Russia Today
Comme la fermeture du détroit d’Ormuz n’est très certainement ni dans l’intérêt des Etats-Unis ni dans celui de l’Iran, l’éditeur du Consortium News, Robert Parry, estime que les Etats-Unis poussent pour une guerre à grande échelle contre Téhéran.
Armada américaine dans le Golfe Persique - Les Etats-Unis et l’Union Européenne commettront-ils la folie, sous l’instigation d’Israël, de déclencher un conflit international aux développements imprévisibles ? - Photo : AFP/US Navy
« Il y a une campagne de propagande aux États-Unis, très semblable à ce que nous avons vu avant l’invasion de l’Irak », a-t-il déclaré à Russia Today. « Les principales agences d’informations ont monté tout un cinéma sur des menaces à propos de l’Iran. Nous avons vu des accusations douteuses auxquelles on a donné beaucoup de poids, ici aux États-Unis. »
Avec des candidats présidentiels républicains gesticulant avec agressivité et exprimant leur soutien à une guerre contre l’Iran, le président Barack Obama est sous une grande pression pour ne pas être considéré comme un faible, note Parry.
Pendant un débat télévisé entre des candidats, Gingrich a déclaré que les Etats-Unis devraient chercher à provoquer un changement de régime en Iran et bombarder ses installations iraniennes pour l’empêcher de devenir une puissance nucléaire.
Parry souligne que ce genre de climat peut conduire à une situation où les politiciens ne sont plus disposés à faire des compromis. En attendant, du côté iranien il y a aussi beaucoup de pression à cause des problèmes politiques et économiques et des relations tendues avec Israël, a-t-il ajouté, avant de conclure que « dans une situation où il y a tellement ’d’éléments inflammables’ tout faux mouvement ou n’importe quelle provocation peut conduire à la catastrophe ».
Le directeur du National Iranian American Council, Marashi Reza, estime que c’est la longue impasse diplomatique entre Washington et Téhéran qui peut conduire à une escalade du conflit.
Il a expliqué à Russia Today qu’aucune des parties ne cherche la guerre en ce moment : « Vous avez un président des États-Unis qui veut sa réélection et vous avez un gouvernement iranien qui est de plus en plus impopulaire chez lui. »
« Fermer le détroit d’Ormuz pour le gouvernement iranien serait l’équivalent de se couper le nez pour déplaire à son visage », a ajouté Marashi.
La principale pierre d’achoppement dans cette situation, soutient-il, est le fait que Téhéran et Washington n’ont plus réellement communiqué depuis trois décennies : « Quand vous n’avez pas de canaux de communication directe, cela augmente la probabilité d’erreurs de calcul et de perceptions erronées, et cela augmente la probabilité que vous pouvez prendre des mesures qui pourraient ne pas être en conformité même avec vos propres intérêts. »
Comme les deux pays ont « une inimitié institutionnalisée », un conflit peut vite tomber dans une spirale hors de contrôle, et il y a pas de leviers pour faire tomber la pression par des initiatives diplomatiques, conclut-il.
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