6 septembre 2011
Malgré les démentis maintes fois réitérés par les hautes autorités de l’Etat, l’Algérie fait l’objet de nouvelles accusations d’ingérence dans le conflit armé libyen.
Dimanche, un journal canadien, le « Globe and Mail », avait assuré que la Chine avait proposé des armes en juillet à Mouammar Kadhafi et avait eu des conversations secrètes sur leur livraison via l’Algérie et l’Afrique du Sud, sans que les armes aient été effectivement livrées. Ce que la Chine a démenti hier. Citant des documents en sa possession, le journal canadien a affirmé que les compagnies d’armement chinoises étatiques étaient prêtes à passer outre aux sanctions de l’ONU pour vendre à Tripoli des armes et des munitions pour un montant d’au moins 200 millions de dollars, fin juillet.
Le Globe and Mail ne confirme pas que les armes avaient été livrées. Des conseillers militaires de haut rang du colonel Kadhafi se sont rendus à Pékin à la mi-juillet, où ils ont rencontré les responsables des entreprises China North Industries Corp. (Norinco), China National Precision Machinery Import & Export Corp. (CPMIC) et and China XinXing Import & Export Corp, a ajouté le Globe and Mail. Réagissant à ces accusations, la Chine, par le biais du ministère des Affaires étrangères, a affirmé qu‘elle n’a pas fourni de manière directe ou indirecte d’armes en Libye, même si le régime de Mouammar Kadhafi a bien pris contact avec des sociétés chinoises. « En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu’un en Chine à l’insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées », a déclaré Mme Jiang Yu, porte-parole de ce ministère. « Les sociétés chinoises n’ont pas signé de contrat commercial et n’ont pas non plus exporté d’équipements militaires en Libye », a ajouté Mme Jiang. « Les compagnies chinoises n’ont pas fourni d’équipements militaires à la Libye, de manière directe ou indirecte », a-t-elle répété. Interrogée sur les éventuelles sanctions que Pékin pourrait prendre contre les sociétés chinoises impliquées, elle a répondu : « Les autorités chargées des ventes d’armes prendront assurément ceci avec gravité ».
L’Algérie a, à plusieurs reprises, réaffirmé sa position de neutralité vis-à-vis du conflit libyen. Dans une déclaration à la presse, dimanche, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a rappelé que l’Algérie « a une histoire, des traditions et une civilisation et la Libye, pays frère, a un peuple avec une histoire ancestrale, un peuple voisin avec qui nous partageons un passé glorieux et un avenir radieux », précisant qu’il « existe des cas humanitaires que l’Algérie a traités », allusion faite à l’accueil des membres de la famille Kadhafi. De son côté, le ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci avait indiqué vendredi que la « conférence de Paris » a permis à l’Algérie de réaffirmer sa position sur le conflit en Libye, partagée désormais par nombre d’acteurs internationaux. A quelques heures de l’ouverture de cette conférence, M. Medelci avait affirmé qu’il n’y a aucune ambiguïté dans la position algérienne concernant le conflit en Libye et que sa neutralité n’est pas synonyme de complicité avec le régime de Kadhafi.
L’Afrique du Sud, autre pays accusé dans l’affaire de l’armement chinois, n’a pas assisté à la conférence de Paris pour exprimer son mécontentement de la façon dont la résolution 1973 de l’ONU a été interprétée pour mener des frappes aériennes en Libye, selon le président Jacob Zuma.
Source : Le Quotidien d'Oran
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