprend notre source, proviennent des circuits mafieux habituels. Mais pour ce coup-ci, les opérateurs incriminés ont décidé pour certains, de délier les cordons de la bourse.
Espérant que la réussite de ce coup donnera un coup de frein à la décision gouvernementale. Il se murmure que les locaux de Cargill à San Pedro sont le théâtre de mouvements suspects. Est-ce à dire qu'on fait le lit à une insurrection dans la cité balnéaire ? Il y a un pas qu'il ne faut pas franchir. En tout état de cause, les Fds qui restent déterminées sauront prendre des dispositions pour faire échec à ce funeste dessein. Notons que depuis l'éclatement de la crise militaro-politique, en septembre 2002, la rébellion armée a toujours fait de la 2e ville portuaire, une des priorités. Histoire d'avoir une fenêtre sur la mer. Malheureusement pour elle, les Forces régulières se sont toujours montrées intraitables.
Tché Bi Tché, le 26 mars 2011.
Source: LE TEMPS
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