par Toussaint Alain, mercredi 17 août 2011, 17:08
Bonjour Cher Alain,
Je t'envoie copie d'un hommage à tous les combattants de la dignité des peuples d'Afrique, notamment de Côte d'Ivoire, dont toi-même. Je l'ai préparé dans la perspective du lancement du parti de Mamadou Koulibaly. En effet, j'ai reçu d'un patriote vivant aux Etats-Unis, un papier où il montre, preuve à l'appui, que notre grand libéral s'est rendu coupable de plagiat : sa déclaration de démission du FPI (11 juillet 2011) est une reprise, presque terme à terme, de la déclaration d'indépendance des Eats-Unis (1776). Convaincu qu'il est capable de piocher dans notre Projet de société (L'Harmattan, 1998), j'ai résumé ce texte fondateur à titre préventif. A bientôt.
Professeur DEDY SériSocioanthropologue
Université Abidjan-Cocody
Le "péché" de Laurent Gbagbo : avoir voulu décastiser le monde
Mourir n’est rien, c’est la chose la mieux partagée au monde. Plus important aux yeux des hommes est le comment du mourir. En effet, mourir debout ou couché ; mourir dans la dignité ou dans le déshonneur, en refusant la soumission ou en la revendiquant, ne sont nullement des modalités équivalentes. Il y a trace et trace. Car celui qui meurt ou est frappé d’ostracisme pour avoir dit non à l’injustice et à l’esclavage, a plus de mérite que son concitoyen qui disparaît, tôt ou tard, dans les liens de l’assujettissement sociopolitique.
C’est pourquoi le meilleur hommage qu’on puisse rendre aux partisans de Laurent Gbagbo, assassinés d’une manière ou d’une autre ; aux déplacés internes ; aux exilés comme aux citoyens délestés de leurs biens ou dont les fonds ont été gelés ; aux dignitaires LMP déportés dans le Goulag ivoirien, c’est de magnifier leur grandeur: le fait d’avoir mené le combat de Laurent Gbagbo, le leader charismatique qui a voulu décastiser le monde en projetant la Côte d’Ivoire et l’Afrique dans la modernité politique, économique, sociale et culturelle. De quoi s’agit-il ?
Tout est en effet parti du Congrès Extraordinaire de décembre 1994, événement à l’issue duquel Laurent Gbagbo et ses camarades décidèrent de "Fonder une Nation Africaine Démocratique et Socialiste en Côte d’Ivoire". Et de cette date jusqu’en 1997, fut élaboré le Projet de société du FPI, sous la direction scientifique du professeur Harris Memel-Fotê. Initiative unique en Afrique, ce texte majeur fut publié, l’année suivante, aux Editions L’Harmattan.
Le résumé ci-dessous du guide de la Refondation n’est pas seulement une consécration de nos Héros ; il se veut aussi un rempart contre l’oubli et l’aliénation sous toutes leurs formes, à un moment de l’histoire nationale où, croyant le FPI mort et sur le point d’être enterré, des cannibales de tout acabit jubilent dans le secret espoir de pouvoir s’emparer de son corps. Normal dans un contexte de désymbolisation vampiresque de la vie socioculturelle comme le nôtre. En effet, « le corps de l’autre est une des premières choses que l’homme s’est approprié pour prendre des forces (…). En le mangeant, on s’approprie une force qui menace ; on fait ainsi coup double : on le prend et on évite qu’il ne prenne » (Jacques Atali, 1988 : 23).
La présente contribution s’articule autour de trois parties, le volet introductif non compris. L’introduction proprement dite comporte une préface de Laurent Gbagbo (pp. 5-18) et une introduction de Harris Memel-Fotê (pp. 19-23), qui exposent les fondements historiques, politiques et idéologiques ce Projet de Société. La première partie est consacrée à tout ce qui a poussé le FPI à vouloir conquérir le pouvoir d’Etat et à l’exercer démocratiquement. Dans leur démarche, les refondateurs se sont appuyés sur un état de choses inacceptable aussi bien dans le monde (p. 26) que dans les systèmes sociaux ouest africains (pp. 27-37).
Quant à la deuxième partie (pp.37-58), elle expose l’état de choses souhaitable (pp.37-58) : une identité culturelle de type progressiste, un monde plus solidaire, une Afrique des peuples en voie de fédération, les Etats-Unis de l’Afrique de l’Ouest, une Nation inspirée du socialisme démocratique. La troisième partie du livre (pp. 59-98) s’intitule La voie pacifique. Elle comprend l’ensemble des voies à emprunter et des moyens à mettre en œuvre pour réaliser l’état de choses souhaitable. Il s’agit de la révolution culturelle, du développement dans l’ordre du pouvoir, du développement dans l’ordre de l’avoir et du développement dans l’ordre de l’être.
En conclusion (hypothèses conclusives), quelques questions ultimes : comment le Projet de société du FPI a-t-il été mis en œuvre et avec quel succès ? Autrement dit, quel bilan peut-on faire de la Refondation ? Le bilan de la Refondation n’est-il pas celui du socialisme en Afrique de l’Ouest ? Que faire après le 11 avril et dans quel esprit aborder le processus de réconciliation qui s’annonce ?
Prof. Dédy Séri
Socioanthropologue
Université de Cocody-Abidjan
Abidjan, le 7 Août 2011.
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