vendredi 30 septembre 2011

ABIDJAN/ RENCONTRE FPI- OUATTARA, TOUT SUR LE HUIT-CLOS


Une très forte délégation du Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) a été reçue hier au palais présidentiel au Plateau par Alassane Dramane Ouattara, dans le cadre d’un dialogue politique autour des grandes questions qui touchent la nation depuis le 11 avril dernier, date du renversement du Président Gbagbo par l’armée française. Les émissaires du Cndr étaient conduits par Laurent Dona Fologo, président du Rassemblement pour la Paix, le Progrès et le Partage (RPPP), par ailleurs, ex-président du Conseil économique et social. Il avait à ses côtés entre autres personnalités de l’opposition, les députés Miaka Oureto, président par intérim du Fpi et Laurent Akoun, secrétaire général par intérim, porte parole du parti.

Selon le porte parole de la délégation en la personne du secrétaire général Laurent Akoun, les échanges qui ont duré environ 1h ont tourné autour de 4 points essentiels qui sont :

La sécurité des biens et des personnes

Le rétablissement de l’Etat de Droit

La réconciliation nationale

L’organisation des élections locales

Sur ces différentes questions, M. Akoun a indiqué que la délégation du Cnrd a remis un dossier bien ficelé à Ouattara qui avait à ses côtés son ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko et son directeur de cabinet Marcel Amon Tanoh.

Il faut souligner que cela faisait plus de trois mois que le Fpi avait déposé une demande d’audience auprès de Ouattara, justement en vue d’engager un dialogue politique sur les questions évoquées plus haut. Mais Ouattara n’avait pas daigné y accorder la moindre attention. Mais pourquoi s’est-il empressé hier de rencontrer ce parti crée par le président Gbagbo ?

Selon un confrère de la place, il est établit de bonnes sources que Ouattara n’avait pas en projet de dialoguer avec le parti de celui qu’il considère, non pas comme un adversaire politique, mais comme un ennemi qu’il faut humilier et éliminer par tous les moyens. C’est ainsi qu’avec sa milice armée, il a procédé à des menaces, des intimidations et des exactions de toutes sortes. Résultats de toutes ces persécutions : Le Fpi reste toujours débout, et même plus, il se réveille et commence à devenir plus en plus menaçant pour ce régime illégitime. La preuve, le récent meeting historique de Koumassi et le prochain meeting des jeunes annoncé pour le 15 Octobre. A côté de ce réveil, il faut ajouter la pression des bailleurs de fonds qui exigent le rétablissement d’un Etat de droit en contraignant le camp Ouattara à accepter le jeu démocratique, terrain de prédilection du président Gbagbo et du Fpi.

La banque mondial et le Fmi ont, en effet, exigé qu’il organise des législatives démocratiques et crédibles, c’est-à-dire libres, transparentes, ouvertes à tous, s’il veut recevoir ses fameux « milliards ». Une telle législative ne peut se faire sans le Fpi qui reste le parti majoritaire selon les résultats des récentes élections présidentielles. Du coup, Ouattara se trouve dans l’obligation de discuter, bien malgré lui, des conditions posées par le Fpi. Il s’agit de la libération du président Gbagbo et des siens, de l’arrêt des poursuites engagées contre eux et de la traque des cadres et militants Lmp, de la levée des sanctions arbitraires qui les frappent, de l’ouverture du jeu démocratique, entre autres points.

Par ailleurs, les capitales européennes viennent de mettre en difficulté le régime Ouattara en rejetant tout simplement ses mandats d’arrêts internationaux contre les proches du président Gbagbo. Ce qui remet en cause, par la même occasion, son projet de faire juger le président Gbagbo par la Cour pénale Internationale. D’ailleurs l’archevêque anglican sud-africain, Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, dans un récent courrier adressé à Ouattara lui-même, s’est élevé contre sa « justice du vainqueur » en demandant « l’intégration de tous les acteurs concernés » dans cette crise postélectorale. Ce qui signifie en langage diplomatique, la libération du président Gbagbo pour que la réconciliation nationale devienne une réalité. Et cela, la direction du Fpi n’a pas manqué de le faire savoir à Ouattara. Vue toutes ces pressions, on devine aisément un report des législatives, dont les garanties d’une tenue à la mi-décembre n’étant pas techniquement réunies.

Une chose est claire, comme le dit si bien F. Toti (Nouveau courrier) « le dialogue ne fait que commencer, aucun accord n’a été trouvé. Et si Ouattara pense qu’il s’agissait de prendre des photos avec les responsables du FPI pour complaire aux bailleurs de fonds sans changer le logiciel de fonctionnement de son pouvoir, c’est qu’il faut désespérer définitivement de son régime ».

Source : Autres presse

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