Le dernier conseil des ministres du mercredi 29 Juin dernier a été marqué par un fait majeur : La publication d’un rapport sur la gestion des portefeuilles de l’Etat de Côte d’Ivoire sur l’exercice clos au fin décembre 2009. Un rapport qui prouve que contrairement à ce qu’on veut faire croire, la transparence, la rigueur et la bonne gouvernance n’ont pas été absentes dans la gestion des biens de l’Etat, sous Laurent Gbagbo. En effet, rapporte le communiqué : «le rapport établi sur la base des états financiers à fin décembre 2009, fait état de l’existence dans le portefeuille de l’État de Côte d’Ivoire de 82 sociétés, dont trente (30) sociétés d’État et cinquante deux (52) entreprises à participation financière publique».
Ainsi, les états financiers produits indiquent que 44 sociétés ont réalisé des résultats nets bénéficiaires, d’un montant global de 153,57 milliards de FCFA. Pendant que 4 sociétés présentent un résultat nul. Par ailleurs, 14 sociétés ont réalisé un résultat net déficitaire de 113,21 milliards de Fcfa. Pendant que 20 sociétés n’ont pas produit d’états financiers pour diverses raisons (…) En résumé poursuit le communiqué, «le résultat net cumulé du portefeuille de l’État est bénéficiaire de 40,36 milliards de Fcfa. Au cours de l’exercice clos au 31 décembre 2009, l’Etat a perçu 23,96 milliards de Fcfa de dividendes et accordé dans le même temps 87 milliards de Fcfa de subventions». Dans le même communiqué, si l’on salue la décision de renforcement du contrôle des entreprises publiques, l’assistance aux entreprises en situation difficile d’une part, le renforcement du suivi du processus d’exécution budgétaire, l’amélioration du processus d’établissement des états financiers, la responsabilisation des dirigeants avec la mise en place de contrats de performance d’autre part, le Président de la République préconise que «le nombre de sociétés d’Etat ou à participation financière publique, soit baissé de 25% au cours des 12 prochains mois». Va- t-on assister a une autre vague de cession ou privatisation d’actifs de l’Etat ? Rien est moins sûr. Pour revenir quelques années en arrière, précisons que d’autres détails communiqués en 2010 par la Direction de la Participation et de la Privatisation,( Dpp) dirigée à l’époque par M. Ndri Narcisse, actuel directeur général de l’Economie, donnent de précisions. Cet exercice de transparence et de bonne gouvernance a eu lieu également durant l’exercice 2008. Aussi a-t–il ajouté que la structure qu’il dirige avait participé à 45 assemblées générales. S’agissant des audits, le directeur de la privatisation et de la participation d’alors avait dit que 10 sociétés d’Etats avaient fait l’objet d’audits. Par ailleurs, sur la même période, 27 comptes sur 44 avaient été certifiés pendant que deux autres ont été carrément rejetés. Une belle preuve de rigueur. Il convient également de préciser que trois sociétés sont sorties à l’époque du portefeuille de l’Etat. Dont Palmci et Sipefci dans le secteur des oléagineux et de la Sgbci dans le secteur bancaire. Pendant que deux nouvelles sociétés ont été constituées. Il s’agit de la Société de développement du Tourisme dans la Région des Lacs (Sodertours-lacs) et de l’Office Nationale de l’Eau Potable (Onep). Précisons que l’Etat de Côte d’Ivoire a acquis 14,7% du capital de la Compagnie Ivoirienne de Production d’Electricité( Ciprel). Toujours en 2009, sur 44 sociétés soumises à la procédure d’approbation des budgets, 27 ont vu leurs budgets approuvés par le ministre de l’Economie et des Finances contre deux rejets. Précisons que 15 autres n’ont pas transmis leurs budgets à la Dpp. Au titre de l’ordonnancement des recettes issues des participations financières de l’Etat, suite à la mise en œuvre de la nouvelle procédure, celles-ci ont enregistré un accroissement important. Ainsi, «selon les données de la direction de l’Economie, d’un niveau de 1,39 milliard de Fcfa en 2004, on est passé à 26,29 milliards de Fcfa en 2008.
Dans le secteur mines et énergie, la transparence et la bonne gouvernance au menu.
Considéré alors à tort comme la vache à lait de l’ancien régime, par des partis politiques pro- Rhdp, le secteur des Mines et Energie à la demande des Institutions de Bretton Woods, a fait l’objet d’un audit par le cabinet Kpmg. Les résultats, selon le ministre Emmanuel Monnet Léon, en charge alors de ce département stratégique, ont fait déchanter les détracteurs du Président Gbagbo. «L’audit est disponible et vous pouvez voir avec les services du ministère de l’Economie et des Finances pour avoir une copie. Il a révélé que la gestion de notre secteur pétrolier est satisfaisante. Pour nous, ça nous suffit. Les autres détails, vous le verrez dans le rapport. Si c’était une gestion scandaleuse, vous l’aurez déjà su. Dans d’autres pays, les audits ont conclu à cela. Mais ici, les investigations ont indiqué clairement la traçabilité de toutes nos opérations qui sont absolument transparentes et correctes. Les procédures qui ont été utilisées soit pour acheter du brut au niveau de la Société ivoirienne de Raffinage, soit pour vendre notre brut, sont absolument transparentes», avait-il dit à l’époque. Après cette sortie, les clameurs et supputation de toutes sortes s’étaient tues. Et voilà qu’elles reprennent avec l’avènement du régime. Si l’annonce des audits des sociétés d’Etat est à saluer, il ne faudrait pas que l’objectif soit d’accabler des pro-Gbagbo seulement. Mais des autres dirigeants, cadres des autres formations politiques qui ont eu à gérer des patrimoines de l’Etat de Côte d’Ivoire. Dans tous les cas, ceux qui ont géré des déniers publics sous Gbagbo, n’avaient pas tous des cartes de militant du Front populaire ivoirien (Fpi) dans leurs poches. Aussi bien dans le secteur des Infrastructures routières que dans les Ntic. Car, il est inconcevable que le chantier du «poste à péage» de l’autoroute du Nord dont la fin des travaux a été annoncée, à plusieurs reprises, ne soit pas encore livré. Mieux, on avait annoncé une phase test pour le dernier trimestre 2010. Et pourtant on y a injecté beaucoup d’argent ! Même si la crise postélectorale est passée par là, il serait bon que le Directeur général du Fonds d’Entretien Routier( Fer) s’explique un peu…
Bamba Mafoumgbé
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