publié le 26/03/2011 à 22:21Des milliers de jeunes Ivoiriens partisans de Laurent Gbagbo se sont rassemblés samedi soir devant le palais présidentiel d'Abidjan pour lui manifester leur soutien.
Tout au long de la journée de samedi, un journaliste de Reuters a entendu des tirs et des explosions sporadiques provenant des environs de la banlieue d'Angre, où les partisans d'Alassane Ouattara ont pénétré après avoir pris le contrôle de l'immense banlieue d'Abobo.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle il y a quatre mois par une commission indépendante ivoirienne dont les résultats ont été certifiés par l'Onu. Dénonçant des fraudes, Laurent Gbagbo, refuse de reconnaître ces résultats et de céder le pouvoir.
Les violences postélectorales ont fait 462 morts en Côte d'Ivoire depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a évalué vendredi à près d'un million le nombre de personnes ayant fui Abidjan face à la dégradation de la sécurité.
Au son de la musique Zouglou, quelque 15.000 "Jeunes patriotes", drapés de drapeaux ivoiriens orange, vert et blanc, ont affiché leur soutien à Laurent Gbagbo.
"Nous allons montrer notre esprit de paix", a dit le jeune leader Charles Blé Goudé, qui est sous le coup de sanctions de l'Onu pour incitation à la haine. "Nous voulons le dialogue", a-t-il ajouté.
Lundi, de nombreux jeunes partisans de Gbagbo ont rallié le quartier général pour grossir les rangs de l'armée, laissant craindre qu'il devienne impossible d'empêcher la Côte d'Ivoire de glisser dans la guerre civile.
"Ni la France, ni les Nations unies, ni personne ne peut venir nous imposer un président", juge Emile Kodja, mécanicien âgé de 31 ans, se faisant l'écho des slogans diffusés à la télévision d'Etat qui explique que Ouattara est soutenu par Paris, des dirigeants africains et de grandes puissances car il est leur "pantin".
Avec le Nigeria, la France a soumis vendredi aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution interdisant l'utilisation d'armes lourdes contre les civils en Côte d'Ivoire et imposant de nouvelles sanctions à Gbagbo et ses proches. Le projet de résolution devrait être débattu dans le courant de la semaine prochaine.
Ange Aboa; Benjamin Massot pour le service français
Par Reuters
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